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Les films - Page 6

  • Un week-end avec Thomas Marfisi, Titus, Jeanne d'Arc et France Télé

    Aujourd’hui ne petite revue de choses à voir, lire ou découvrir, avant ce week-end. Juste une envie de partager des choses sur lesquelles je suis tombée, ou dont on m’a parlé.

     

     Commençons par Koulou, un auteur de BD que j’ai découvert il y a quelques mois déjà, à travers son blog ici, et qui donne à voir un héros très sympa, Titus. Le tome 2 du « monde de Titus »  est disponible en lecture sur Manolosanctis, n’hésitez pas à y faire un tour. Moi qui n’ai pas forcément une grosse culture BD, je suis contente de replonger dedans avec des auteurs contemporains et talentueux.

     


     

     

    Pour rester un peu dans le domaine du livre, voici cette fois un concours original proposé par Babelio.

     

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    C’est un concours dans le cadre du festival « à vous de lire » ! Le thème étant celui de la correspondance, les membres sont invités à participer en écrivant une critique d’un livre sous la forme d’une lettre adressée à son auteur.

     Quatre « Prix des Chroniqueurs épistolaires » seront attribués par le jury.

     

    -Le Prix Chateaubriand de la plus belle lettre d’amour

    -Le Prix Rilke de la lettre à un jeune auteur

    -Le Prix San Antonio de la lettre la plus décalée

    -Le Prix Voltaire de la lettre la plus critique

     

    Chaque gagnant recevra deux places pour le Musée des lettres et manuscrits ainsi que les ouvrages suivants (gracieusement offerts par le Musée des lettres et manuscrits) :

    -         L’académie française au fil des lettres

    -         Lectures de Romain Gary

    -         Des lettres et des peintres

    -         Lettres et manuscrits

    Une remise des prix aura lieu le 7 juin à 19 H à la Gare du Nord à Paris dans le célèbre train de l’Orient Express.

    Si vous ne connaissez pas déjà Babelio, et que vous aimez lire, inscrivez-vous, c’est un réseau de partage de lectures très convivial.

    Livre toujours, avec un nouveau blog, Vendredi Lecture, au titre bien explicite, puisque c’est la version francophone officielle de FridayReads, l’évènement littéraire US sur les réseaux sociaux. Le principe ? Partager sa lecture avec le monde entier tous les vendredis sur les réseaux sociaux, Facebook ou Twitter. Vous aurez plus de détails sur le blog lui-même !

    Après les yeux, les oreilles, avec Thomas Marfisi. Vous vous rappelez peut-être de lui, c’est un ancien de la Nouvelle Star, de l’époque Amandine Bourgeois. Perso, je ne le savais pas, puisque je ne regarde pas les télé-crochets. Mais j’aime bien redécouvrir les participants 100 ans après tout le monde ^^. J’ai adoré Thierry Amiel (je l’adore toujours), j’aime bien Christophe Willem, je commence à apprécier Thomas Marfisi.

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    Je vous colle ici sont premier titre : Les filles comme toi.

     

    J’avais bien aimé sa pré-campagne de promo, parce que son manager avait ouvert un tumblr (Thomas Marfisi prend son temps) pour raconter les pérégrinations autour du tournage du clip à L.A., et rien que cette comm’ marrante, à travers le tumblr, me l’avait rendu sympathique. Le titre ci-dessus résonne bien à mes oreilles. L’album sort en septembre, qui sait : on en reparlera peut-être d’ici là ?

     

    Les yeux toujours, avec de la télévision cette fois, et un immense coup de cœur. Je suis tombée par hasard, en zappant, sur ce magnifique film : « Je cherche Jeanne », sur Arte. Il s’agit d’un film de fiction, le résumé est lapidaire : « Une tentative pour approcher le mystère de Jeanne d'Arc : Franck Saint-Cast s'installe au sein du Conservatoire de musique de Rouen pour trouver parmi les adolescent(e)s qui peut jouer l'héroïne. »  J’aurais du mal à vous le raconter, c’est un petit voyage en fait, en compagnie de Jeanne d’Arc, avec des réflexions très contemporaines. Je n’ai pas décroché du film, et comme je l’avais pris en court de route, j’ai eu plaisir à le revisionner, le lien streaming est là. Vraiment je vous le conseille. Je parle peu télévision, mais là franchement, je serais curieuse de connaître votre avis.

