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  • René Char - Commune Présence

    Il ne faut pas plus qu'une date anniversaire pour trouver prétexte à lire et relire les poètes qu'on aime bien. Avec Paul Eluard, Robert Desnos, André Breton et quelques autres encore, il y a René Char, poète qui surgit dans une époque magique à mes yeux, malgré la guerre, malgré les combats. Ou peut-être parce que ces combats conféraient à l'époque une gravité toute particulière, une gravité qui trouvait dans le génie de ces poètes une façon de s'accomplir.

    Les poètes sont éternels.

    Aujourd'hui, plus que de rappeler la date anniversaire de la mort de René Char, je fais appel à ce dernier pour nous rappeler, et me rappeler, à l'essentiel :

    tu es pressé d'écrire
    comme si tu étais en retard sur la vie
    s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
    hâte-toi
    hâte-toi de transmettre
    ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
    effectivement tu es en retard sur la vie
    la vie inexprimable
    la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
    celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
    dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
    au bout de combats sans merci
    hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
    si tu rencontres la mort durant ton labeur
    reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
    en t'inclinant
    si tu veux rire
    offre ta soumission
    jamais tes armes
    tu as été créé pour des moments peu communs
    modifie-toi disparais sans regret
    au gré de la rigueur suave
    quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
    sans interruption
    sans égarement

    essaime la poussière
    nul ne décèlera votre union.

    Commune Présence

     

    René Char, commune présence, poète,

     

  • C'était Haïti au Grand Palais

    Le week-end dernier a été très rempli pour cause d’anniversaire de mon fils, et de plusieurs activités prévues. Parmi ces activités, une visite au Grand Palais, prévue de longue date, mais toujours remise à plus tard : les jours passent trop vite. Et c’est donc sur la corde, à deux jours de la fin, que je suis allée découvrir l’expo Haïti au Grand Palais.

    Première chose : j’ai adoré.

    Seconde chose : promis, la prochaine fois je fais en sorte d’être un peu plus dans les temps, histoire de vous encourager à visiter les expos que j’aime bien, avant qu’elles ne se terminent.

    Parce que celle-ci, sur Haïti, je n’ai qu’une envie, c’est que vous y alliez tous ! Sauf que c’est terminé, et c’est bien dommage.

    De Haïti je ne connais pas grand-chose en vérité, à part les récits de Lyonel Trouillot, Dany Laferrière, les actualités souvent tristes autour de l’ancienne dictature Duvalier, ou le séisme de 2010. C’est donc l’esprit ouvert et curieux que j’ai arpenté les lieux. Et quelle découverte pour moi ! De la couleur bien sûr, un show tropical qui éclabousse les yeux de lumière, mais aussi toute la noirceur, la lourdeur d’un héritage colonial, le sang des esclaves ! Mais surtout, se présente à nous un art haïtien bel et bien moderne et vivant ! Au-delà des deux derniers siècles d’histoire, on découvre la modernité d’un art qui se veut sans cesse en mouvement. Et c’est assez réjouissant de voir quelle diversité cela implique : on passe de Jean-Michel Basquiat, que je connais et apprécie, à Maksaens Denis, que je ne connaissais pas du tout : entre ces deux artistes s’étend tout l’espace d’une production artistique variée et surprenante. Des tableaux bien sûr, des vidéos, des sculptures, des installations de toute sortes, de la poupée au crâne : tout nous invite à découvrir Haïti la diverse, la mystérieuse, la combattante !

    Alors voilà, j’ai beau jeu aujourd’hui de vous parler de cette expo déjà terminée, et je m’en veux presque, mais si je puis vous encourager à vous procurer le catalogue de l’expo, ou simplement à vous intéresser un peu plus aux courants artistique de cette île, j’en serais heureuse.

