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mariage

  • Bureau des Spéculations - Jenny Offill

    J’ai frappé à la porte du bureau, et derrière se trouvait un fatras de pensées désordonnées, des questions, quelques tentatives de réponses, une longue litanie sortie de l’esprit d’une femme perturbée. Qu’est ce bureau sinon celui que nous avons tous en nous, que parfois nous ouvrons pour en sortir une petite question, inoffensive croyons-nous, mais la plupart du temps nous gardons ce bureau bien fermé à double tour.

     

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    L’auteur, Jenny Offill, a choisi de nous ouvrir le sien, de l’exposer, d’en vider son contenu, bien étalé au vu et au su des lecteurs que nous sommes.

    Difficile de résumer ce récit. On va dire qu’il s’agit d’une femme, et d’un homme et d’une nana aussi. La femme est prof de littérature, écrivain plus ou moins en sommeil, alors qu’elle avait des ambitions de génie. Elle est mariée à l’homme, et ils vivent avec leur petite fille dans un appartement infesté de souris, notamment. C’est l’histoire du début de leur amour, de leur vie ensemble jusqu’à une certaine lassitude, jusqu’à l’usure qui gomme les souvenirs du meilleur pour ne laisser que les défauts, les agacements du quotidien. Jusqu’à laisser entrer une nana, dans le fond anecdotique, mais qui fera exploser le couple autour des questions, des spéculations. Ainsi nous avons sous nos yeux les multiples interrogations de la femme sur sa vie, son mariage, sa carrière, ses ambitions, ses amours et puis son acceptation du quotidien jusqu’à l’érosion de la Vie. Le récit est une suite de réflexions, d’anecdotes, ponctuée quelquefois de citations. L’ensemble vise à restituer ce qui traverse l’esprit d’une femme englué dans une vie qu’elle ne maitrise plus vraiment. J’ai trouvé cela très réussi, mais je crois que c’est un récit quitte ou double : on aime ou on déteste. J’ai grandement apprécié de tomber petit à petit, sans y prendre garde, dans l’esprit de cette femme, jusqu’à me reconnaître évidemment dans ses interrogations, et dans ses vaines tentatives de justification.

    C’est une écriture presque brisée qui emmène ce récit, en morceaux, comme pour rappeler le rythme de la vie réelle. Le sujet est a priori un peu trop simple et sans intérêt, car profondément nombriliste, mais Jenny Offill réussi à se regarder en détail tout en nous offrant un miroir de nos propres spéculations. Bref, j’ai aimé !

     

     

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    Bureau des Spéculations – Jenny Offill –Calmann Levy

     

     

    Tip du jour →Jenny Offill, bureau des spéculations, calmann levy, récit, écrivain, mariage, deliquescence, amour

  • On attend encore l'avis de Patrick Bruel et l'analyse politique de Justin Bieber

    Il y a des débats.

    Il y a des avis et chacun le sien.

    Le mien est que chacun devrait être libre de s’aimer comme il l’entend.

    Comme ça, on clôt le sujet et on passe à autre chose.

    Genre la pauvreté.

    Merci donc à Virginie Despentes de m’inspirer pour cette pensée du jeudi.

    Bien cordialement chez vous :)

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  • La mégère apprivoisée (non, ce n'est pas moi...)

    L’actualité récente et mon activité de lectrice se sont télescopées. Je participe au challenge Shakespeare, initié par Maggie et Claudialucia.

    J’avais prévue une liste de lecture, qui comportait notamment La Mégère Apprivoisée (The Taming of the Shrew), le décès d’Elizabeth Taylor aura été pour moi l’occasion de revoir l’adaptation cinéma de Franco Zefirelli, où elle apparaît aux côtés de Richard Burton.

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    Commençons par la pièce, de William Shakespeare donc.

    Nous sommes à Padoue, le seigneur Baptista a deux filles, la douce Bianca, et la moins douce Catharina. Bianca pourrait se marier, avec un des deux prétendants qui lui font la cour, mais cela ne peut se faire avant que son aîné ne soit elle-même mariée. Mais Catharina est une fille au caractère bien trempé, voire un peu trop, ce qui fait fuir le moindre fiancé potentiel…

    Arrive alors un certain Petruchio qui s’est juré de trouver une femme riche à Padoue. Il jette son dévolu sur Catharina, et demande sa main à Baptista, en l’assurant qu’il va la dresser.

