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J’ai adoré mon week-end. C’est la première fois depuis longtemps. La recette est si simple pourtant. Une journée entière dédiée à mon fils ! Une balade dans les jardins du Luxembourg, des glaces avalés, des crêpes dévorées, des courses de voitures à pédales, les voiliers sur le grand bassin… Et au dessus de nous un ciel presque uniformément bleu !
Puis, j’ai été prise d’une frénésie d’ordre, et du coup j’ai trié mes cd… Heureusement, je n’en ai pas beaucoup, 400 environ. Je me suis fait figure de psychopathe psychorigide en classant les cd par genre d’abord, puis par ordre alphabétique ensuite… C’est que j’avais une heure à perdre pendant que mon fils regardait un dvd… C’est comme ça que je suis retombée sur des achats improbables, que je ne préfère pas dévoiler…
Enfin, j’ai passé mon temps à bouquiner deux anthologies de poésie française. L’occasion de redécouvrir un peu de Charles Cros, Théodore de Banville, mes favoris du moment.
Bref, de quoi recharger mes batteries, envisager la rentrée gaiement !
Aujourd’hui sera une journée chargée, mais j’espère avoir le temps de filer vous lire !
Chaque jour recèle son lot de merveilleux. Je cherche des catoplébas et je tombe sur Pline l' Ancien et Elien le Sophiste...
En attendant de trouver cet animal fabuleux, je revois la vision inégalée de beauté de Rimbaud.
Une saison en Enfer - Jadis, si je me souviens bien...
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié !
Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J’ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux, pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot.
Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
La charité est cette clef. — Cette inspiration prouve que j’ai rêvé !
« Tu resteras hyène, etc…, » se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. « Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. »
Ah ! j’en ai trop pris : — Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l’écrivain l’absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.
En un an on change, un peu, la façon de voir la vie, sur ce que l’on peut retirer de ce que l’on voyait comme des tares. Mais il y a des choses qui ne changent pas, comme je le disais hier, des avanies auxquelles on tient.
Je ne suis pas fan de vacances, au sens courant du terme. Je n’aime pas travailler et je préférerais être rentière en mon palais, il va de soi, mais les loisirs, les vacances à dates données ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai une notion très personnelle des vacances, un peu chiante aussi, un peu comme moi en fait, pénible et chiante : les vacances maintenant pour moi, c’est une pièce blanche, un lit, quelques bouquins, et l’absence du monde. Je crois que je supprimerais même la radio. Je me contenterais de mes films et séries préférés. Juste 15 jours, ça devrait aller. Mais là je rêve debout. Cette pièce blanche en dehors du monde n’existe pas.
Alors je ferme les volets. Et je me rappelle les vacances d’avant…. Tu sais, je t’en avais déjà parlé….
C'était pas l'année dernière c'était pas à Marienbad comment voulez-vous que je m'en rappelle à force de l'attendre je ne savais plus qui l' attendait Le temps est un traître de cape et d'épée qui vous glisse sa poudre d'oubli dans votre coca Faudrait pouvoir choisir son film j'n'avais plus qu'à me barricader dans la p'tite maison près du lac avec le canoë rose, à deux places qui flotterait, comme ça pour personne
Fermer les volets et ne plus changer l'eau des fleurs oublier qui tu étais ne plus jamais avoir peur Se dire qu'on était pas vraiment faite pour le rôle
Pleurer plus que le saule
Plonger sous les draps et ne plus jamais remonter dormir sur le pont du galion qui s'est laissé couler parce qu'il t'a connu une de plus à t'aimer
Le soleil essaie de se glisser par le store vénitien c'est pas lui qui m'f'ra lever je commençais une longue nuit j'ai pas l'intention de demander le réveil je regarde les photos qu'il à prise de moi j'en ai aucune de lui il s'est jamais laissé prendre Le vent fait grincer le canoë rose, à deux places Il servira, peut être, pour un autre film
Dans la maison familiale des vacances tout le monde dort.
Je suis allongée, dans la pénombre des volets clos, la douce torpeur de l'après midi, la sieste endormait toute la maisonnée dès 15h00.
