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Poésie - Page 13

  • Caramels, bonbons et chocolats (ou pas)

    L’idée de faire un concours anniversaire du blog me trotte dans la tête depuis longtemps, mais l’imagination me fait défaut et le manque de temps est une réalité cruelle… Finalement, à voir l’enthousiasme et la volonté de Sandra, j’ai pris exemple sur elle, et j’ai concocté un truc à ma sauce.

    Mon idée, faire plaisir à ceux qui me lisent, et qui construisent jour après jour un drôle de dialogue, entre gens qui ne se connaissent finalement qu’à travers des mots. Mais quoi de plus véritables que les mots que l’on donne quand ils sont sincères et entiers.

    Je vous propose donc quelques semaines de concours anniversaire, au rythme d’un rendez-vous par semaine, avec à chaque fois un petit lot à gagner.

    Je procède ainsi pour deux raisons : je ne veux pas consacrer mon blog à ça une période entière, je préfère donc étaler et semer des petites babioles de-ci delà, et comme tout est à ma charge, ça me permet de faire plaisir au maximum en étalant dans le temps. Car oui, ceci est une opération non sponsorisé (si ce n’est par moi-même). J’ai pensé à contacter quelques marques que j’aime bien, mais cela prend du temps : du temps pour moi histoire de savoir ce que j’ai vraiment envie de faire, et lister les marques que j’aime vraiment et que j’utilise, et puis du temps aussi pour être recontactée ! Ce n’est donc que partie remise !

    Stop au blabla et place aux photos des modestes cadeaux que je vous propose. Ce sont des cadeaux à mon image, à l’image de ce que j’aime, de ce que je suis.

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    Il y a une petite bannière, si vous voulez, mais rien d’obligatoire.

     

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    Rendez vous demain, pour jouer pour le lot n°1, le livre de recettes Marabout sur les éclairs et un joli petit carnet aux motifs gourmands !

     

    Et puis nous sommes dimanche, je n'oublie pas ma poésie du jour ! Restons dans le domaine du don, du cadeau, avec ces superbes vers de Théophile Gautier, Diamant du Coeur. Je le dédie à ceux, qui en leur coeur, savent ce qui est le plus précieux !

    Tout amoureux, de sa maîtresse,
    Sur son coeur ou dans son tiroir,
    Possède un gage qu'il caresse
    Aux jours de regret ou d'espoir.

    L'un d'une chevelure noire,
    Par un sourire encouragé,
    A pris une boucle que moire
    Un reflet bleu d'aile de geai.

    L'autre a, sur un cou blanc qui ploie,
    Coupé par derrière un flocon
    Retors et fin comme la soie
    Que l'on dévide du cocon.

    Un troisième, au fond d'une boîte,
    Reliquaire du souvenir,
    Cache un gant blanc, de forme étroite,
    Où nulle main ne peut tenir.

    Cet autre, pour s'en faire un charme,
    Dans un sachet, d'un chiffre orné,
    Coud des violettes de Parme,
    Frais cadeau qu'on reprend fané.

    Celui-ci baise la pantoufle
    Que Cendrillon perdit un soir ;
    Et celui-ci conserve un souffle
    Dans la barbe d'un masque noir.

    Moi, je n'ai ni boucle lustrée,
    Ni gant, ni bouquet, ni soulier,
    Mais je garde, empreinte adorée
    Une larme sur un papier :

    Pure rosée, unique goutte,
    D'un ciel d'azur tombée un jour,
    Joyau sans prix, perle dissoute
    Dans la coupe de mon amour !

    Et, pour moi, cette obscure tache
    Reluit comme un écrin d'Ophyr,
    Et du vélin bleu se détache,
    Diamant éclos d'un saphir.

    Cette larme, qui fait ma joie,
    Roula, trésor inespéré,
    Sur un de mes vers qu'elle noie,
    D'un oeil qui n'a jamais pleuré !

