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Poésie - Page 12

  • Dimanche avec Paul Eluard

    Paul Eluard parle à mon cœur comme personne avant lui. Il n’est pas un moment de ma vie, que je n’ai pu assimiler à un de ces poèmes. Jours heureux ou jours de pluie, je trouve toujours quelques lignes chez lui pour accompagner ces moments.

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    Ce recueil, « J’ai un visage pour être aimé » contient des perles. C’est une jolie compilation de ces textes les plus beaux.

    Parmi ceux-là, Intimes, que voici.

    Je vous souhaite un joli dimanche poétique.


     

    INTIMES – In Les yeux Fertiles

     

             I

    Tu glisses dans le lit

    De lait glacé tes sœurs les fleurs

    Et tes frères les fruits

    Par le détour de leurs saisons

    A l’aiguille irisée

    Au flanc qui se répète

    Tes mains tes yeux et tes cheveux

    S’ouvrent aux croissances nouvelles

    Perpétuelles

     

    Espère espère espère

    Que tu vas te sourire

    Pour la première fois

     

    Espère

    Que tu vas te sourire

    A jamais

    Sans songer à mourir.

     

                II

    A toutes brides toi dont le fantôme

    Piaffe la nuit sur un violon

    Viens régner dans les bois

    Les verges de l’ouragan

    Cherchent leur chemin par chez toi

    Tu n’es pas de celles

    Dont on invente les désirs

     

    Tes soifs sont plus contradictoires

    Que des noyées

     

    Vient boire un baiser par ici

    Cède au feu qui te désespère.

     

                III

    Quel soleil dans la glace qui fait fondre un œuf

    Quelle aubaine insensée le printemps tout de suite.

     

                IV

    Figure de force brûlante et farouche

    Cheveux noirs où l’or coule vers le sud

    Aux nuits corrompues

    Pr englouti étoile impure

    Dans un lit jamais partagé

     

    Aux veines des tempes

    Comme au bout des seins

    La vie se refuse

    Les yeux nul ne peut les crever

    Boire leur éclat ni leurs larmes

    Le sang au-dessus d’eux triomphe pour lui seul

     

    Intraitable démesurée

    Inutile

    Cette santé bâtit une prison

     

                V

    Je n’ai envie que de t’aimer

    Un orage emplit la vallée

    Un poisson la rivière

     

    Je t’ai faite à la taille de ma solitude

    Le monde entier pour se cacher

    Des jours des nuits pour se comprendre

    Pour ne plus rien voir dans tes yeux

    Que ce que je pense de toi

    Et d’un monde à ton image

     

    Et des jours et des nuits réglés par tes paupières.

     

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  • Je n'ai toujours pas d' Iphone 4 mais je vais bien

    En fait, je ne vous parlerais pas téléphonie, parce que c'est un sujet qui m'indiffère totalement. Curieusement. Comme si j'étais devenue un peu plus sage... Fut un temps, les dernières sorties de tel ou tel matériel me passionnaient. Jusqu'à ce que je me rende compte que c'était une course perpétuelle, incessante et vaine.

    Par contre j'aime toujours la poésie, l'amour et le maquillage... Pour ce dernier élément, est-ce un signe que je suis encore trop attachée à certaines apparences ? je ne sais pas. Mais en lisant ce poème de Yeats, que je vous invite à découvrir, j'ai reconnu certaines préocupations, certains désirs cachés.

     

    AVANT QUE LE MONDE NE FUT - W.B YEATS 

    Si j’assombris mes cils
    Et illumine mes yeux
    Et fais mes lèvres plus écarlates,
    Ou demande si tout cela est juste
    De miroir en miroir,
    Sans montrer de vanité :
    Je cherche le visage que j’avais
    Avant que le monde ne fût.

    Et si je regarde un homme
    Comme on regarde son aimé,
    Comme si mon sang un instant se glace 
    Dans mon coeur immobile ?
    Pourquoi penserait-il que je suis cruel
    Ou qu’il soit trahi ?
    J’aurais aimé le voir aimer ce qui était
    Avant que le monde ne fût.

     

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  • Sylvia Plath - Miroir

    Parler poésie ici, c’est un peu une tradition, non ? J’essaie de reprendre un rythme moins « vacances », et commencer doucement avec une petite poésie du dimanche me faisait plaisir. J’espère qu’à vous aussi ?