    La rencontre des deux amoureux est faite de bagarres, de mots plus hauts les uns que les autres et de délicieux envois d’assiettes ou autres objets contondants à la face de l’autre.

    En parallèle, nous assistons à la rivalité entre trois prétendants aux beaux yeux de Bianca.

    Petruchio épouse Catharina, dans une scène épique, et l’emmène chez lui, où se poursuivra victorieusement sa conquête de cette mégère.

    C’est une pièce que l’on pourrait juger sexiste, au vu de la place que tient la femme, son utilité sociale et ses limitations, mais somme toute, c’était l’époque… Bref j’ai adoré relire cette comédie, vive et cinglante !

    Le film de Zefirelli date de 1967 et met en scène un couple mythique du cinéma, Richard Burton et Elizabeth Taylor !

     

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    J’adore ce film, je crois que je dois le visionner au moins une fois par an depuis mes quatorze ans, on va éviter de faire le compte, merci bien…

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    Elizabeth Taylor déploie son jeu avec force et subtilité. Elle met du cœur aux scènes de dispute, ses harangues contre le mariage et son prétendant sont à la fois drôles et féroces. Et puis ce regard, moi je ne m’en lasse pas. Richard Burton n’est pas en reste question harangue et mise au pas de sa belle, à croire que ce n’est pas un rôle de composition, surtout quand on connaît la passion explosive qui animait ce couple dans la vie réelle.

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    Bref un beau film (de toute façon, Zefirelli, j’adore..) un bon moment de comédie et un morceau du patrimoine mondial à regarder !

  • L'émotion, c'est émouvant

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    Waterhouse - The Shrine

     

    Aujourd'hui, je voudrais penser particulièrement à de géniales bloggeuse, fort occupées en ce moment, puisque l'une se marie et l'autre, ça ne saurait tarder.

     

    J'aime ces deux jeunes femmes, chacune pour des raisons différentes. Elles me font parfois sourire, quelquefois elles soulèvent des émotions moins légères, mais quoi qu'il en soit j'aime les lire et j'apprécie la personnalité qu'elles dégagent.

     

    Bon, il faut dire que j'ai une caractéristique un peu chiante : je pleure dès qu'il s'agit de mariage. Oui, dès que j'apprends que quelqu'un tombe amoureux, ou se marie, se pacse, les grandes eaux de Versailles sont lâchées. Je pleure tout ce qui est pleurable en moi (néologisme inside) et des fois il y a beaucoup à pleurer.


    Le bonheur c'est beau et tragique à la fois. Cherchez pas, il n'y a rien à comprendre, c'est juste que je ne sais jamais quoi faire de mes émotions, il y en a trop et elles ne sont pas super autonomes.

     

    Et là, ça y va fort. Je suis à deux doigts d'écouter d'Amour ou d'Amitié de Céline Dion,  kayakiste chère à Manu.

     


     

    Voire même du Joe Dassin de derrière les fagots.

     



    Vous voyez l'état du chantier quand même.


    Pourquoi soudain ai-je l'impression d'être un peu décousu dans mes propos ?

    Pas grave, je fais ce que je veux. Ça se trouve j'aurais pu chanter, et alors là, tous aux abris mes agneaux !

     

    Bref, je suis émue et heureuse pour ces deux pétasses qu'elles aient trouvé l'amour, sniff, ainsi que la possibilité miraculeuse de faire des économies fiscales non négligeables.

    Que faire quand l'émotion me submerge ? M'offrir des kleenex double épaisseur (je suis sensible du nez ma poule) et puis sinon, j'écoute de la musique qui fait pleurer, avec du violon à la guimauve dedans.

     

     

    Hein que c'est joli Luca Turilli ??

     

     

    Et cette version aussi elle est pas mal non (oui, je collectionne vraiment tout, pas que les chaussures et les marinières).