     

    Les compagnons Troubadours du dimanche :

    EdelweMangoAbeilleEmmyneChrestomanciMariel, Laurence , AnkyaHerisson08Anjelica , GeorgeUhbnji , FleurEsmeraldae,ArmandeSatyaZikLystigAmosBookwormEmmaJulienMarieYueyin , Soie , Alex , Hambre , Katell , Mathilde, Schlabaya,HildeSaphoo, La plume et la pageTinusiaChrysRoseauMyrtilleDCagireCaro[line]L’or des chambresViolette, claudialucia,SéverineMaggieSevAzilis.

     

  • Maïakovski

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    Vladimir Maïakovski

     

    Au sommet de ma voix (1928-1930)

    Derniers vers inachevés

     

    1

     

    Elle m’aime, elle ne m’aime pas

    Je trie mes mains

    Et j’ai cassé mes doigts.

    Alors les premières têtes des marguerites

    Secouées d’une chiquenaude

    sont cueillies et sans doute

    éparpillées en mai

    que mes cheveux gris se révèlent

    sous la coupe et la douche

    que l’argent des années nous enserre éternellement !

    honteuse sensation banale - sentiment que j’espère

    que je jure

    jamais elle ne reviendra vers moi.

    ****

     

    2

     

    C’est bientôt deux heures

    Pas de doute tu dois déjà dormir

    Dans la nuit

    La voix lactée avec ses filigranes d’argent

    Je ne suis pas pressé

    Et rien en moi

    Ne veille ni ne t’accable de télégrammes

     

    ***

    3

    La mer va pleurer

    La mer va dormir

    Comme ils disent.

    L’incident s’est cassé la gueule.

    Le bateau de l’amour de la vie

    S’est brisé sur les rochers du quotidien trivial

    Toi et moi sommes quittes ;

    pas la peine de ressasser

    Les injures de chacun

    Les ennuis

    Et les chagrins

    ****

    4

    Tu vois,

    En ce monde tous ces sommeils paisibles,

    La nuit doit au ciel

    Avec ses constellations d’argent

    En une si belle heure que celle-ci

    Quelqu’un alors s élève et parle

    Aux ères de l’histoire

    Et à la création du monde.

     

    ***

    5

    Je connais le pouvoir des mots ; je connais le tocsin des mots

    Ce n’est pas le genre que les boîtes applaudissent

    De tels mots des cercueils peuvent jaillir de terre

    Et iront s’étalant avec leurs quatre pieds en chêne ;

    Parfois ils vous rejettent, pas de publication, pas d’édition.

    Mais les mots sacro-saints qui vous étouffent continuent à galoper au dehors.

    Vois comme le siècle nous cerne et tente de ramper

    Pour lécher les mains calleuses de la poésie.

    Je connais le pouvoir des mots. Comme broutilles qui tombent

    Tels des pétales à côté de la piste de danse rehaussée.

    Mais l’homme avec son âme, ses lèvres, ses os…

  • L' Unique

    Un peu de douceur pour clore cette semaine. Je n’ai pas été très présente, la faute à un surcroit de travail et un peu de désorganisation… Bref, haut les cœurs, on y retourne gaiement !

     

    L’Unique

    Elle avait dans la tranquillité de son corps
    Une petite boule de neige couleur d’œil
    Elle avait sur les épaules
    Une tache de silence une tache de rose
    Couvercle de son auréole
    Ses mains et des arcs souples et chanteurs
    Brisaient la lumière

    Elle chantait les minutes sans s’endormir.

     

    Ce poème de Paul Eluard, pour les amoureux de ce dimanche et des autres jours :) A très vite.

  • Pied de nez, pied de biche

    Je n’ai pas le permis. Pour plein de raisons, pas intéressantes à exposer ici forcément. Passons. Je marche beaucoup. De fait, marcher est l’acte le plus naturel qui me soit. Autant, respirer j’ai du mal, autant marcher relève du réflexe.

