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  • La pluie frappait à ma fenêtre


    Les lumières du bateau ne s'éteidrait pas de la nuit semble-t-il.

    Pour la première fois, je naviguais. Ou plutôt, je mettais le pied sur une embarcation. Un voilier blanc, impeccable tant qu’il restait au soleil de la méditerranée. Nous devions partir pour une croisière de quelques jours de Marseille à Calvi. J’avais 13 ou 14 ans, et un caractère un peu casanier à l’époque. Je faisais des livres mes meilleurs amis, comme le suggérait Victor Hugo. Mais je n’avais pu me soustraire à ces vacances familiales.

    Alors il a fallu s’adapter. Mais la peur de l’eau profonde, combinée à la pluie battante n’arrangeait rien.

    Il pleuvait sur la mer, et je me voyais comme une sorte d’Ulysse affrontant Poséidon, de mon lit, sous les couvertures.

    Le soleil serait certainement présent à nouveau au matin, mais en attendant je ne voyais pas l’intérêt de flotter au milieu d’une mer hostile à mes yeux.

    Alors je me replongeais sous les couvertures, pour écouter tranquille mon baladeur (oui nous sommes dans les années 80), avec la cassette des Quatre Saisons de Vivaldi que je découvrais tout juste.

    L’écoute de l’Automne m’aida à m’assoupir un peu plus tranquille. Et des images alors d’Ulysse revinrent. Et des Nymphes surgissant de l’eau pour m’enlever et se jouer de moi. Elles me laissent sur un rivage inconnu avec tout loisir d’observer une faune étrange et changeante.

     

     

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    William Adolphe Bougereau-Biblis

     

    Je marche doucement sans faire de bruit, je ne veux pas effrayer ces créatures étranges, même si c’est bien moi la plus peureuse.

    Et partout des nymphes, des tritons, des satyres dansent et jouent ensembles, offrant un spectacle incroyable !

    Toutes mes lectures se sont mélangées dans mon demi-sommeil, m’emmenant visiter un royaume enchanté, que je ne reverrais jamais vraiment.

     

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    William Adolphe Bougereau-Nymphes et Satyre


    Je marchais encore le long des rives, reconnaissant ici Alexandre se reposant d'une bataille, là Léda soignant le plumage d'un étrange cygne.
    Partout de drôle de personnage m'ouvrait le chemin, m'invitant moi aussi à la danse ou au repos sous des arbres chargés de fruits.
    Je restait là tranquille, à me réchauffer à ce soleil antique.

    Puis la pluie cessa.


    La frustration du réveil était bien là, comme une morsure.


    Et puis quelques années plus tard, Saint-John Perse m’offrait un retour vers ces rivages d’enfance:


    « …La pluie, sur l’Océan sévère, sème ses soucis d’eau : autant de fois se clôt la paupière du dieu. La pluie sur l’Océan s’éclaire : autant de ciel s’accroît dans l’auge des rizières. De grandes filles liées vives baissent la tête, sous le fardeau de nuée grise orangée d’or.


    « Et parfois la mer calme, couleur de plus grand âge, est comme celle, mêlée d’aube, qui se regarde dans l’œil des nouveau-nés ; est comme celle, parée d’ors, qui s’interroge dans le vin.


    « Ou bien vêtue de pollen gris, est comme empoussiérée des poudres de Septembre, elle est mer chaste et qui va nue, parmi les cendres de l’esprit. Et qui va nue, parmi les cendres de l’esprit. Et qui donc à l’oreille nous parle encore du lieu vrai ?... »

    La suite dans le recueil Amers, dans la collection Poésie-Gallimard.


     

     

     

    Quelles correspondances établirez-vous avec cet Automne majestueux?

     

     

     

  • Adonis

     

    Inspirée par la Lettre du Voyant d' Arthur Rimbaud,  je vois la poésie et la Langue comme offrant des couleurs, des sons, des évocations, au-delà des simples mots couchés sur le papier.

    Voici donc une association d'idée, évoqué par un poème, qui appelle une image, puis une musique, comme un seul chemin logique.

     

    LE RETOUR DU SOLEIL


    Le destin frissonne sur les mers

    Les anneaux de la légende se brisent

    et voici les précipices

    Laisse-nous alors semer nos rives de coquillages

    amarrer notre arche sur Sannine

    Laisse-nous foudroyer la chimère marine

    ô maître de la légende


    Et lorsqu'au départ du soleil quittant la ville

    les cloches et la route sangloteront

    réveille pour nous,ô flamme du tonnerre sur les collines

    réveille pour nous le phénix

    Nous acclameront la vision de ce feu triste

    avant le matin, avant qu'elle ne soit dite

    Nous porterons ses yeux tout le long du chemin

    au retour du soleil sur la ville

     


    Adonis - Chants de Mihyar le Damascène. Un peu plus sur ce grand poète syrien.

     

     

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    J.W Waterhouse - At Capri

     

     

     

     


     

  • La case de l'oncle Nicolas

    Certains n'en finissent pas de nous étonner !

