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  • Noir Désir - Soyons Désinvoltes N'Ayons L'Air De Rien

    Parfois, j’ai envie de mettre ma procrastination de côté, et j’envisage de faire une sorte de compilation perso, un genre de bande originale de ma vie, mon œuvre… Les chansons et musiques qui ont marqué mon parcours, étape par étape.
    Un jour je le ferais. Et dans cette bande son, il y aura du Noir désir, c’est certain, incontournable et indispensable.

    Aux Sombres Héros de la Mer, l’Homme Pressé, Un Jour en France, Tostaky, Le Vent nous Portera… Autant de tubes et autant de moment où j’ai vibré, avec le meilleur groupe de rock au monde pour moi (Avec Black Sabbath dans un autre style, et aussi ZZ Top, et Queen…)
    Avec la fin officielle du groupe en novembre 2010, c’est toute une époque qui se referme, mais il reste des pépites, des trésors, des morceaux indépassables.
    Le coffret-compilation qui est sorti en fin d’année dernière est donc un indispensable de toute bonne cdthèque. Depuis que je l’ai entre les mains, je réécoute, et redécouvre quelques titres oubliés.

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    Deux CD et un DVD nous permettent de refaire le voyage, presque à l’envers… Sur le premier CD, on retrouve un best off des plus grands succès, les titres les plus connus, que j’ai cités. On les connaît presque tous par cœur (en tout cas j’en suis certaine, pour Stéphanie ^^)
    Une fois qu’on est bien mis en jambes avec ce premier CD, la platine passe au second CD et là, c’est simplement parfait : un voyage au cœur de l’inattendu ! Une poignée de titres secondaires des anciens albums, qui méritent qu’on les redécouvre (comme le très beau Back To You) et surtout des duos, des remixes et des reprises très surprenantes ! Il faut entendre Helter Skelter ou Working Class Hero des Beatles, ou bien encore le magnifique Ces Gens-là de Jacques Brel. Impossible de tout citer, mais chaque piste est une belle surprise, combinant le talent de Noir Désir, et de Bashung, Brigitte Fontaine, Les Têtes Raides

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    Le DVD est peut-être ce que j’ai préféré. Simplement parce qu’il offre l’intégralité des clips du groupe, des extraits de prestation live, des archives du groupe et aussi une sorte de rétrospective médiatique du groupe à partir d’archive de l’INA. J’ai regardé ces archives en essayant de me rappeler où j’étais à chaque fois, ce que je faisais de ma vie… C’est certainement une question de génération, mais aucun groupe ne m’a autant accompagné que Noir Désir
    Et quand je vois mon fils danser dans le salon au son de Tostaky, je sais que ce n’est pas près de s’arrêter !


    Page Facebook de Noir Désir
    Site Officiel du groupe
    Soyons Désinvoltes N’ayons L’Air De Rien – 20 €


  • Un été en hiver

    Le week-end dernier, avec la vague de froid qui s’est abattue sur la France, je suis restée tranquille à la chaud, dans un cocon de bien-être et de chaleur. J’en ai profité pour reprendre quelques ouvrages, de ceux qui donnent le sourire.


    Pour commencer, une nouveauté : le Cahier Jeune Maman des Paresseuses. 

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    Ce guide toute rose, présente en 25 chapitres les moments et questions importantes que toute jeune maman se posera. Déchiffrer les pleurs, composer les premiers repas, le biberon, la toilette, l’organisation etc., autant de moments dédramatisés et explicités. On trouvera une foule de conseils, des listes pratiques, des tableaux, des dessins ! C’est ce que j’ai adoré en fait, cette mise en page comme un livre de bord, avec de la place pour noter nos impressions, mettre des photos etc.. Une sorte de kakebo de la jeune maman.
    Je découvre un peu plus le talent de Frédérique Corre-Montagu qui a rédigé l’ouvrage, son sens de l’organisation, sa façon d’aborder des thèmes parfois délicats avec une touche de sensibilité et d’humour bienvenues !


