Eluard - Labisse - Moi
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Eluard - Labisse - Moi
J'ai tant rêvé de toi - Robert Desnos - Moi
Il y aurait eu plusieurs choses à dire. Mon incompréhension de voir défiler des gens avec pour tout motif le refus de partager un droit avec d’autres.
J’aurais pu placer quelques commentaires bien sentis sur le sujet, mais après tout, faut-il rajouter du mépris à la haine ?
Je préfère entrer en moi-même et me souvenir des belles choses. Me souvenir de mon roc, de mon soutien sans faille. Me souvenir de la nuit, qui n’est jamais aussi belle que quand elle laisse les étoiles briller.
C’est à cette nuit que je dédie ce poème de Paul Eluard (et pardonnez ma voix défaillante, une crise d’asthme persistante).
Paul Eluard - Nous avons fait la nuit
Nous avons fait la nuit je tiens ta main je veille
Je te soutiens de toutes mes forces
Je grave sur un roc l’étoile de tes forces
Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
Je me répète ta voix cachée ta voix publique
Je ris encore de l’orgueilleuse
Que tu traites comme une mendiante
Des fous que tu respectes des simples où tu te baignes
Et dans ma tête qui se met doucement d’accord avec la tienne avec la nuit
Je m’émerveille de l’inconnue que tu deviens
Une inconnue semblable à toi semblable à tout ce que j’aime
Qui est toujours nouveau.
C'est une journée particulière, qui la voit franchir le pas de la porte. Juste une date, un souvenir, un frisson revenu du passé.
Une belle raison de se rappeler les belles choses : elles ne meurent jamais.
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
Paul Eluard
Hier on a vraiment senti le changement de saison, le froid, le vent, une petite pluie fine…. De quoi écourter la promenade et donner envie de se réfugier au chaud, avec un thé chaud et une petite laine.
Hier j’ai retrouvé le plaisir de s’emmitoufler dans un gilet bien chaud, à grosses mailles, du genre de ceux que je ne saurais jamais tricoter moi-même.
L’automne est là, les feuilles tombent (et se ramassent à la pelle) et un (autre) poète en parle si bien :
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Je vous laisse, et je retourne à mon dimanche, emmitouflée et contente :)