     

    On va rester dans le domaine de la télévision, avec le carnet rose : hé oui je vous annonce une naissance, celle d’un blog, et pas n’importe lequel. Il s’agit de Plateau Télé, le blog de la comm’ online de France Télévision. Comme son nom l’indique, c’est tout l’esprit d’un plateau télé, plein de petites choses à partager autour de l’actu de France Télévision : des coulisses, des coups de cœur, des concours etc. le mieux c’est encore d’y jeter un œil, je vous laisse cliquer sur la bannière ci-dessous.

     

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    Il y a encore plein de coups de cœur dont j’aimerais vous parle, comme mes tumblr favoris du moment, ou simplement les quelques films, séries ou livres que j’ai juste adoré !

    Dites-moi, pour finir, j’espère que vous ne m’en voulez pas du retard intersidéral de réponses sur vos commentaires ? J’avoue aimer y répondre puisque c’est le seul lien entre nous finalement, on ne se rencontre pas IRL, on n’a pas de relation autre, donc je tiens à ce petit fil ténu, que je néglige en ce moment.  Le fait est que j’admire ceux d’entre vous qui arrivent à publier deux voir trois billets par jour, qui a priori vont rendre visite aux autres blogs, et qui sont par ailleurs maman, épouse, copine, enfin bref, je n’ai pas ce rythme ! Avec un billet par jour (exceptionnellement deux quand j’ai prévu un, rare, sponso, avec mon billet déjà programmé) je suis déjà débordée ! Bref...

    Quoique je dis ça, mais j’écris ailleurs… Au passage, si vous voulez une recette fraiche pour cet été, vous pouvez aller sur Salade Océane (auto-promo), et si vous voulez connaître mon avis sur la mort de Ben Laden, je vous attends sur Isonomie (auto-promo bis ^^)

    En attendant de vous retrouver dans les commentaires, je vous souhaite un bon week-end !

  • Amour est juste un nom romantique pour problème...

    ...Je ne sais plus qui disait cela, un sage...

     

    Un petit tour du côté de mes lectures de la semaine. Commençons par mon chouchou du moment, William Shakespeare, un petit jeune qui débute…Cette semaine, j’ai ressorti ma vieille édition de Roméo et Juliette en poche.

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    « Deux familles, égales en noblesse,

    Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,

    Sont entraînées par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles

    Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.

    Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies

    A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d'amoureux

    Dont la ruine néfaste et lamentable

    Doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents.

    Les terribles péripéties de leur fatal amour

    Et les effets de la rage obstinée de ces familles,

    Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,

    Vont en deux heures être exposés sur notre scène.

    Si vous daignez nous écouter patiemment,

    Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance. »

     

     L’histoire, est-il besoin de la rappeler tant elle fait partie de l’imaginaire mondiale ? Nous sommes à Vérone, en Italie, les Capulet et les Montaigu se détestent au point d’ensanglanter la ville par des duels mortels incessants. Roméo est amoureux de Rosaline, et pour se changer les idées, il décide, encouragé par ses amis, de se rendre incognito à une fête donnée par les Capulet en l’honneur de Juliette, fête à laquelle sera présente Rosaline. C’est là que les regards (et le destin tragique) de nos deux héros vont se croiser. Ils finissent par se déclarer leur amour naissant, et décide de se marier en cachette, pour parer à la haine des deux familles… Entre temps, Roméo se fait bannir de Vérone pour un duel au sang de trop. Le plan conçu par les deux amoureux et Frère Laurent le confesseur de Juliette, pour se retrouver, tournera à la tragédie, et à une issue fatale pour nos deux amoureux.

     

    « ROMÉO. - Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! (Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre.) Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! Voilà mon amour ! Oh ! Si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien ... Elle se tait ... Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre ... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles reviennent. Ah ! Si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n'est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! Que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue ! »

     

    Outre que c’est en soi une belle histoire, basée sur des classiques assez anciens, Shakespeare réinvente l’ amour total et innocent. La pièce est à la fois tragique et très drôle par moment. Les personnages secondaires tel que la nourrice de Juliette, ou le pauvre Frère Laurent, sont parfaitement posés, juste comme des témoins impuissants du malheur en marche. C’est difficile de ne pas rentrer complètement dans cette superbe histoire d’amour éternel.

    Comment ne pas tomber sous le charme également du film de Franco Zefirelli, avec la douce Olivia Hussey et le frêle Leonard Whiting.