    Les dessins de Soledad Bravi rajoutent au charme de ce guide, pratique, pas austère et complet. Et on en apprend sur les nourrissons, leurs capacités, leurs petits secrets derrière les areuh areuh :) je connais une future jeune maman qui va adorer !


    Dans un autre genre, mais toujours pour braver le froid, je me suis organisé un petit revival estival comme si j’y étais (sauf que ça caille à mort dehors…)

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    Je me suis fait un petit plateau régressif à souhait, avec une mini tropézienne, un verre de lait fraise, et deux bouquins de Marcel Pagnol, à feuilleter, histoire de retrouver les passages que je préfère. La réédition des Pagnol permet de les redécouvrir, mais j’avoue que mes exemplaires d’enfants me manquent. Je me rappelle d’un nid d’oiseaux en couverture, et de la photo du grand Académicien en dernière page…
    Bref, rien ne vaut un petit plateau de douceurs, quelques bonnes pages à dévorer, pour oublier que le printemps n’est pas encore pour demain…


    En attendant, il a beau faire froid, je ne vois pas de neige tomber…

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  • Life on Mars

    J’ai aimé recevoir mes cartes Moo pour Facebook.

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    Grâce à un tweet de Krokette qui expliquait le bon plan, j’ai pu moi aussi commander gracieusement ces petites choses, qui font toujours plaisir à regarder. J’ai choisi quelques unes des photos que je préfère pour les avoir près de moi.


    J’ai adoré recevoir un joli colis en provenance du Royaume-Uni, rempli de boites de thé : c’est grâce à My Little Discoveries, chez qui j’ai gagné ce lot.

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    J’ai une pensée pour elle à chaque fois que je me fais une tasse de thé en ce moment :) Les saveurs sont agréables, subtiles, certaines un peu plus prononcées. C’est un joli moment de découverte à chaque tasse.


    Pour déguster ce thé, j’ai choisi ces jours-ci une bande originale chaude et douce, avec le temps bien hivernal, il faut au moins ça. Cette bande son, c’est l’album de Jali, un jeune chanteur, que j’ai du « croiser », une ou deux fois dans ma radio. Ecouter et découvrir son album a été un petit moment de douceur, et de jolies surprises.  Jali est originaire du Rwanda et c’est de la plus haute montagne de Kigali qu’il tire son nom d’artiste. Son style folk poétique, m’a tout de suite fait penser à Tété, Ben Harper, bref de jolies connotations musicales.

    Jali, Musicien, Des jours et des lunes, 21 grammes, Espanola, thé, moo, cards, facebook


    L’album ouvre sur 21 grammes (le poids de l‘âme), ma chanson préférée de l’album, douce amère, avec cette chaleur dans la voix qui berce joliment nos oreilles.


    Si tu sais compter dis-moi combien pèse mon âme
    n'oublies pas mon passé et le poids de mes drames
    Si tu sais compter dis-moi combien pèse mon âme
    à la virgule près, ça doit faire 21 grammes


    J’aime énormément sa voix un peu nonchalante, son allure de poète aux quatre vents, qui veut nous faire voyager par les mots, les images. Et Espanola fait partie de ces voyages. Le single qui a pas mal marché invite au voyage en toute poésie, pensez si j’aime !

    J'ai tenté la fuite par les chemins de travers(e),
    Resté bloqué au péage parce qu'il me manquai quelques pièces.
    J'me suis fabriqué des ailes pour voler vers les radars
    mais ma technique était cramée par un grec nommé Icar.
    Après mûres réflexions, tout ce qu'il me reste à faire,
    C'est m'habituer aux poissons et puis, prendre la mer.
    Avec un peu de chance, j'arriverai à bon port
    Avant que mon bateau prenne l'eau et qu'une vague l'emporte...



    En attendant, j’ai été emporté par une jolie vague musicale…

    Jali a une page Facebook et un Tumblr, très sympa à lire !

    Album : Des Jours Et Des Lunes.