    J’ai souvent envie de vous parler des personnes que j’admire, parmi celles-ci, Sylvia Plath. Une personnalité hors du commun, avec un destin aussi court que tragique et intense…. Et au moment où certains pleuraient le décès d’Amy Winehouse comme la perte d’un génie musical de notre temps (lol), je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée émue pour Sylvia Plath qui a décidé trop tôt de quitter ses contemporains. Loin de moi l’idée de faire une hiérarchie  ou une concurrence entre les morts, mais je trouvais vraiment injuste que certains sombrent trop vite dans l’oubli. Quoiqu’avec Sylvia Plath, il restera toujours son œuvre, belle et riche.

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    J’aimerais partager avec vous aujourd’hui un de ces poèmes.

    La douleur, les angoisses, l’envie de vivre aussi, sont la matière d’une œuvre aussi féminine que féministe.

    Sylvia Plath parlait pour les femmes de son époque, et de la notre aussi.

    Et finalement, elle parlait pour tout être humain doué de sensibilité : accrochés que nous sommes à nos rêves, aussi forts que fragiles, qui peut se vanter du malheur de tout contrôler dans sa vie ? Qui peut se vanter de n’être que perfection et bonheur ? L’inquiétude est inhérente à notre nature d’humain. L’inquiétude, les regrets… ce sont des facettes de la vie que l’on retrouve dans les mots de Sylvia Plath, comme autant de diamants, acérés et brillants, coupants mais précieux.

    Ces faiblesses humaines ne sont pas des défauts, ce sont autant de chances de nous comprendre, nous-mêmes et ceux que nous observons. Le regard de Sylvia Plath, je le sens à travers sa poésie, je le sens comme un regard bienveillant, comme un chemin qu’elle éclaire. Ce genre de chemin sombre, qu’une fragile petite lumière vient illuminer subrepticement, juste le temps de faire un pas, puis un autre pas, puis un autre encore.

     

    MIROIR

    Je suis d’argent et exact. Je n’ai pas de préjugés.

    Tout ce que je vois je l’avale immédiatement,

    Tel quel, jamais voilé par l’amour ou l’aversion.

    Je ne suis pas cruel, sincère seulement-

    L’œil d’un petit dieu, à quatre coins.

    Le plus souvent je médite sur le mur d’en face.

    Il est rose, moucheté. Je l’ai regardé si longtemps

    Qu’il semble faire partie de mon cœur. Mail il frémit.

    Visages, obscurité nous séparent encore et encore.

     

    Maintenant je suis un lac. Une femme se penche au-dessus de moi,

    Sondant mon étendue pour y trouver ce qu’elle est vraiment.

    Puis elle se tourne vers ces menteuses, les chandelles ou la lune.

    Je vois son dos, et le réfléchis fidèlement.

    Elle me récompense avec des larmes et une agitation de mains.

    Je compte beaucoup pour elle. Elle va et vient.

    Chaque matin c’est son visage qui remplace l’obscurité.

    En moi elle a noyé une jeune fille, et en moi une vieille femme

    Se jette sur elle jour après jour, comme un horrible poisson. 

  • Sweet sweet heart

    Me revoici, après une petite absence. Il faut croire que les vacances ont bien démarré, pour tout le monde.  Je ne bouge pas pour l’instant… Des petits + et des petits – des derniers jours ?

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    J’ai aimé mon début de semaine, un peu hâtif, mais j’ai pu régler quelques paperasses, et ça c’est bien.

    J’ai aimé les petites robes à -70% chez Monoprix, vraiment très chouettes !

    J’ai bien moins aimé la mise à pied de cet employé d’un Monoprix à Marseille, sanctionné pour avoir ramassé des fruits mis à la benne. Dans quel pays vit-on pour qu’on sanctionne ça ? Déjà, cela pose la question du salaire des employés de petites, moyennes et grandes surfaces. Ces groupes, que ce soit Carrefour, Monop’ ou Auchan, présentent des bénéfices énormes et des distributions de dividendes faramineuses à leurs actionnaires. Pendant que leurs employés sont payés au SMIC horaire pour les plus chanceux. Oui, les plus chanceux. Parce que Carrefour, par exemple, s’assied sur la notion de SMIC et se fait régulièrement condamner. Alors ramasser un melon dans une benne parce qu’il n’y a pas de petites économies, qu’on soit employé chez Carrefour ou Monoprix, je le comprends. Il ne s’agit pas de boycotter ces enseignes, c’est quasi impossible vu le partage du marché entre elles, mais on peut faire entendre sa voix, son mécontentement.

