Aujourd’hui, pour ce dernier jour de l’Avent, j’aimerais partager avec vous les mots de Maurice Carême. C’est un poète que l’on réduit trop souvent à ses poésies enfantines. Il est vrai que c’était la star des classes de primaire, du moins dans mon enfance des années 80, avec la traditionnelle récitation du lundi matin. Mais pour ce jour, c’est le poète amoureux que je vous présente, avec ce recueil de poèmes à La Bien-Aimée.
Voici donc deux poèmes parmi mes favoris du recueil.
Il est vrai que la vie, un soir,
Viendra prendre congé de nous,
Mais que tu es belle au miroir
Que la pluie creuse près du houx !
Il est vrai que nos yeux, un soir,
Se tourneront vers d’autres terres,
Mais qu’elle est chaude la lumière
Quand elle confond nos regards !
Et il est vrai que le soleil
Se lèvera comme aujourd’hui,
Mais il manquera deux abeilles
Au rucher tendre de la nuit.
Regardes-tu pleuvoir aux carreaux comme moi ?
La Fagne au loin grelotte, accoudée au ciel bas.
Je repense au sentier que nous suivions sous bois,
A l’écureuil lancé comme une grosse fleur.
Où es-tu, que fais-tu ? Pleut-il au fond de toi
Comme il pleut au jardin, comme il pleut dans mon cœur ?
Ah ! pourquoi chaque goutte en tombant, chante-t-elle
Cet air dont me revient sans fin la ritournelle !
Voilà, cet Avent littéraire se termine sur cette douceur. J’espère que cela vous aura un peu plus.
Je vais laisser ce blog dormir jusque l’an prochain, mais pas avant de vous avoir souhaité de belles fêtes de fin d’année. J’espère que ces derniers jours de 2015 seront doux et tranquilles, que vous les passiez seul ou en famille.
Je retourne à mes bredeles et autres biscuits de Noël, c'est mon loisir du moment :)

Joyeux Noël et à très vite.
Pour la musique d’abord, le maitre, Dominique A, qui représente pour moi ce qu’il y a de plus beau dans la chanson française, avec le regretté Daniel Darc. Eléor est un album lumineux, emprunt de cette mélancolie qu’il sait si bien ciseler en mots.
Pour les amateurs de danse, il y a ce magnifique coffret de l’Opéra de Paris, regroupant plusieurs œuvres, dont le Parc de Angelin Preljocaj : certainement mon œuvre préférée depuis des mois. Et puis Manuel Legris <3
Le Fils de Philipp Meyer : pour moi le meilleur roman de l’année (et pour beaucoup de gens, vous me direz !). Cette saga familiale m’en a plus appris sur l’histoire des Etats-Unis, que jamais avant. La peinture de cette famille, autour du Fils, devenu patriarche, les guerres contre les indiens pour l’appropriation de leurs terres, tout est magnifiquement écrit. Impossible de ne pas aimer.
Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie est le second meilleur roman de cette année. Un auteur inconnu pour moi, un thème que je pensais ne pas aimer, et à l’arrivée une claque magistrale. J’espère en faire un billet bientôt, le livre m’a marqué d’une façon toute particulière.
La Bibliothèque des Cœurs Cabossés de Katarina Bivald : enfin un feel good book qui me plait vraiment. Suite à une chronique chez Keisha, j’ai lu, sans réelle motivation autre que la curiosité, et franchement quel plaisir. Une lecture réconfortante, mais sans la litanie de clichés à laquelle on pourrait s’attendre. Une histoire qui dégage de la tendresse et du réalisme. Un très chouette livre à offrir.
Toute la Lumière que nous ne pouvons voir : encore un excellent roman. Le cadre de la seconde guerre mondiale, deux héros très particulier, la lumière qui semble absente des cœurs et de l’époque, et au final une histoire qu’on ne peut lâcher.
Les Vieux Fourneaux : et oui tout arrive, j’ai lu, et offert aussi, ces bandes dessinées suite à une chronique de Noukette, l’an dernier, qui en disait beaucoup de bien. La personne à qui j’avais offert le premier opus avait tant aimé que j’ai fait l’effort de lire aussi. La série compte trois volumes maintenant, voilà de quoi faire un très beau cadeau.