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    Il date de 1968 et reste une de mes adaptations préférées de cette pièce. Probablement que le visage innocent et tellement radieux des deux acteurs y est pour beaucoup…

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    Je l’ai re-visionné pour l’occasion, et le charme opère toujours, et je finis en larmes, presque dévastée par cette tragédie qui s’écrit sous nos yeux…

    J’avoue être vraiment contente du prétexte que m’offre le challenge Shakespeare de replonger le nez dans ces merveilles.shakes.gif


     

     

     

     

     

     

     

    Autre challenge, autre auteur : Agatha Christie (initiée par Les Livres de George Sand). challange-agatha-christie.jpgJe crois avoir lu à peu près tout les Agatha Christie publié en France, entre le collège et la fin du lycée. La suite de mon aventure avec elle a consisté à relire mes préférés et à me délecter des adaptations ciné ou télé, avec David Suchet ou Peter Ustinov, les deux figures tutélaires de Monsieur Hercule Poirot à l’écran. Le crime d’Halloween s’ouvre sur un crime d’enfant. Lors d’une fête d’Halloween, la petite Joyce Reynolds se vante inconsidérément d’avoir assisté à un crime. Bien sûr on la retrouve morte un peu plus tard. La chatoyante romancière Ariadne Oliver assistait à la fête et horrifiée, elle fait appel à son ami Hercule Poirot pour triompher de cette énigme.

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    C’est étrange d’observer les réactions des intervenants, qui restent assez indifférents à la mort de cette gamine (certes un peu odieuse…) Ouvrir un Agatha Christie et ne pas en ressentir de contentement à la lecture est une chose impossible.. J’ai aimé retrouver dans ce roman la farfelu Ariadne, tellement éloignée des manies de Poirot…  L’enquête n’est pas la plus compliqué de la collection, mais on ne boude pas son plaisir.

    Le hasard a fait que Olivia Hussey et Agatha Christie ont ensuite recroisé ma route, mais je vous en reparlerais...

    Une dernière lecture ? Comme j’étais bien partie à pleurer sur le sort de Roméo et Juliette, et que je triais ma bibliothèque, j’ai aimé retomber sur Paul et Virginie, de Bernardin de Saint Pierre.pauletvirginie.JPG

    Autre histoire tragique d’amours contrariés. Une horreur, j’ai pleuré, encore et encore. Alors donc, l’histoire se passe sur l’île de France, autrement dit l’île Maurice de nos jours. Le narrateur se promène et tombe sur deux petites cabanes en ruine et interroge un vieux qui connait leur histoire. Madame de La Tour est la veuve d’un noble libertin, et Marguerite est une jeune bretonne séduite puis abandonnée. Les deux femmes viennent  sur l’île cacher leur honte et accoucher de Paul (pour Marguerite) et Virginie (pour Madame de La Tour)  Les deux enfants sont élevés ensembles sur cette île qui fait figure de paradis à la végétation luxuriante. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’un sentiment amoureux naisse dans le cœur de virginie, pour Paul et que Madame de La Tour, s’en rendant compte, décide de l’envoyer en métropole compléter son éducation, loin de Paul. La distance et les plans contraires de la famille de Virginie ne réussissent pas à éteindre cet amour, et Virginie finira par s’enfuir pour retrouver Paul dans leur paradis de l’île de France. Mais le drame d’une tempête vient briser le cœur de Paul qui voit le bateau qui transporte Virginie détruit sous ses yeux. Le désespoir tuera Paul. Celui qui ne pleure pas est un sans-cœur. Je me rappelle également de l’adaptation télévisé, que je regardais petite avec des paquets de mouchoirs pour éponger mes larmes… J’ai bien envie de remettre la main sur un streaming tiens… Le roman est vraiment très beau, poétique et puis aussi un enchantement pour ce qui est de l’environnement décrit. On a sous nos yeux un paradis naturel : c’est aussi cet attachement à la nature où ils ont été élevés, que nous content Paul et Virginie. Et me vient l’envie de connaître cette île Maurice….C’est une belle apologie de la vie en harmonie avec la nature.

    Roman qui vient compléter mon challenge nature writinglogo-naturewriting.jpg.

     

     

     

     

     

     

     

    On se retrouve demain ? Avec plus de chocolats et moins d’amours contrariés, j’espère !

     

  • La mégère apprivoisée (non, ce n'est pas moi...)

    L’actualité récente et mon activité de lectrice se sont télescopées. Je participe au challenge Shakespeare, initié par Maggie et Claudialucia.

    J’avais prévue une liste de lecture, qui comportait notamment La Mégère Apprivoisée (The Taming of the Shrew), le décès d’Elizabeth Taylor aura été pour moi l’occasion de revoir l’adaptation cinéma de Franco Zefirelli, où elle apparaît aux côtés de Richard Burton.