  • La cage aux oiseaux

    On ouvre un livre comme on ouvre un univers inconnu, avec ses personnages, ses règles, ses secrets, que l’on va observer d’un œil extérieur.


    Et il y a des livres qu’on ouvre comme une cage aux oiseaux, pour laisser échapper une multitude de couleurs et de sentiments.


    La métaphore est un peu facile, concernant le roman dont je vais vous parler, Des Vies d’Oiseaux, de Véronique Ovaldé.

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    C’est un roman que j’ai eu entre les mains il y a longtemps déjà, au moment de sa sortie, mais que j’avais gentiment rangé de côté quelques temps avant de le lire : j’avais feuilleté quelques pages au hasard, et je savais que ce récit allait être important pour moi.


    Je l’ai donc lu, avec énormément d’attentes, et toutes, presque, ont été comblées.
    Dans un pays imaginaire d’Amérique du Sud vivent une poignée de personnages, dans un univers fait de clichés et de séparation. Vida et sa famille habitent la colline Dollars, ce lieu protégé ou s’ennuient de riches familles.
    Un jour Vida et son mari font appel à la police parce que leur villa a été visitée par des indélicats, en leur absence. L’inspecteur Taïbo va s’occuper de cette enquête, à sa manière.
    Loin d’une enquête policière classique, Taïbo va se pencher sur la vie de ses gens, sur ce qui les retient, les fait marcher inlassablement. On découvre assez vite que c’est Paloma, la fille de Vida, et son étrange amoureux Alfonso qui occupent les maisons de la colline Dollars désertées par les propriétaires. C’est  un couple de coucou particulier qui change de nid, au gré des absences.
    Vida ne fait pas partie de cet univers de richesse ennuyée, elle vient d’ Irigoy, la lie de l’humanité pour les riches rapaces qui nichent en haut de la colline Dollars. Vida va se rappeler de ses origines, chercher à comprendre pourquoi Paloma rejette tant ses parents, d’où vient cette colère qui l’anime et comment combler l’ennui de sa propre vie.
    Avec Taïbo, c’est une enquête à la manière d’Hérodote qu’elle va accomplir, et découvrir ainsi les réponses aux questions qu’elle avait peur de se poser.
    J’ai adoré ce récit. J’y ai retrouvé cette écriture sud-américaine que j’aime tant, qui m’a étonné et ce fut comme un cadeau inattendu.
    Lire ses lignes, qui parfois me rappelait la folie toute particulière d’un Gabriel Garcia marquez par exemple, avec en plus une douceur mélancolique parfaitement maitrisée, fut une des plus belles expériences de lectures de cette dernière année.
    Nombre de ces mots, de ces phrases chantant un chant aléatoire, au rythme d’une ponctuation et de monologues si particuliers, ont atteint en plein cœur un universalisme parfait. L’universalisme auquel je tiens, qui montre qu’avec des mots et des histoires particulières, on peur accrocher les sentiments, les questions et les angoisses les plus équitablement partagées en ce bas monde.


    Compliqué d’en dire plus :) lisez le !
    En attendant, quelques extraits parmi mes préférés, que je dédie au jeudi citation de Chiffonnette :