    Aujourd'hui, nous allons aborder un débat qui devrait faire la une de la blogosphère fashion:

    Une femme en boubou représente-elle systématiquement la classe laborieuse des techniciennes de surface ?

     

    Cette intéressante question de mode est posée par le peu connu (et c'est dommage) Alain Destrem, élu (si, si) UMP du XVième arrondissement de Paris.

    Certes la fashion week est terminé, et nous sommes déjà dans la préparation de la collection hiver, mais peu importe Alain, l'ami des femmes, ose poser la question de la fashion attitude en boubou.

    Ségolène Royal en vadrouille à Dakar, s'est fondu dans l'ambiance locale, et bon, voilà ça donne une petite Ségo en boubou bleu ! Zieutez moi ça:

     

    zert.png


    article_sego.jpg


    Et bah Alain il trouve que ça lui rappelle furieusement sa femme de ménage ! Non mais la faute de goût Ségo merde quoi ! Tout le monde le sait :

    Boubou = femme de couleurs (oui je suis politiquement correcte) = femme de ménage !

    Dans mes années lycées on appelait ça la logique, et faut croire que Ségo soit elle a pas le cerveau assez irrigué pour comprendre la logique, soit elle veut qu'on la prenne pour une techicienne de surface (oui, je suis toujours politiquement correcte, enfin des fois.)

    C'est au Petit Journal du mignon Yann Barthès que Alain  a fait sa révélation modesque. Laissons lui donc la parole un instant:


    Tiens Alain ne s'est pas prononcé sur le polo du cameraman !?



    Alain aime la mode et les masses laborieuses, qu'il a la chance de pouvoir observer dans ses propres salons ! Et c'est vrai que c'est attrait mondial de la femme de ménage pour le boubou (ou serait-ce l'inverse, mon dieu je ne suis plus fashion à jours de la tendance !!!), cet attrait donc peut porter à confusion si des gens normaux comme vous et moi se mettent à porter des boubous ! Où va-t-on ??

    Bref Alain tiens au prestige de la fonction politique, et le répète : "la photo de Madame Royal (...) coiffée d'un boubou" lui est "apparu bien éloigné de l'image que l'on peut avoir d'une femme politique d'envergure".


    Alain fait partie de cette race de leader intellectuel, ces grands penseurs qui font l' Histoire ! Il sait humer l'air du temps, Alain est bon en politique ET en fashion, ce qui lui donne un temps d'avance sur les pauvres neuneus comme Ségo !

    Et dire que j'ai failli acheter ça à  La Redoute :

    boubou.jpg
    Ces vépécistes, toujours en retard d'une tendance !


    Alain (dieu que j'aime ce prénom !) est l'égal d'un Christian Vanneste ! Celui-ci , le Cri-Cri, était plus dans la tendance études scientifiques, et ce sont probablement de longues et fastidieuses recherches qui lui ont permis d'aboutir à un autre postulat: les homos y sont pas comme nous les brave gens, c'est rien que des gros pervers qui veulent violer nos filles et nos compagnes se marier entre eux beurk beurk !!

    Le Christian il est aussi élu UMP, comme Pierre Lellouche un gars un peu romantique qui voudrait rétablir les duels pour flinguer ceux avec qui il est pas d'accord:


    C'est pas so romantique ça, à défaut d'être démocratique !


    On va éviter le point godwin, mais UMP, c'est  Union pour un Mouvement tout Pourri ou quoi ??



    Sinon faudrait voir à prévenir le big commander in chief que la tendance printemps-été a changé:

     

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    Et en plus les noirs y font rien chier qu'à être plus grand que le Leader Maximo !

     

    Demain nous étudierons le port du foulard dit à la MAM:

     

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    Michèle, mannequi foulard à l' UMP: on voit bien là qu'elle est pas femme de ménage et qu'elle fait un métier sérieux !

     

     

    Je vous laisse, j'ai un boubou à commander on the web.



  • Fin de semaine

    La fin de semaine est arrivé très vite. Comme trop souvent en ce moment, les jours filent sans que je ne les voient réellement!

    J'ai décidé de ralentir considérablement le rythme à l'avenir, pour enfin réaliser toutes ces petites choses que j'ai mis de côté.

    Il y a des livres achetés mais que je n'ai pas encore pu lire :

     

    SN151503.JPG

    D.H Lawrence : La Fille perdue

    Elizabeth Bowen : Emmeline

    Charles Robert Maturin : Melmoth

    Harlan Coben : Dans les Bois

    Jean Teulé : Je, François Villon et Le Montespan

    Gore Vidal : Julien

     

    Je pense que le Harlan Coben fera l'affaire pour mon trajet en bus quotidien, et puis sera vite lu : ces polars sont en général très prenant !

    Les autres, je préfère les réserver pour mon petit chez moi, et les déguster en même temps qu'une bonne tasse de thé.