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    Commençons par la pièce, de William Shakespeare donc.

    Nous sommes à Padoue, le seigneur Baptista a deux filles, la douce Bianca, et la moins douce Catharina. Bianca pourrait se marier, avec un des deux prétendants qui lui font la cour, mais cela ne peut se faire avant que son aîné ne soit elle-même mariée. Mais Catharina est une fille au caractère bien trempé, voire un peu trop, ce qui fait fuir le moindre fiancé potentiel…

    Arrive alors un certain Petruchio qui s’est juré de trouver une femme riche à Padoue. Il jette son dévolu sur Catharina, et demande sa main à Baptista, en l’assurant qu’il va la dresser.

    La rencontre des deux amoureux est faite de bagarres, de mots plus hauts les uns que les autres et de délicieux envois d’assiettes ou autres objets contondants à la face de l’autre.

    En parallèle, nous assistons à la rivalité entre trois prétendants aux beaux yeux de Bianca.

    Petruchio épouse Catharina, dans une scène épique, et l’emmène chez lui, où se poursuivra victorieusement sa conquête de cette mégère.

    C’est une pièce que l’on pourrait juger sexiste, au vu de la place que tient la femme, son utilité sociale et ses limitations, mais somme toute, c’était l’époque… Bref j’ai adoré relire cette comédie, vive et cinglante !

    Le film de Zefirelli date de 1967 et met en scène un couple mythique du cinéma, Richard Burton et Elizabeth Taylor !

     

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    J’adore ce film, je crois que je dois le visionner au moins une fois par an depuis mes quatorze ans, on va éviter de faire le compte, merci bien…

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    Elizabeth Taylor déploie son jeu avec force et subtilité. Elle met du cœur aux scènes de dispute, ses harangues contre le mariage et son prétendant sont à la fois drôles et féroces. Et puis ce regard, moi je ne m’en lasse pas. Richard Burton n’est pas en reste question harangue et mise au pas de sa belle, à croire que ce n’est pas un rôle de composition, surtout quand on connaît la passion explosive qui animait ce couple dans la vie réelle.

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    Bref un beau film (de toute façon, Zefirelli, j’adore..) un bon moment de comédie et un morceau du patrimoine mondial à regarder !

  • Une place au soleil

    J’ai un peu l’impression de me spécialiser dans la nécrologie en ce moment. La faute à ces idoles de ma jeunesse (et d’après…) qui nous quittent…

    Elizabeth Taylor est donc morte.

    J’aimais sa beauté évidente, son talent et la douceur qui se dégageait de son regard. Je ne suis pas d’un naturel « fan de », quoiqu’on pourrait m’opposer que j’ai une façon tranchée d’affirmer mes amours et mes détestations…

    Elizabeth Taylor était d’abord une belle actrice, que je regardais petite, parce que je la trouvais si jolie… Et puis pour tout vous avouer, elle m’avait consolée sans le savoir. Les enfants sont cruels entre eux, surtout les petites filles, de vraies chipies souvent… Quand j’étais enfant, j’étais souvent en but aux moqueries de mes camarades de primaire à cause de mes yeux. Quant on me regarde, on sent qu’il y a un truc qui cloche. J’ai un regard un peu lointain de myope, mais avec une « infirmité » supplémentaire : j’ai les yeux hétérochromes, un œil vert et un œil marron. Cela donne un regard un peu étrange, absent. Les lunettes me protègent, mais je n’en ai pas toujours porté. Et donc, petite, cela me valait des moqueries, je n’étais pas « normale ». Mon frère ainé, pour me consoler, et me rendre fière de moi, m’avait expliqué que mes yeux étaient au contraire encore plus uniques, comme ceux d’Elizabeth Taylor. Son incroyable regard violet, ses yeux merveilleux l’étaient parce qu’ils étaient atteint de cette même « anomalie » génétique, l’hétérochromie. C’est tout bête, mais cela m’a attaché à elle. Et je remercie mon frère de m’avoir montré la vie sous cet angle : être fier de ce qui nous rend unique. Et même si je suis loin d’être aussi belle qu’elle, j’aime l’idée de cette petite « ressemblance ».

    Ensuite, la filmographie exceptionnelle d’Elizabeth Taylor a fini de me la rendre unique au monde. Sa beauté de brune douce et sensible a été utilisée dans de nombreux films. Je me rappelle vous avoir parlé d’Ivanhoé sur ce blog, et aussi d’Une Place Au Soleil, un des plus beaux films de tout les temps… A chaque fois, il se dégage de son visage une telle douceur, une douleur presque…

    Et puis sa vie personnelle, je ne parle pas de ses mariages particulièrement. Plutôt de ses luttes pour les causes humanitaires et notamment contre le SIDA, à une époque où cele ne se faisait pas si simplement.

