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Concours - Page 13

  • Dans les souliers de Causette !


    Hello les gens.

    Il faut croire que vos multiples plaintes sur le mode « bouhou je ne trouve pas Causette » ont atteint mon cœur de pierre. Je ne suis pas un vil Thénardier,  mais vous êtes de chouettes Causette, alors tout est possible !

    Non, je ne délire pas en filant la métaphore sur les misérables.

    Pas mal d'entre vous ont manifesté de la curiosité envers Causette, le magazine, la dernière fois où j'en ai parlé. Il y a même des lectrices déjà, j'étais ravie de le découvrir à cette occasion !

    Bref, ne faisons pas durer le suspense plus longtemps !

    Causette est cool, Causette est sympa : Causette a accepté de me faire plaisir (genre) en offrant à l'un ou l'une d'entre vous un abonnement d'un an ainsi que l'intégrale des numéros déjà parus. Pour les avoir quasiment tous, je peux te dire que c'est le genre qui se relit, se conserve, garde de son intérêt bien longtemps !

    Alors qu'allez-vous faire pour mériter ça ? Et bien c'est simple !

    Causette, « le magazine plus féminin du cerveau que du capiton » est une revue différente, qui se veut différente en tout cas ! Je sais que nous sommes pas mal à regretter parfois de retrouver les mêmes articles, les mêmes idées d'un magazine féminin à l'autre. Je vous propose donc de faire appel à votre personnalité, à votre imagination, à ce que votre notion du féminin a de plus drôle, intéressant, percutant, pour proposer une idée de rubrique, que vous verriez bien figurer dans un magazine comme Causette.

    Ça peut prendre n'importe quelle forme qui vous inspire ! Une rubrique photo, dessin, un texte ! Donc :


    - Vous cogitez sur une idée de rubrique,

    - Vous la présentez sous la forme d'expression qu'il vous plaira,

    - Vous m'informez de la publication à l'adresse rubriqueoceane@brindecausette.fr

    - Vous avez jusqu'au 21 mars minuit pour valider votre participation


    Ensuite, un jury composé de la rédaction de Causette et de moi-même choisira un ou une gagnante.

    Simple, non ?


    Vous pouvez  faire un tour sur leur site, brindecausette.fr, histoire de vous faire une petite idée de cet univers


    N'hésitez pas s'il y a des questions surtout !

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  • Une fenêtre

     

    Les gens, je ne vous oublie pas, mais semaine de merde, pas le temps de répondre à vos commentaires.

    J'ai cru un instant que j'allais retrouver une trépidante vie sexuelle, mais le pénible était au rendez vous.

    Bref, on ne va pas chouiner longtemps : je participe au défi photo du jour de Virginie « où tu lis ».

    J'en ai parlé tout récemment : je peux lire partout.

    Mais là, je préciserai un plaisir particulier, une manie qui me suit depuis toute petite.

    J'aime les fenêtres : que le regard donne sur l'intérieur ou l'extérieur.

    J'aime lire, près d'une fenêtre chez moi, jeter un œil à la vie dehors de temps à autre, et mieux replonger dans mon texte.

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    J'aime lire à l'arrière d'une voiture, puis me laisser à contempler le paysage qui passe et qui renferme aussi une histoire et un imaginaire.

    La fenêtre est un symbole incroyable : la fenêtre est une ouverture. Pléonasme ?

     

    Merci Alex, pour ton aide et ta gentillesse :)

     

  • Etre un lutin dans la forêt


    Puisque nous parlions hier de décembre, aujourd'hui nous allons évoquer Noël ! Il n'est jamais trop tard pour en parler !

    C'est Angelita qui en fait son défit-mot du mois, et c'est bien de saison ! Oui, j'avais jusqu'au 29, mais ce n'est pas grave, je serais hors concours, juste le plaisir de participer !!!

    Noël ne revêt pas la même signification enfant qu'adulte. Je ne m'étendrais pas davantage sur mes réminiscences enfantines, il y aura bien d'autres occasions pour ça !