    Mais je vous en reparlerais, une fois lu !


    A part la lecture, j'avais quelques projets en tête, rien d'extraordinaire, mais des envies survenues par hasard, puis qui se sont installées durablement dans mon esprit.

    Par exemple, on m'a toujours considérée comme une intello, peu encline au travaux manuels, jusqu'à me dissuader de toute initiative en ce sens. Bêtement je me suis pliée à ce cliché. Très bêtement.

    Pourtant, j'ai toujours eu envie de tricoter et je n'ai jamais osé franchir le pas: vous me direz il y a plus audacieux comme Rubicond à franchir :) mais c'est comme ça. Et puis la mode du Knit spirit à envahi la blogosphère, et quelques tour de cous Kookaï-like plus tard, je restais là à me demander si mon désir de tricot répondait à une envie personnelle ou à du moutonnage blogosphérique. 'tain, elle en a des questionnement existentiels, dois-tu penser pauvre lecteur ! Mais oui, ça me travaillait, et un planning surchargé aidant, je n'ai pu réussir à dévider la moindre pelote !

    Bref, je suis allée chez Truffaut (visite dominicale , next to the cinema), et outre des tasses, on trouve aussi de la laine !!! Un jour, c'est promis j'achèterais des plantes chez eux !

    Mais maintenant que la laine est achetée, il faut la filer la tricoter ! C'est dans mes incroyables projets de la semaine prochaine !

    J'ai acheté le tricot pour les nuls, et je dois être encore trop dummy pour comprendre !!! Mais une collègue doit m'expliquer, heureusement !


    Lecture, tricot, ménage, des fois je me sens l'âme d'une ménagère de moins de cinquante ans, pfffffiou faut que je me reprenne !

     

     

    Vous connaissez Tété ??? Moi j'adore !

     

     

  • Encre de Chine

    pport.jpgEntrer dans une oeuvre c'est entrer dans l'âme de son auteur. Pearl Buck fait partie de ces écrivains qui ont construit mon esprit.

    Au pensionnat, il y avait des lectures plus ou moins conseillés au C.D.I, il y avait comme des minis exposition autour d'un auteur, et toute sa bibliographie était mise à disposition pour les élèves.

    Un jour il y eu une exposition sur Pearl Buck, organisée par les "Grandes" de Terminale A2.

    Pearl Buck jouissait d'une excellent image auprès des Soeurs, d'où un manque d'attrait pour les élèves. Mais bon, en bonne bibliovore j'était prête à lire tout et n'importe quoi !

    Donc j'empruntais Pivoine, mon premier Pearl Buck. Une découverte, un plaisirs, un étonnant voyage.

    Pivoine est une jeune esclave dans une famille de marchands Juifs dans la Chine d'avant Mao.

    Pivoine vénère le fils de la maison, David. Elle l'aime d'un amour parfait, et leur relation est au centre du roman.

    Le mariage de David avec Léah, la jalousie de celle-ci, servent de prétexte à la description d'une Chine évanouie, avec ses traditions, ses habitants et ses clans, ses étrangers qui font aussi la Chine.

    Ce roman m'a donné l'amour de ce pays, et l'amour de Pearl Buck.

    Avec Pivoine je découvrais la force de l'amour sans retour et la beauté de la Chine.

    pivvi.jpgC'est la couverture de mon édition de poche vintage ^^!


    Pivoine est un très bon roman pour découvrir Pearl Buck.

     

     

     

     

    Avec un Coeur Fier, je me suis ouverte au Féminisme. L'héroïne est une artiste, marié à un artiste. L'histoire est assez similaire au film Camille Claudel, avec Isabelle Adjani. Mais les choix de cette femme vont la porter simplement vers une autre route: elle comprendra le besoin de son art, comme un élément vital et nécessaire. Elle saura avoir le courage nécessaire pour écouter sa voix intérieure, et s'accorder "sa chambre à soi" pour paraphraser Virginia Woolf. La femme dans un coeur fier n'est plus la victime de l'orgeuil  de son mari: elle impose son art comme une oeuvre valable et accepte de bien le vivre; réussir pour soi n'est pas trahir ses valeurs.


    Et naturellement la réflexion sur la place de la femme se faisait en moi, et m'encourageait à découvrir d'autres auteurs, plus résolument féministes.

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    Puis j'ai continué à la lire, enchaînant Impératrice de Chine, Les fils de Wang Lung, Pavillon de Femmes. Bref j'ai finis par tous les lire je pense. Son récit de la culture chinois, ses descriptions des traditions millénaires, me font aimer encore et encore chacun de ses écrits.

    Il y aune modernité saisissante dans le caractère de ses personnages. Mais on prend aussi plaisirs à découvrir une Chine inconnu et révolue, avec des mystères et des enchantements particuliers à ce pays !

     

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    Je n'ai qu'une hâte c'est de me rendre au plus vite dans ce pays, pour voir et entendre ma voix intérieure chinoise de plus près !