Plus jamais je ne ressentirai ce total abandon, l'absence de toute crainte, juste le bonheur d'être là.
Quand on arrivait, ma première pensée était tournée vers ma grand-mère, et quelle que soit l'heure de notre arrivée, je courais vers la maison, vers ses bras, la chercher pour la ramener chez nous. Un lien très fort nous attachait toutes les deux. Je suis née en Algérie au milieu des années 70. Mon père était déjà parti vivre et travailler en France, mais ma mère ainsi que mon frère aîné et moi, nous étions restés dans notre petite ville de Kabylie, en attendant de le rejoindre. Alors ma grand-mère était très présente pour nous. Ça n'a jamais cessé jusqu'à sa mort, il y a 9 ans.
Jusqu'à mes 18 ans, les vacances, ou au moins une bonne partie, c'était retrouver ce cadre familial et amical. Le soleil surtout. Tellement présent et chaud, il rythmait la journée.
J'ai eu de très bons moments et de moins bons, mais la mémoire est sélective parfois, et ne retient que les joies passées.
Je pourrais mettre encore quelques paragraphes pour te raconter cette époque formidable, mais pas aujourd'hui. Je n'ai pas l'inspiration. Je me rappelle encore pourquoi je ne revivrai plus ces moments. D'abord on grandit tous, on perd nos amis, ils s'éparpillent loin de l'îlot central du début. Et puis les gens meurent aussi. Parfois à tout jamais.
Les vacances c'est l'enfance insouciante, les petits déjeuners bruyants, les départs agités pour la plage, les caprices pour une glace, une autre encore, la petite sortie en barque, pas trop loin du bord (j'étais peureuse...) Et puis surtout la Méditerranée. La crique à Bejaïa, avec seulement ma cousine, nos petits copains et moi, marcher sur les rochers glissants, les garçons qui plongent la tête sous l'eau pour fanfaronner... Et le soleil qui tape sur l'eau bleue.
L'après midi, reprendre le chemin de la maison pour la sieste, que je faisais toujours en écoutant la radio, RMC ou Alger Chaîne 3 la station francophone.
Dans la pénombre l'atmosphère est unique : le véritable sens de la tranquillité est resté là, coincé à cette époque.
Au bord du saule, comme dans la chanson de Viktor Lazlo, avec Lui. Mais il s'est jamais laissé prendre...
Je ne sais plus de qui est cette phrase, pardonnez moi...
Nous sommes fin août, à quelques jours de la rentrée. J’en suis soulagée et heureuse. Vous aurez compris à mon manque d’entrain tout le mois de juillet et à ma langueur (pas monotone…) que les mois d’été sont pour moi des moments délicats. Pour de nombreuses raisons. J’ai du mal à l’expliquer vraiment, c’est un fatras dans ma tête, mais un fatras auquel je tiens.
C’est étrange de s’avouer cela : qu’il y a des douleurs et des souvenirs presque trop intenses, auxquels on tient… Mais c’est ainsi. Le changement qui s’est un peu opéré en moi, heureusement, c’est que je sais dorénavant que je peux avancer et créer à nouveau, sans trahir ce qui a été.
Alors voilà, je n’ai pas changé sinon en un an, et je remets des mots que je pensais très fort déjà l’an dernier…
Où es-tu passé, mon passé Perdu dans les gorges de la Chiffa ? Le ruisseau oublie la guerre L'eau coule comme naguère Les enfants ne font plus de grimaces Ils dansent dans la vallée Ils oublient leur faim et leur race Ils jouent en liberté
Où es-tu mon passé Si beau, si loin, si près ? Où es-tu passé mon passé Là-bas, ici ou à côté ?
Les pique-niques en famille Les chapeaux de paille en pacotille Les tomates ruisselantes d'huile d'olive Les moustiques partaient sur l'autre rive C'était le temps de la puberté, Nous chassions les mauvaises pensées Les arbres nous tenaient à l'ombre Nos cœurs amoureux étaient sombres
Où es-tu mon passé Si beau, si loin, si près ? Où es-tu passé mon passé Là-bas, ici ou à côté ?