    Parlons plutôt de ce que m'évoque Noël maintenant.

    C'est une histoire à raconter, un arbre à décorer, qui est le décor de cette histoire !

    Depuis 4 Noël maintenant, j'achète quelques décorations pour l'arbre, des objets auxquels je peux plaquer une petite histoire. Et tout cela est l'occasion d'imaginer un monde enchanté qui vit dans cet arbre !

    Oui, plutôt que de simplement accrocher des boules et des guirlandes, je suspends des objets de toutes sortes, qui sont les personnages d'un univers imaginaire :

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    Il y a des tas de petits lutins, des pères noël étrange, des fées et des elfes, des flocons de neige. Je vois Noël comme l'occasion de raconter une belle histoire, qui évolue chaque année, de nouveaux personnages faisant leur apparition, comme de nouveaux amis.

    J'espère continuer encore longtemps cette histoire. C'est en quelque sorte ma tradition de Noël ! J'aurais adoré écrire des contes pour les enfants, les faire rêver, comme m'a fait rêver Grimm (oui je place la barre un peu haut ^^).

    Voici une chanson que je  passe souvent à Noël, c'est un classique brésilien, revisité en français par Bïa, une chanteuse que j'adore !


    podcast

    Bïa - Le Chevalier


    J'étais le chevalier
    Et mon cheval était ambassadeur
    Je partais délivrer
    Ma fiancée des griffes des chasseurs
    je combattais des bataillons
    D'extraterrestres et de dragons
    Et mon épée barbare se changeait en guitare
    Alors j'étais chanteur

    j'étais le roi des rois
    J'étais le juge et l'idiot de la cour
    Et j'inventais des lois
    pour obliger le monde à faire l'amour
    tu étais la villageoise que j'ai fait couronner
    Et tu étais si belle à regarder
    Que toute nue tu dansais pour toujours

    Non, tu t'en vas pas
    si tu veux bien j'étais ton aquarelle
    J'étais ton animal
    Ton tapis volant voleur
    Non , regarde-moi
    C'était le temps où on avait des ailes
    On était nés mille ans avant le temps du mal et de la peur

    J'étais adulte enfin
    Le temps des fiées devait bientôt finir
    Les portes du jardin
    S'étaient fermées juste avant de mourir
    Tu as pris la clef des champs sans me dire au revoir
    Et moi j'étais le fou vêtu de noir
    D'un vieux royaume oublié dans la nuit.

     

    Je vous embrasse tous, et n'oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorale, vous avez jusqu'à demain, une pièce d'identité et une quittance de loyer ou d'EDF et hop à la Mairie !

     

  • Odeur de décembre


    podcast
    Yasmine et Marc Lavoine - Lentement


    Tout va trop vite sur la Terre. A peine aurons-nous fêté la nouvelle année, qu'on voguera vers le printemps, les habituels marronniers de la presse, entre les régimes pré-maillots de bain, les conseils pour bien bronzer, la rentrée littéraire de septembre, voilà que reviendra encore décembre.

    Décembre est un mois spécial, un peu comme les mois d'été. Il y a quelque chose dans l'air en décembre. Comme un ralentissement, pas vraiment une torpeur, mais plus une envie d'aller différemment, avec d'autres priorités, plus de douceur, une sorte d'indulgence généralisée.

    Tout cela n'est qu'illusion bien sûr, un point de vue idéalisée, mais ne sentez vous pas en ce mois de décembre l'esprit des gens courir vers des champs plus amènes ?

    J'ai envie d'y croire.

    Mais décembre est surtout un mois de nostalgie. C'est en allant chez Juliette Rigby hier matin que je m'en suis fait la réflexion une fois de plus.

    Je ne sais plus trop ce que les adultes peuvent mettre de sincère dans ces préparatifs de Noël et de Nouvel An, certainement beaucoup d'espoir, de fatigue, d'envie d'autre chose, de bonheur.