     

     

    Et sinon, je lis des jolis poèmes d'auteurs trop peu connus (non, en vrai ça c'est parce que je suis une snob péteuse), et je regarde de belles toiles de mon ami John William Waterhouse, juste parce que c'est le peintre le plus émouvant du monde pour moi.

     

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    Waterhouse - La fileuse

     



    Réveil - Albert SAMAIN (1858-1900)

     

    L'aube d'une clarté s'épanche dans mon âme.
    Au mur de l'horizon j'ai vu luire une flamme.
    Les lys soudain dans l'ombre ont frémi de ferveur
    Et j'ai senti passer la robe du sauveur.

    Je suis le voyageur endormi sur la route,
    Las et le cœur sinistre, au carrefour du doute,
    Suant l'angoisse au fond d'un cauchemar mortel,
    Et qui, dans le matin dressé comme un autel,
    D'un beau geste ébloui se réveille et se lève
    À l'appel d'un grand ciel tout ruisselant de rêve !

    Le verbe des hauteurs, ranimant mes pensers
    Pareils après l'orage aux épis renversés,
    Les redresse d'un seul frisson vers la lumière ;
    Et mon cœur, comme un mort qui soulève sa pierre,
    Mon cœur ressuscité bat sa vie à grands coups.

    Car l'épouse mystique a retrouvé l'époux.

    Ô mon âme, la nuit a lâché sa capture.
    Tu peux encor tenter la divine aventure,
    Et vers ton inconnu, d'un frémissant essor,
    Monter légère au ciel comme une flèche d'or.

    Va-t'en, va-t'en : déjà le vent de la Parole
    Fait tressaillir ta chevelure qui s'envole
    Et met la joie au cœur des chênes des forêts.
    Va, belle, conquérir les magiques secrets,
    Dont l'amour pour toi seule a soulevé les voiles.

    L'amour t'attend, le grand papillon des étoiles...
    Et flotte au large azur l'oriflamme d'argent,
    L'ange a terrassé l'égoïsme intelligent,
    La bête au ventre lourd, l'hydre à l'échine torse
    Qui veut le mordre encore au talon et s'efforce...

    Éveillée aux rayons, éventée aux fraîcheurs,
    La mer spirituelle émerge des blancheurs
    Avec des vols ravis d'âmes neuves encore
    Comme des alcyons qui tournent dans l'aurore :
    La mer spirituelle aux vagues de clarté
    Où monte ton soleil vivant, ô Vérité !

    Quand je marchais, perdu, l'œil plein d'un couchant sombre,
    Une main de lumière a pris ma main dans l'ombre
    Et m'a conduit le long du mystique sentier,
    Aux jardins où jaillit la source de pitié,
    Sous les palmes d'où tombe une paix angélique.

    Alors j'ai revêtu la candide tunique
    Et l'espoir des enfants a visité mon cœur,
    Ô mon âme, sois donc forte et fuis la langueur
    L'âme s'englue au miel du rêve et de la flûte.
    La vie est à ce prix : roidis-toi pour la lutte.
    N'attends pas vainement : ton futur t'appartient.
    Tiens-toi toujours debout pour celui-là qui vient
    Et dont sur les chemins les pieds gravent l'exemple.

    Sois le prêtre vêtu de blanc au seuil du temple,
    Pur et qui tend les bras vers le soleil levant !
    L'aile des envoyés palpite dans le vent,
    L'étoile brille au ciel entre toutes bénie,
    Et voici revenus les temps d'épiphanie.

    Puisque la moisson croît pour l'éternel semeur,
    Puisque le lys fleurit en loyal serviteur,
    Je veux donner ma vie à la Bonne Espérance,
    À la règle, à l'effort, à la persévérance,
    L'ennoblir de sagesse, et de force l'armer,
    L'alléger de prière et toute l'enfermer
    Dans la soif de comprendre et la splendeur d'aimer.


    Et vous avez intérêt à le lire le poème, lundi il y  a interro dessus.

    Il parle d'amour, c'est joli, non ? Si quelqu'un peut m'éclairer sur la métaphore des semailles et des moissons, je ne dis pas non.

     

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    Waterhouse - The sorceress





    Tout mes vœux les greluches (là, le côté un peu vulgaire, c'est aussi parce que je suis trop émue, si, si.)