Où es-tu passé, mon passé Dans ce village de cyprès Où coule la source la plus belle ? Comme un oiseau, mon âme a pris ses ailes Pour monter là-haut dans le ciel bleu Rejoindre ce monde étrange de feu, Le jardin parfumé des artistes, Graver un nom de plus sur la liste
Où es-tu mon passé Si beau, si loin, si près ? Où es-tu passé mon passé Là-bas, ici ou à côté ?
Mon pays sent bon le jasmin J'aimerais y retourner demain Les fleurs ne sont plus arrosées La terre rouge s'est refermée ! La guerre assassine les innocents, Les vieux, les femmes et les enfants Et le ruisseau de ma jeunesse, Léger, danse avec ivresse
Où es-tu passé, mon passé ? Le soleil se couche derrière les orangers J'ai peur d'oublier mes souvenirs Non, non, il ne faut pas mourir !
Paroles J-C Brialy / Musique P Amoyel
Où es-tu passé mon passé ? C'est une question que je me pose quelquefois. La mémoire est une obsession chez moi. Plus que la mémoire le regret de celle-ci. Je ne suis pas une personne particulièrement cafardeuse, mais je peux verser facilement dans la mélancolie des souvenirs passés. J'aime la vie, le mouvement, l'idée que chaque nouveau jour offre un champ infini de possibilité. Mais je reste fidèle à ma mémoire et attachée à mon passé.
Pour tout dire, j'ai du mal avec la fin : les souvenirs ce sont avant tout des choses qui se sont terminées, qui n'existent plus. On ne peut plus rattraper le passé, il est, comme dit la chanson, si loin et si près, et je ne peux le toucher.
J'ai plus de 30 ans et cela fait bien 20 ans que j'attends de grandir, de devenir adulte. Plus petite, j'étais assez mystique, et je pensais qu'il viendrait un message d'on ne sais où, qui me dirait le moment venu, quoi faire, comment et pourquoi le faire. Et je prenais pas mal de choses au pied de la lettre. Je n'étais déjà pas très intelligente : je pensais que vers 18-20 ans, je deviendrais brusquement quelqu'un d'autre, une adulte portée vers son avenir, avec la maturité et la sérénité nécessaire à l'accomplissement de ce long chemin qu'est la vie.
Mais non. Il n'y a jamais eu de message descendu des nuages, il n'y jamais eu cette transformation d'une enfant en une adulte accomplie. Il y a juste la même personne encore assez lucide pour comprendre que chaque moment qu'elle vivait, qui se terminait, était un morceau d'elle qui lui était arraché.
Je n'aime pas le temps tel qu'on en a conscience, c'est-à-dire le temps linéaire, l'abscisse terne et trop simple. Je préfère m'accrocher à l'idée que le temps possède plusieurs dimensions. Je suis cataloguée comme littéraire (malgré mon amour des fautes d'orthographe...) mais les sciences physiques m'ont toujours attirés. L'étude de la physique est comme celle de la philosophie : un facteur essentiel de la construction de l'âme humaine.
Le temps m'échappe, il file entre mes doigts, et ce qui est passé ne reviendra jamais. J'ai cherché des moyens de me rassurer, de trouver des réponses qui me conviennent. La lecture physique du temps que j'ai pu découvrir chez Einstein, Minkowski ou Planck a pu me donner un peu d'espoir d'un point de vue théorique, mais il n'en restait pas moins que le passé ne revient pas car je ne sais pas dépasser cette dimension linéaire. J'ai longtemps crû qu'en les lisant bien et consciencieusement, je pourrais comprendre ce que ces physiciens démontraient, et alors je serais assez maligne pour sauter dans une autre dimension du temps: quand je vous dis que je ne brillais guère par mon intelligence... Bref, j'ai fini par comprendre qu'en allant plus vite que la lumière j'arriverais à peine à retourner quelques secondes en arrières... Vanité. Je continue à creuser ces théories bien compliquées pour ma petite cervelle, mais en parallèle je me suis intéressée à la notion ésotérique et philosophique du temps, avec des référents tels que Mircea Eliade, Zénon,RenéGuénon ou Bertrand Russel. Mais aussi intéressante que soient ces lectures (et franchement elles le sont !), elles ne m'ont jamais apporté la solution immédiate et concrète que j'attends : le moyen de rattraper ma vie dans tous ses moments particuliers qui me sont chers.