    Mais enfant, la magie de décembre nous enveloppe presque à notre corps défendant. Le regard que l'on porte enfant sur cette période est le regard d'un spectateur assez passif et attentiste, mais aussi plein de rêves et d'illusions.

    Aussi désuet que les cartes postales de père noël rougeaud et souriant, mes souvenirs d'enfance bénéficient certainement de la patine du temps qui passe. Mais je crois me souvenir bien.

    Et je me souviens des journées particulières à se demander comment se passeraient nos soirées de réveillon. Quand je repense à ses instants, je me revois surtout entre 7 et 14 ans à peu près. Une période où l'on ne croit plus au Père Noël bien sûr, mais où la magie de l'inconnu continue à vous envelopper. Le fait d'être spectatrice puis bénéficiaire de ces moments passés en famille gardait un attrait presque magique du fait même que les préparatifs étaient réservés aux parents. Je me contentais de savourer et de profiter du moment.

    Je me vois avec Isabelle ma camarade de Collège, sortir subrepticement un soir de l'école au lieu d'aller à l'étude du soir, pour nous rendre au Monoprix et acheter des cartes brillantes, des carnets colorés, des bonbons, revenir vite avant le dîner dans notre chambre et être si contente de ses menues bricoles.

    Je me revois avec Alexandra au Lycée, passer des mercredis après-midi entier chez Coiffard la librairie que nous préférions, lister tout les bouquins qu'on pourrait demander à nos parents.

    Emmitouflées dans nos manteaux, décembre passait bien trop vite, de tasse de chocolat en virées entre copines le mercredi. Le passage Pommeraye et ses escaliers en bois nous voyait passer et repasser, regardant les vitrines des boutiques, rêvassant entre les odeurs de bougies parfumées et les lumières des illuminations.

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    Il ne s'agissait pas que de cadeaux ou de dîners plantureux. Loin de là. C'était une pause que nous offrait la vie, un mois entier d'indulgence et de magie, l'idée que l'on peut être généreux et affectueux les uns avec les autres et le manifester sans être ridicule ou ringard.

    Et pouvoir l'être en permanence est un choix d'adulte.

    Quand je pense à décembre, à l'enfance, je me vois derrière le mur de l'école, j'ai 12 ans je crois, j'attends Isabelle, il est 17h il fait déjà nuit, j'ai froid, la brume m'enveloppe, et il y a comme des étoiles qui scintille autour de moi. La lumière des réverbères sans doute. L'odeur même du papier des cartes de vœux me revient en mémoire, mes sensations me reviennent : je crois les ressentir encore. Une forme de bonheur calme, insouciant, sans autre idée que d'être là et d'être bien. Rien n'est un obstacle, la vie nous attend et elle sera belle.


    Le temps passe et la vie nous prend dans son tourbillon, des joies, des peines, et surtout, surtout : la responsabilité. Maintenant, c'est moi l'adulte (enfin, quand j'y pense) et ce n'est plus la même insouciance. Mais il y autre chose, le désir de créer cette enveloppe de magie pour les autres, de veiller ressentir cette même indulgence et à avoir toujours un œil amical sur les gens, ne pas oublier combien cela comptait pour moi.


    Et puis quand bien même, décembre adulte ; c'est ça aussi :

     

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    Villars c'est l'autre nom de Satan ^^ !

     

     

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    Petite consolation chocolatée d'avoir quitté l'enfance !



    podcast

    Loin du froid de décembre - B.O Anastasia

     


    podcast

    Once upon a december - Deana Carter - B.O Anastasia

     


    Vous aurez compris que ceci était ma participation un peu décousue au concours de décembre qui n'est pas en novembre, de Ginie, fournisseuse officielle d'hommes nus pour ses copines ! Et de jolis cadeaux !!!

     

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  • Enduite de honte

     

    Spécial dédicace à l'énoooooooooooooorme concours de Manu :)

     

     

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    Intérieur jour - un studio d'étudiant.


    Raphaël me regarde bizarrement depuis près d'une heure. Je sens qu'il a un truc qui le travaille, mais il ne dit rien.


