Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poésie - Page 8

  • Enclos vivant et vrai

    Coeur_Couronne_et_Miroir.JPG

    MON CŒUR PAREIL À UNE FLAMME RENVERSÉE

    LES ROIS QUI MEURENT
    TOUR À TOUR
    RENAISSENT AU CŒUR DES POÈTES

    DANS CE MIROIR JE SUIS ENCLOS VIVANT ET VRAI COMME ON
    IMAGINE LES ANGES ET NON COMME SONT LES REFLETS

    Un de mes calligrammes favoris d’Apollinaire.

    Je ne sais pas si je le comprends correctement, mais je j’ai intégré à mon univers mental, à ma manière.

    Me plait cette façon de poser trois propositions par le poète, trois angles pour aborder à la fois le rôle et la capacité du poète, autrement dit de toute personne assez folle pour se croire poète, et je suis ce genre de fou.

    Je suis assez folle pour y voir mon cœur (et la flamme dans tes yeux)

    Je suis assez folle pour croire que le plus important est la mémoire, et la façon que nous avons, les fous, les poètes, les gens, de la préserver en la magnifiant, pour que jamais rien ne meurt vraiment, ni les rois, ni les reines.

    Je suis assez folle, enfin, pour croire que mon identité ne se réduit pas à une apparence… je me regarde dans un miroir imaginaire, parce que longtemps j’ai évité les vrais miroirs.

    Être enclos pour éclore à nouveau ?

     

    Avec tout ça, nous n’avons pas encore parlé de ma psychopathologie de la crème pour les mains ?

     

    (Poème du jeudi, pour un mercredi :

    Poésie du jeudi.jpg

  • Je voeux

    Peut-être êtes-vous en train de faire les soldes.

    Peut-être êtes-vous en train de ne pas faire les soldes et de regarder par la fenêtre de votre bureau.

    Peut-être appliquez-vous une de vos bonnes résolutions de nouvelle année.

    Peut-être avez-vous pris conscience que la seule bonne résolution c’est de se résoudre au bonheur.

    Peut-être la fenêtre du bureau a-t-elle encore la trace des décorations de Noël collées par vos collègues.

    Peut-être cela vous rappelle-t-il comme les choses passent si vite, dans un souffle, un clin d’œil, un soupir, qui emporte avec lui les « je voudrais bien », qui n’ont pas été transformés en réalité.

    Peut-être devrais-je aller faire les soldes et trouver la meilleure paire de chaussures possible pour avancer sur le chemin de cette année.

    Peut-être cette paire existe déjà pour moi dans le regard d’un autre.

     

    Ce qui est certain, c’est que je vous souhaite une année de douceurs, de sérénité, de bonheur, où la question la plus importante que vous aurez à vous poser, c’est comment améliorer encore votre âme et votre cœur : c’est la question la plus évidente que j’aime à me poser.

     

    Soyez doux avec vous-même, vous le méritez :)

     

    Quant à moi, je ne réclame au destin qu’une dernière petite chose, comme dans ce poème de Maurice Carême : que mille rouges-gorges me chantent dans le cœur.

     

    Et le poème de Maurice Carême, le voici :

    « Est-ce que tu m’aimes bien ? »
    Disait-elle sous les pins.

    Qu’aurais-je pu lui répondre ?
    C’était plus que tout au monde.

    Elle reprenait alors
    « Dis-moi si tu m’aimes fort ? »

    Et je lui prenais les mains
    Aussi muet que les pins.

    « Que tu m’aimes plus que tout ? »
    Et je lui baisais le cou,

    Si noyé dans le bonheur
    Qui me serrait à la gorge

    Que les mille rouges-gorges
    Qui me chantaient dans le cœur

    Se taisaient, soudain surpris,
    Que je n’aie encore rien dit.

    Ce sera pour l’occasion ma poésie du jeudi, moi qui en inonde Twitter, je néglige de la faire vivre  ici autant qu’avant :)


    Poésie du jeudi.jpg

  • L'amour, la poésie - Tentatives poétiques #5


    podcast

    Jacques Prévert - Moi

     

    Les poèmes du billet :

    Cet amour - Jacques Prévert

    Cet amour

    Si violent

    Si fragile

    Si tendre

    Si désespéré

    Cet amour,

    Beau comme le jour,

    Et mauvais comme le temps

    Quand le temps est mauvais

    Cet amour si vrai,

    Cet amour si beau,

    Si heureux,

    Si joyeux,

    Et si dérisoire,

    remblant de peur comme un enfant dans le noir

    Et si sûr de lui,

    Comme un homme tranquille au milieu de la nuit,

    Cet amour qui faisait peur aux autres,

    Qui les faisait parler,

    Qui les faisait blêmir,

    Cet amour guetté,

    Parce que nous le guettions,

    Traqué blessé piétiné achevé nié oublié

    Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié,

    Cet amour tout entier,

    Si vivant encore,

    Et tout ensoleillé,

    C'est le tien,

    C'est le mien

    Celui qui a été

    Cette chose toujours nouvelle

    Et qui n'a pas changé,

    Aussi vraie qu'une plante,

    Aussi tremblante qu'un oiseau,

    Aussi chaude aussi vivante que l'été,

    Nous pouvons tous les deux

    Aller et revenir

    Nous pouvons oublier,

    Et puis nous rendormir,

    Nous réveiller souffrir vieillir

    Nous endormir encore,

    Rêver à la mort,

    Nous éveiller sourire et rire

    Et rajeunir,

    Notre amour reste là

    Têtu comme une bourrique

    Vivant comme le désir,

    Cruel comme la mémoire,

    Bête comme les regrets,

    Tendre comme le souvenir,

    Froid comme le marbre,

    Beau comme le jour,

    Fragile comme un enfant,

    Il nous regarde en souriant,

    Et il nous parle sans rien dire,

    Et moi j'écoute en tremblant,

    Et je crie.

    Je crie pour toi,

    Je crie pour moi,

    Je te supplie,

    Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment,

    Et qui se sont aimés.

    Oui je lui crie,

    Pour toi pour moi et pour tous les autres

    Que je ne connais pas,

    Reste là

    Là où tu es,

    Là où tu étais autrefois

    Reste là,

    Ne bouge pas,

    Ne t'en va pas,

    Nous qui sommes aimés

    Nous t'avons oublié,

    Toi ne nous oublie pas,

    Nous n'avions que toi sur la terre,

    Ne nous laisse pas devenir froids,

    Beaucoup plus loin toujours,

    Et n'importe où,

    Donne-nous signe de vie.

    Beaucoup plus tard au coin d'un bois

    Dans la forêt de la mémoire

    Surgis soudain.

    Tends-nous la main,

    Et sauve-nous.



    //
     

    Le jardin - Jacques Prévert

    Des milliers et des milliers d'années

    Ne sauraient suffire

    Pour dire

    La petite seconde d'éternité

    Où tu m'as embrassé,

    Où je t'ai embrassée,

    Un matin, dans la lumière de l'hiver,

    Au parc Montsouris à Paris,

    À Paris

    Sur la terre,

    La terre qui est un astre.




    Pivoines.jpg

    Tiens, des pivoines, c'est étonnant.