    "Vida s’est dit que la première chose que l’on remarque chez quelqu’un qu’on voit nu pour la première fois, ou qu’on s’apprête à voir nu, c’est son odeur, vais-je m’habituer à cette odeur ? Et aurais-je d’ailleurs à m’y habituer ?
    Taïbo sentait les cascades et les marécages, la mangrove et la roche rouge du désert, il sentait la selle des chevaux, il sentait Liberty Valance et la tristesse chilienne, il sentait les pays que l’on quitte et le cuir qui s’est patiné.
    Il n’a pas paru surpris quand elle est arrivée dans sa chambre, la lumière était allumée, un abat-jour encore sous plastique posé sur la lampe de chevet et Vida s’est demandé si le plastique n’allait pas fondre, mais pourquoi avait-elle tant de pensées parasites à un moment aussi crucial, et lui il était en maillot de corps allongé sur le lit, il fumait, il était absent, ou alors il était vraiment là dans cette chambre de la maison culturelle d’ Irigoy, ce drôle d’endroit abandonné qui ne servait qu’à donner bonne conscience à qui voulait avoir bonne conscience, il y avait ces étranges tapis pendus au mur, des tapis qu’on ne met qu’au sol, mais ainsi pendus au mur on avait l’impression d’un chamboulement des volumes, et Vida a eu envie de les arracher en entrant dans la chambre de Taïbo, elle voulait qu’ils reprennent la place qui était la leur, peut-être Taïbo était-il vraiment là, allongé sur ce lit, impossible de le certifier, cet homme avait la possibilité d’être tout près de vous et très loin à la fois, c’était une sorte de qualité mélancolique, de qualité tragique, son absence  était palpable et douce, Vida aurait pu embrasser l’absence de cet homme, alors Taïbo s’est levé, il s’est levé pour l’accueillir, et c’était tout à fait cela, il l’accueillait et ce sont ses bras nus et secs et puissants qui l’ont accueillie, il est venu vers elle, il a fermé très posément la porte, et chacun de ses gestes étaient silencieux, Vida n’entendait que le bruissement de son sang à ses propres oreilles et elle était éblouie par la beauté de cet homme, par la justesse de cet homme, et il a parlé, mais ce devait être dans une langue qu’elle ne connaissait pas, elle n’a pas compris un mot de ce qu’il a prononcé, ça n’avait d’ailleurs aucune importance, dans ses rêves, elle ne comprend jamais ce qu’on lui dit et elle peine à trouver des repères, mais là elle avait accepté de marcher dans la tourbe avec lui, il l’a prise dans ses bras et il a passé la main sous son chemisier, et sentir la main de cet homme sur sa peau était une chose inconnaissable et inadmissible, jamais aucun homme depuis Gustavo n’avait posé la main sur sa peau, elle s’est souvenue de s’être dit un jour, disons qu’il y avait de cela cinq ans, qu’elle ne connaitrait plus un autre corps d’homme avant sa mort, elle y avait renoncé et elle s’était faite à cette idée parce qu’elle l’avait voulu ainsi, avait-elle toujours pensé, parce que c’était ainsi, il a chuchoté à son oreille et elle a compris qu’il disait qu’elle était très belle alors elle l’a laissé faire et il l’a soulevée, et elle était si pressée tout à coup de savoir à quoi il ressemblait nu, elle voulait voir son torse et son sexe et sa peau, et quelqu’un d’autre qu’elle, ou une certaine partie d’elle, celle qui se trouve toujours dans un coin du plafond et qui la regarde faire, ricanait et lui disait qu’elle ne serait pas fière le lendemain de tout cela, mais en attendant elle voulait juste ceci, la peau de cet homme, l’entièreté de sa peau, qu’aucun grain ne lui soit inconnu, il l’a soulevée et déposée sur le minuscule lit monacal et elle s’est dit, « Il ne faut pas qu’il me voit nue, il va  me trouver si vieille », elle a voulu éteindre la lumière et il a retenu sa main, il a secoué la tête, il a dit, « Je veux te voir », il l’a déshabillé, et elle était incapable soudain de faire le moindre geste, elle était paralysée, elle ne voulait que la peau de cet homme dont elle ne savait rien, elle ne savait même pas s’il vivait avec une femme, il parlait si peu de lui, et sentir ses seins contre le torse de cet homme était déjà une chose magnifique et inquiétante et elle était presque prête à ce que cela fût suffisant pour cette soirée mais comme visiblement il n’avait aucune intention de s’arrêter là elle a fermé les yeux pour ne pas voir le démon dragon dans l’angle du plafond et depuis combien de temps n’avait-elle pas fait l’amour avec un homme, c’était une chose si simple, elle a rouvert les yeux  et elle a cherché avidement sur le visage de l’homme sa propre nudité tandis qu’il cherchait la sienne ; cette avidité, cette maladresse ont fait place à l’étonnement  de découvrir leur intimité dévoilée, ces gestes qu’on ne devinait pas, ces caresses amorcées qu’on ne soupçonnait pas chez l’autre, et il s’est remis à pleuvoir, elle a entendu la pluie qui tambourinait contre les volets et qui plicploquait au grenier pendant qu’elle était sous cet homme et que le sexe de cet homme dont elle était en train de devenir très amoureuse (ce sont ces histoires d’ ocytocine et d’on ne sait quoi qui la rendait si triste et aimante et tendre), pendant que le sexe de cet homme était en elle, elle se fichait de ce que le docteur Kuckart aurait dit (quelque chose comme, « Méfiez-vous de la passion amoureuse, cette maladie mentale »), elle voulait juste que cet homme la complétât et la soulevât, dramatiquement, qu’il pressât sa queue dans sa bouche, que sa nudité fût complète et augmentée, et depuis combien d’années n’avait-elle pas mis la queue d’un homme dans sa bouche, la peau si lisse et tendue, sa texture et son sel ?"