    J’ai aimé inaugurer un nouveau carnet, avec des notes sur certaines humeurs…

    J’aime l’idée qu’on puisse être à la fois utile, futile, citoyen actif, spectateur attentif de la société. J’aime sautiller de joie parce que j’ai de nouveaux vernis qui me rendent toute gamine. J’aime l’idée que j’ai encore le droit d’ouvrir ma gueule pour dire ce qui me déplait dans mon beau pays de France.

    J’ai aimé regarder Le Marchand de Sable avec mon fils ! Merci Krokette !!

    J’ai adoré recevoir deux, oui 2 énormes boites pleine de chocolat Milka ! La folie à l’ouverture, à regarder ces tablettes gourmandes ! Merci Carole Nipette et Fémin’elles !

    J’ai moins aimé me prendre la tête sur mes éventuelles date de vacances : rentrer d’un arrêt longue maladie te mets en dernière position pour ce qui est du choix des dates en questions… En gros, je passe après 49 personnes, et je prends ce qui reste, suivant les besoins du service. Cool…

    J’ai aussi pas vraiment aimé ce manque de participation à mes minis concours. Peut-être que je n’en fais pas assez la publicité ? Que les instructions ne sont pas assez claires ?  Je me demande si ça vous intéresse vraiment. Après tout ce ne sont que quelques livres, quelques babioles de filles... J’ai voulu me dispenser de sponsor pour plus de libertés, mais du coup je ne peux me permettre de vous offrir un énorme cadeau qui plaise à tous. J’ai espoir quand même que le plus important soit le geste, et l’intention.  Pour le reste, je présenterais demain la suite du concours, avec un nouveau sujet.

    J’ai aimé profité de G+ comme d’un espace nouveau de délire en liberté, pendant qu’il était fermé au public. C’était amusant de se retrouver à quelques uns seulement, avant que les invitations ne reprennent. Ça m’a rappelé mes débuts sur Twitter…

    J’ai adoré me faire la liste des séries à regarder cet été, comme une session de rattrapage, et celle des listes de livres à lire aussi. Toujours un bonheur !

    J’ai adoré recevoir le questionnaire de ma binôme, dans le cadre du Swap de Soukee ! Là aussi un pur bonheur !

    Pour finir, un autre bonheur, poétique celui-là, parfait pour clore ce dimanche, que je vous souhaite beau et heureux :

     

    SENSATION 

    Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
    Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
    Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
    Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

    Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
    Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
    Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
    Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

    Arthur Rimbaud, Poésies

     

    Les compagnons Troubadours du dimanche :

    EdelweMangoAbeilleEmmyneChrestomanciMariel, Laurence , AnkyaHerisson08Anjelica , GeorgeUhbnji , FleurEsmeraldae,ArmandeSatyaZikLystigAmosBookwormEmmaJulienMarieYueyin , Soie , Alex , Hambre , Katell , Mathilde, Schlabaya,HildeSaphoo, La plume et la pageTinusiaChrysRoseauMyrtilleDCagireCaro[line]L’or des chambresViolette, claudialucia,SéverineMaggieSevAzilis.

  • Happy me

    C'est un jour spécial pour moi. Au moins un peu :)

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    Donc, je ne vais pas être très bavarde. 

    Mais je vous invite à jouer là, si vous n'avez pas vu le billet (avec ma façon erratique de publier en ce moment...)

    Pour le reste, je vous laisse avec une petite poésie, un peu de circonstance.

    Les menus faits, les mille riens, 
    Une lettre, une date, un humble anniversaire,
    Un mot que l'on redit comme aux jours de naguère 
    Exalte en ces longs soirs ton coeur comme le mien.

    Et nous solennisons pour nous ces simples choses 
    Et nous comptons et recomptons nos vieux trésors, 
    Pour que le peu de nous qui nous demeure encor 
    Reste ferme et vaillant devant l'heure morose.

    Et plus qu'il ne convient, nous nous montrons jaloux
    De ces pauvres, douces et bienveillantes joies
    Qui s'asseyent sur le banc près du feu qui flamboie
    Avec les fleurs d'hiver sur leurs maigres genoux,

    Et prennent dans la huche, où leur bonté le cèle, 
    Le pain clair du bonheur qui nous fut partagé, 
    Et dont, chez nous, l'amour a si longtemps mangé 
    Qu'il en aime jusqu'aux parcelles.

    Emile Verhaeren

     

     

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