    Je vous laisse sur cette citation (oui c’est jeudi citation…) de Paul Claudel :

     

    «  Il y a des yeux qui reçoivent la lumière et il y a des yeux qui la donnent »

     

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    Avec Montgomery Clift

     

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    Taylor et Clift dans Une Place au Soleil

     

     

     

     

     


  • Le temps efface tout il n'éteint pas les yeux

    Monday sucks, je vous le disais ce matin. Encore plus en cette fin de journée où j’apprends la mort d’Annie Girardot. Je ne vais pas m’étaler sur le sujet ou faire dans le pathos, juste rappeler quelle actrice merveilleuse elle à été, même si le  milieu du cinéma l’a boudée un temps… Je me rappelle de sa beauté dans ses films de jeunesse, sa présence sublime et drôle parfois…

    Annie girardot, cinema, marcel proust,

     

     

    Annie girardot, cinema, marcel proust,

    J’ai une expression merdique pour signifier que je vais peu au cinéma, je dis que je n’aime que les films avec des acteurs morts dedans. Vraiment merdique comme expression… Mais elle se confirme…

     

    Sa mémoire s’était envolée, triste destin de celle qui marque les nôtres, de mémoire.

    Et sur ce temps qui passe, cruel et froid, me revient ce poème de Marcel Proust, avec ses quelques vers qui me mettent les larmes aux yeux ce soir.

    Ne lisez rien de moi ici, mais lisez ces lignes, et si elles ne vous vrillent pas le cœur, alors c’est que vous n’en avez plus… 

     

    Je contemple souvent le ciel de ma mémoire

    Le temps efface tout comme effacent les vagues
    Les travaux des enfants sur le sable aplani
    Nous oublierons ces mots si précis et si vagues
    Derrière qui chacun nous sentions l'infini.

    Le temps efface tout il n'éteint pas les yeux
    Qu'ils soient d'opale ou d'étoile ou d'eau claire
    Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire
    Ils brûleront pour nous d'un feu triste ou joyeux.

    Les uns joyaux volés de leur écrin vivant
    Jetteront dans mon cœur leurs durs reflets de pierre
    Comme au jour où sertis, scellés dans la paupière
    Ils luisaient d'un éclat précieux et décevant.

    D'autres doux feux ravis encor par Prométhée
    Étincelle d'amour qui brillait dans leurs yeux
    Pour notre cher tourment nous l'avons emportée
    Clartés trop pures ou bijoux trop précieux.

    Constellez à jamais le ciel de ma mémoire
    Inextinguibles yeux de celles que j'aimai
    Rêvez comme des morts, luisez comme des gloires
    Mon cœur sera brillant comme une nuit de Mai.

    L'oubli comme une brume efface les visages
    Les gestes adorés au divin autrefois,
    Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages
    Charmes d'égarement et symboles de foi.

    Le temps efface tout l'intimité des soirs
    Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige
    Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège
    Le printemps secouant sur nous ses encensoirs.

    D'autres, les yeux pourtant d'une joyeuse femme,
    Ainsi que des chagrins étaient vastes et noirs
    Épouvante des nuits et mystère des soirs
    Entre ces cils charmants tenait toute son âme

    Et son cœur était vain comme un regard joyeux.
    D'autres comme la mer si changeante et si douce
    Nous égaraient vers l'âme enfouie en ses yeux
    Comme en ces soirs marins où l'inconnu nous pousse.

    Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes
    Le désir gonflait nos voiles si rapiécées
    Nous partions oublieux des tempêtes passées
    Sur les regards à la découverte des âmes.

    Tant de regards divers, les âmes si pareilles
    Vieux prisonniers des yeux nous sommes bien déçus
    Nous aurions dû rester à dormir sous la treille
    Mais vous seriez parti même eussiez-vous tout su

    Pour avoir dans le cœur ces yeux pleins de promesses
    Comme une mer le soir rêveuse de soleil
    Vous avez accompli d'inutiles prouesses
    Pour atteindre au pays de rêve qui, vermeil,

    Se lamentait d'extase au-delà des eaux vraies
    Sous l'arche sainte d'un nuage cru prophète
    Mais il est doux d'avoir pour un rêve ces plaies
    Et votre souvenir brille comme une fête.

     

    Voilà, une femme s’éteint, avec elle une partie de ce monde…