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    J-M Basquiat

     

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    J-H Celeur

     

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    Hervé Télémaque

     

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    Mario Benjamin

     

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    Dubréus Lherisson

     

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    Myrlande Constant

  • Le Carnaval des Animaux - Orchestre Colonne

    Le froid qui s’est abattu sur Paris rend toute initiative une véritable aventure quand on est un peu frileux. Bon, j’y repense cinq minutes et je me dis c’est ridicule ma petite, et en Suède, et au Canada, comment font-ils ? Le froid est un prétexte facile pour rester au chaud à lire à la maison, mais enfin on ne va pas rester coupé du monde jusqu’en avril… D’autant qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le temps se réchauffe un peu.

    Bref j’avais froid, pas envie de sortir mais quand même un peu, et voilà comment on se retrouve un dimanche matin à l’aube, vers 10h30, devant le Cirque d’hiver pour assister à un concert d’éveil, autour de Schubert et Saint-Saëns, avec Fiston.

    Et bien c’était juste génial !

    L’Orchestre Colonne, honorable institution parisienne, propose régulièrement des concerts d’éveil, en direction des jeunes, très jeunes, et de leurs parents. La séance à laquelle nous avons assisté, mettait à l’honneur Schubert et sa Symphonie Inachevée dans un premier temps. Le chef d’orchestre Laurent Petitgirard a le don pour mettre la musique à notre portée : il explique chaque mouvement du thème, la place des instruments, pourquoi et comment ils interviennent dans la partition, pour donner une chose aussi belle que la Symphonie Inachevée. C’est toujours intéressant et jamais pesant ou ennuyeux : il y a de la gaieté chez Laurent Petitgirard, un amour de la musique aussi, qui se transmet au public joyeusement.

    Après Schubert, est arrivé Camille Saint-Saëns et le Carnaval des Animaux, autrement dit LE truc qui a motivé mon fils à m’accompagner. C’est simple il connaît cette pièce musicale par cœur. C’était amusant de le voir anticiper les explications du chef d’orchestre, la présentation des animaux et des instruments qui les jouent ! De plus, il y avait une véritable complicité entre le récitant et le chef d’orchestre, puisque c’est Tristan Petitgirard qui donnait vie au Carnaval des Animaux.

    Mention spéciale aux musiciens de l’Orchestre Colonne : tous étaient dans cet esprit joyeux et fraternel, autour de la musique, pour les enfants et les parents, avec une véritable implication, qui se voit et qui fait plaisir !

    Si vous avez l’occasion de les voir en concert, n’hésitez pas. Il y a régulièrement des séances d’éveil, le programme est disponible sur le site internet de l’Orchestre Colonne.

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  • Cinquante nuances de Bob

    J’aime bien Bob l’éponge carrée. C’est sympa comme accroche de billet non ? Mais putain oui pardon pour le gros mot mais que c’est bon un dessin animé avec comme héros une éponge oui mais CARRÉE ! J’avoue avoir jeté plus d’un œil à la série quand elle passait à la télévision. Et je ne vous dis pas la passion de Fiston pour l’éponge la plus drôle de l’univers et son pote Patrick. Enfin, si je vous dis, puisque Fiston et moi-même avons eu la chance d’aller jeter nos yeux ébahis et contents sur le nouveau film de notre héros.

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    Alors on le sait tous, le bonheur, c’est simplement habiter dans un ananas sous la mer, et passer du bon temps à manger des pâtés de crabe avec ses potes. Mais c’est comme ça, la nature est vilaine parfois, et trop de bonheur attise la jalousie.

    Et Bikini Bottom va connaître le drame ! La perte de tous ses repères, l’envol du Graal : quelqu’un a volé LA recette du pâté au crabe, autant dire que l’épine dorsale de Bikini Bottom en prend un (sale) coup.

    Mais Bob, Patrick et les autres ne resteront pas les bras ballants (ce qui pour une éponge de mer, même carrée, n’est pas simple).

    Je me rappelle des rires de mon fils, de ses éclats de rire enchantés, de moi en train de me dire que je n’avais pas autant lâché prise depuis longtemps, et de la tronche de Patrick en train de dévorer des cornets de glace !

    Un bon moment, à voir nos héros animés prendre vie parmi les humains d’une plage, à la recherche du vilain voleur de recette, et se transformer en véritable super héros !

