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Poésie - Page 9

  • Un roc et une étoile

    Il y aurait eu plusieurs choses à dire. Mon incompréhension de voir défiler des gens avec pour tout motif le refus de partager un droit avec d’autres.

    J’aurais pu placer quelques commentaires bien sentis sur le sujet, mais après tout, faut-il rajouter du mépris à la haine ?

    Je préfère entrer en moi-même et me souvenir des belles choses. Me souvenir de mon roc, de mon soutien sans faille. Me souvenir de la nuit, qui n’est jamais aussi belle que quand elle laisse les étoiles briller.

    C’est à cette nuit que je dédie ce poème de Paul Eluard (et pardonnez ma voix défaillante, une crise d’asthme persistante).


    podcast

    Paul Eluard - Nous avons fait la nuit

    Nous avons fait la nuit je tiens ta main je veille
    Je te soutiens de toutes mes forces
    Je grave sur un roc l’étoile de tes forces
    Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
    Je me répète ta voix cachée ta voix publique
    Je ris encore de l’orgueilleuse
    Que tu traites comme une mendiante
    Des fous que tu respectes des simples où tu te baignes
    Et dans ma tête qui se met doucement d’accord avec la tienne avec la nuit
    Je m’émerveille de l’inconnue que tu deviens
    Une inconnue semblable à toi semblable à tout ce que j’aime
    Qui est toujours nouveau.

  • L'amoureuse du dimanche

    C'est une journée particulière, qui la voit franchir le pas de la porte. Juste une date, un souvenir, un frisson revenu du passé.

    Une belle raison de se rappeler les belles choses : elles ne meurent jamais.


    Elle est debout sur mes paupières
    Et ses cheveux sont dans les miens,
    Elle a la forme de mes mains,
    Elle a la couleur de mes yeux,
    Elle s’engloutit dans mon ombre
    Comme une pierre sur le ciel.

    Elle a toujours les yeux ouverts
    Et ne me laisse pas dormir.
    Ses rêves en pleine lumière
    Font s’évaporer les soleils,
    Me font rire, pleurer et rire,
    Parler sans avoir rien à dire.

    Paul Eluard

  • Eau, tonne

    Hier on a vraiment senti le changement de saison, le froid, le vent, une petite pluie fine…. De quoi écourter la promenade et donner envie de se réfugier au chaud, avec un thé chaud et une petite laine.

    Hier j’ai retrouvé le plaisir de s’emmitoufler dans un gilet bien chaud, à grosses mailles, du genre de ceux que je ne saurais jamais tricoter moi-même.

    L’automne est là, les feuilles tombent (et se ramassent à la pelle) et un (autre) poète en parle si bien :

    Automne malade et adoré
    Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
    Quand il aura neigé
    Dans les vergers

    Pauvre automne
    Meurs en blancheur et en richesse
    De neige et de fruits mûrs
    Au fond du ciel
    Des éperviers planent
    Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
    Qui n’ont jamais aimé

    Aux lisières lointaines
    Les cerfs ont bramé

    Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
    Les fruits tombant sans qu’on les cueille
    Le vent et la forêt qui pleurent
    Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
    Les feuilles
    Qu’on foule
    Un train
    Qui roule
    La vie
    S’écoule

    Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

    Je vous laisse, et je retourne à mon dimanche, emmitouflée et contente :)

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