    "Quand ils s’étaient quittés après ce moment passé dans le grand appartement avec vue sur les îles, quand il l’avait accompagnée jusqu’en bas de la colline Dollars, Paloma lui avait demandé si elle allait le revoir et il lui avait caressé les cheveux et embrassé les paupières puis il avait dit, « Bien sûr, maintenant tu es ma femme ».
    Et comment expliquer ce que cette phrase faisait résonner en Paloma. Théoriquement elle représentait tout c qu’elle rejetait depuis le jour où elle avait décidé de devenir un individu indépendant et de n’avoir jamais ni mari ni enfant.(…) Cependant quand Adolfo avait prononcé ces mots, quand Adolfo lui avait dit qu’elle était dorénavant sa femme, elle aurait volontiers tendu ses deux poignets vers lui afin qu’il les menottât et la gardât pour lui seul, et cette idée pour Paloma était dérangeante, inédite et séduisante."


    "Paloma lit tout le temps. Elle aimerait écrire. Elle le souhaite depuis toujours mais elle ne parvient pas à s’y atteler. Pas encore. Elle pense qu’il lui faudrait probablement lire des centaines de livres avant d’oser prendre la plume. C’est comme un apprentissage auquel elle s’astreint. Elle trouve des livres dans les maisons, il y a toujours des livres dans les maisons, parois ils sont relégués à la cave ou dans une chambre qui ne sert pas de chambre, mais le plus souvent, une pièce leur est réservée, personne ne les touche jamais, alors Paloma, dès qu’elle entre dans une maison où il existe une bibliothèque, s’enchante du programme à venir, elle songe que c’est la première fois de sa vie qu’elle est aussi heureuse et qu’elle ne pourra plus jamais l’être autant, elle goute chaque instant de cette existence, elle se dit, « Ne pensons pas à demain », elle ne veut pas vivre dans ce léger décalage, cette infime projection, qui a toujours empêché sa mère de vivre pleinement les événements les plus agréables. Paloma a des livres et son amour, elle pourrait vivre toute sa vie ainsi. Elle aime lire quand Adolfo est avec elle, elle fait « Mmmmh » quand il lui parle et de cette manière il sait qu’elle n’est pas vraiment là. Elle est quelque part dans ses pages, quelque part en Bolivie ou au Japon, Paloma a une prédilection pour les romans japonais, Adolfo ne peut pas lutter contre quelque chose comme ça, il s’assoit, il pose son pied abîmé sur un siège luxueux, il boit, il fume, et il regarde lire sa princesse. Il semble littéralement s’abreuver à sa contemplation, il dit, « Je suis impressionné par la beauté de tes cuisses », il scrute sa cambrure, et ne peut se lasser de voir ses cheveux, ses magnifiques cheveux qui créent d’infimes tornades sur les draps et dans son cœur."


    Des vies d'oiseaux - Véronique Ovaldé

    Editions de l' Olivier

    236 pages - 19 €