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    Et oui, nous avons eu Bob et ses potes en cinquante nuances de rire et d’émotion, un très joli moment familial, avec une histoire prétexte aux gags les plus drôles.

    Je le dis sans hésitation, allez-y, courez-y, et même moi qui ne suis pas fan de 3D, cette technologie est tout à fait la bienvenue dans ce film (en tout cas elle a fait son petit effet sur Fiston !).

    Bob et ses potes débarquent le 18 février, c’est le film idéal à caser pendant ces vacances !

    En attendant d’aller admirer les biceps de nos supers héros, vous pouvez toujours vous amuser avec ces petits jeux en ligne :

     

     

    Alors dites moi tout, est ce que vous allez chanter avec moi en cœur ♪♫♪♫ BOB L’ÉPONGE CARRÉE BOB L’ÉPONGE CARRÉE ♪♫♪♫

  • Assia, Geraldine, Anita, Sylvia et les autres

    C’est Renaud qui disait que le temps est assassin, et emporte avec lui… Qu’emporte-t-il donc ? Nos souvenirs, des morceaux de notre cœur, des bribes de « c’était bien ». Le temps emporte aussi avec lui nos regrets de ne pas avoir plus dit « regarde comme cela est joli, regarde comme cela vaut la peine d’être aimé »

    Alors je regarde la semaine passée, et je vois qu’elle a emporté avec elle André Brink, Assia Djebar, Geraldine McEwan (la seule et unique Miss Marple !), Anita Ekberg, Colleen MacCullough (qui avait tant donné, tellement plus que simplement les oiseaux qui se cachaient pour mourir…)

    La liste est ouverte, de ceux qui sont partis sans que j’aie suffisamment dit aux autres combien je les aimais. À quoi cela sert-il me direz-vous ? À rien. Si ce n’est qu’il y a bien assez de laideurs en ce monde, pour rappelez à chaque instant que les belles choses existent et qu’il faut s’en réjouir, les aimer, les partager.

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la disparition de Sylvia Plath, triste date si l’on s’y arrête comme ça, mais soyons heureux que le destin, le hasard, ou Dieu, ou qui il vous plaira, nous ai offert les mots de Sylvia Plath. Des mots qui raconte la douleur, l’interrogation, les mots étouffés d’une quête étrange et difficile, les mots d’une détresse qui ne trouvera de fin que par un dernier geste le 11 février 1963.

    Alors réjouissons-nous de ce qu’elle nous a laissé.

    Verticale je suis

    Mais je préférerais être horizontale.

    Je ne suis pas arbre avec mes racines dans le sol

    Suçant à moi minéraux et amour maternel

    Afin qu’à chaque mars je puisse être éclaboussure de feuilles

     

    Non plus ne suis la beauté d’un jardin allongé

    Arrachant des ah enthousiastes et peint de façon baroque

    Sans savoir que je perdrai mes pétales

    Par rapport à moi, un arbre est immortel

    Et si petite la tête d’une fleur, mais plus saisissante

    Et tant je voudrais la longévité de l’un et la hardiesse de l’autre.

     

    Cette nuit, dans l'infinitésimale lumière des étoiles,

    Les arbres et les fleurs ont déversé leurs odeurs froides

    Je marche parmi eux, mais aucun ne me remarque.

    Parfois je pense que lorsque je dormais

    Je devais parfaitement leur ressembler -

    Pensées parties dans le sombre.

    Cela serait si normal pour moi, de m'étendre.

    Alors le ciel et moi parlons franchement,

    Et je serai enfin utile quand je reposerai pour de bon:

    Alors les arbres pour une fois me toucheront peut-être,

    Et les fleurs auront du temps pour moi.

     

    Et puis aussi une belle surprise pour moi, puisque je découvre aujourd’hui que Sylvia Plath a écrit un recueil pour les enfants, illustré par l’indispensable Quentin Black (qui peut se figurer un roman de Roald Dahl sans le coup de crayon de Quentin Blake ?) Le site Brain Pickings en parle aujourd’hui, et le bouquin est depuis sur ma wish list.

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    Voilà, à chaque jour sa raison de se réjouir, en cherchant on trouve toujours.