Je pensais qu'être adulte c'était accepter de laisser les choses derrières soi, pour ne regarder que devant, ou tout au moins accepter sereinement de ne pas tout maitriser en ce domaine.
Alors j'attendais que ça vienne, la sérénité, le renoncement. Mais le temps se contente de passer, avec lui les moments et les souvenirs, les sentiments, l'amour, la mémoire.
Je ne suis plus aussi angoissée par le temps qu'à 17 ans, mais je reste dépitée par l'idée que je ne peux contrôler le temps. J'aimerais pouvoir sauter allègrement de l'année 1981 à 1992, revenir aujourd'hui et repartir en 1986. Pourquoi les choses se terminent-elles ? Pourquoi ne peut-on revivre éternellement nos moments préférés. Je ne renie pas l'avenir pour autant, parce que le passé a été un moment un avenir qui m'a offert de nouvelles joies.
Je revois mon enfance, des moments d'incroyable insouciance, le soleil dans le jardin de mes parents, ma grand-mère, les oliviers et la colline qui grimpe vers Akbou.
Mon passé c'est le ruisseau qui coulait derrière la maison, les expéditions avec mes cousins dans le verger, comme si c'était une forêt mystérieuse, le sommeil lourd de la sieste quotidienne, les premiers garçons, les lectures d'auteurs inconnus...
Je voudrais qu'il n'y ait que des premières fois qui durent toujours
...nous puisons encore une pensée dans l'oeuvre hélas oubliée de Joseph Joubert.
Pour noter les petits détails de la vie, il faut des carnets… Beaucoup de détails, beaucoup de carnets…
Le fait est que tout prétexte est bon à l’acquisition d’un carnet, d’un cahier, d’un stylo…
Chocoladdict nous demande de parler carnets, blocs etc.…
C’est une occasion de me pencher sur une manie supplémentaire : la papeterie-manie (ça se dit ? Non ? Pas grave)
Bref, j’aime les jolis carnets, les moches aussi, les feuillets, les blocs, n’importe quoi du moment que je puisse noter tout et n’importe quoi qui me passe par la tête.
Parfois, je suis dans la rue, et je pense à un auteur, ou juste à un mot, dont je ne sais plus vraiment à quel souvenir il se rapporte ; alors je le note, pour y penser plus tard…
Il me faut des carnets pour les pensées qui surviennent dans le bus, pour celles qui surgissent au réveil aussi. Il me faut des carnets pour noter mes auteurs préférés, leur citations, des paragraphes entiers de bouquins. J’ai besoin de carnets pour noter les multiples listes de choses à faire, à lire, à visiter, à gouter aussi !
Et puis je veux des carnets pour tout les soubresauts du cœur, les bêtises, les péchés, les remontrances, et d’autres pour les souvenirs du matin, les récompenses du soir et les promesses de la nuit…
Et puis, il y a bien sûr le carnet du blog, celui où je note les idées de billets, les tags en retard (toujours en retard..) et tant de choses à se rappeler.
Un échantillon de cette manie ? Vois, juge et pardonne…
Des petits blocs...
Des cahiers colorés...
Des agendas, dont un moleskine pour le sac à main, un pour le bureau...
Des cahiers de note en tout genre: unis...
Des fleuris, des fruités...
Des grands cahiers encore...
Des carnets encore...
Et encore...
Des Moleskine, une passion...
Moleskine qui se décline aussi en couleur !
Et puis des feutres, des crayons, et sur le côté: oh ! des cartes qui partent ce jour rejoindre leur destinataire (au fait tout le monde ne m'a pas envoyé son adresse par mail !)