    En ville, ado, étudiante, je marchais, de chez moi au pensionnat, puis de chez moi à la fac (avec parfois un peu de bus au milieu, avouons-le.)

    « Je marche parce que je dois mourir, toi Ahasvérus, jusqu'à mon retour, tu marcheras sans mourir »

    Je marche sans arrêt, d’un point à l’autre. Je me promène dans des parcs, les pieds dansant au soleil qui pointe. Je vais au pas de course, les pieds pressés d’en finir avec ces corvées du quotidien. Je vais, d’un pas plus léger, courir au devant du sourire de mon fils, le soir après l’école.

    Que ferais-je d’un pas léger ? Aller m’acheter une robe, respirer les premières pivoines et faire un baiser à l’ avenir.

    Mon pas se fait plus lourd parfois le matin, quand je préfèrerai rester chez moi, au creux de mon lit bien chaud, plutôt que d’affronter les visages déjà las de mes voisins de bus…

    C’est le premier pas qui coute, puis le deuxième, et le troisième et ainsi de suite, pas à pas on avance pour ne pas tomber…Et parfois, au détour d’une fatigue, sous les pieds crissent les feuilles de l’automne, et ce bruit est comme une petite musique habitée de souvenirs. Le sourire commence à nos pieds qui dansent, et s’allègent de la morosité. De souvenir en souvenir, sous nos pas crisse le sable des vacances, le sable chaud qui appelle les cris de joie, les jeux dans l’océan, les pique-niques au pied de la dune, ou derrière les rochers.

    Mes pieds me mènent à bien des endroits, parfois sans bouger. Je suis là, je marche dans une rue parisienne, mais mes pieds savent bien où je suis en réalité : ailleurs.

    Je prends mes pieds, je prends mon pied, le plaisir vient de terre, il est si concret. Je prends mon pied à penser, à m’évader en silence.

    Un pied pour s’échapper. Un pied rythmé et cela devient de la poésie.

    Les pieds des vers de Victor Hugo mènent la danse, douze pieds, un alexandrin, une merveille par ligne :

     

    Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
    Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
    Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
    Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?

    Elle me regarda de ce regard suprême
    Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
    Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
    Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

    Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
    Elle me regarda pour la seconde fois,
    Et la belle folâtre alors devint pensive.
    Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

    Comme l'eau caressait doucement le rivage !
    Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
    La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
    Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

     

    J’aime mes pieds, je les polis, je les crème et les vernis. Mes pieds me portent sur terre et dans mes pensées. Le voyage quotidien qu’est la vie est peut-être le plus précieux que nous ferons.

     

    Une citation encore pour cette journée sur la pointe des pieds, qui reste un jeudi, n’est-ce pas Chiffonnette :

    "Le but du voyage n'est pas de poser le pied sur une terre étrangère. C'est finalement de poser le pied dans son propre pays comme s'il s'agissait d'une terre étrangère." Gilbert Keith Chesterton

     

    *Une petite réflexion sur le pied, c’était ma participation ce jeudi, Euréka et Lucky Sophie.

  • L'amour est ma religion

     

    Je me suis plongée dans la lecture de Ibn' Arabi, et je dois dire que c'est une sorte de noyade la plus agréable du monde ! Il est compliqué de résumer quoi que ce soit de lui, mais je vous sinvite à lire ces quelques lignes, qui seront ma citation pour ce jeudi !

     

    … Prodige ! Une jeune gazelle voilée

    Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!

    Son champ est entre côtes et entrailles,

    O merveille, un jardin parmi les flammes !

    Mon coeur devient capable de toute image:

    Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,

    Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,

    Tablettes de la Torah et livre du Coran.

    Je suis la religion de l’amour, partout où se dirigent ses montures,

    L’amour est ma religion et ma foi.

    Ibn'Arabi

     

    Il est probable que je repasse dans la journée...