    - Raphaël je vais faire les courses pour l'anniv' de Charlotte, tu veux un truc ?

    - Des courses, de bouffe tu veux dire ?

    - Bah oui, et puis à boire aussi, les cadeaux, c'est déjà fait. On prévoit quoi alors ?

    - Quoi ? Quoi ?

    - A manger !! Tu suis ??? On mange quoi alors ?????

    - Heuuuu pourquoi tu demandes ça ?

    - Et toi, Raphaël pourquoi tu rougis ? T'es malade, t'es fatigué, ça va pas ?

    - Si si ça va ma puce. Ecoute j'ai pas cours je t'accompagne, tu vas où ?

    - Bah écoute, le Monop' rue du Calvaire, non ?

    - Hummm non ma petite chatte on va aller chez Carrouf', y a plus de choix, et j'ai des bricoles à voir. Je t'emmène en voiture.


    [Oui à l'époque Océane était un boulet qui n'avait déjà pas le permis, mais tellement d'autres qualités à offrir]


    Mon sourcil se fronce : ma petite chatte par-ci, ma puce par là, me conduire faire les courses ! WTF !!!! Il va me demander un truc, c'est pas possible.

    Je prends ma plus belle voix, mon ton le plus dégagé et j'attaque en douceur :

    - Lapin, t'as fini de préparer le cours que tu donnes jeudi ?? T'es sûr que t'as  du temps à perdre à faire les courses ? Je peux y aller seule tu sais.

    - Ouaiiis t'inquiètes, c'est fait, c'est fait. Bon on y va là ?


    Je sors, un peu étonnée, mais après tout, pourquoi toujours vouloir voir ce qu'il n'y a pas.

    Bref, on monte dans la voiture, et là le cher Raphaël se lance dans un monologue assez décousu, sur nous deux, notre petit couple, notre évolution qui lui fait super plaisir.

    - Humm Raph chouchou, ça fait 2 mois qu'on se connaît et certes c'est un record, mais heu si aller faire les courses ensemble c'est ce que t'appelles une évolution vers le couple, je vais y aller en tram, ça me fera moins flipper. Et puis nous on va éviter d'évoluer vers le Carrouf', hein, dis chouchou ?

    Raphael prend un air contrarié :

    - Noon mais attends tu comprends pas, mais je suis content qu'on fasse des trucs ensemble, je veux dire à part baiser et aller en cours ensemble.

    [Raphaël était dans mon cours de Droit Civil, et il m'avait abordé l'air très content de lui en me disant « ouais toi je t'ai vu à l' AG de L'UNEF-ID »  Et donc ??? «  Tu veux venir regarder le débat Chirac Jospin chez moi ce soir ? Ça va être passionnant » On est en 1995 et Lionel Jospin est qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle, un truc qu'on ne reverra jamais mes agneaux... Et moi un homme qui me regarde en parlant politique et dont les yeux clignotent du mot SEXE, je dis banco. Le soir même, je regardais bien le fameux débat de l'entre-deux-tours, tête en bas sur le canapé de Raphael, effectivement, c'était passionnant]


    Le reste du trajet se déroule au son de la radio. Et je sens un truc pas net dans l'air. Etrange il est le Raphaël.

    On arrive en enfer, enfin au supermarché et je soupire de fatigue, par anticipation, tandis que Raphael semble lui soupirer d'aise !! De plus en plus étrange !

    Il me suit docilement de rayon en rayon, je fais au plus vite, je n'aime pas la foule étouffante des grandes surfaces. Soudain, il s'arrête, me prend les mains et demande : «  on prend de la chantilly ma puce ? »  Heu oui, si tu veux. Son ton solennel pour demander de la chantilly commence à me faire douter de sa santé mentale. Je réfléchis déjà à une stratégie de rupture...

    Mais lui continue de me serrer les mains entre les siennes : « non, mais c'est pour nous en fait ».  Oui, oui pour nous, j'acquiesce, hein, on ne va pas le contrarier avant qu'il m'ait déposé avec les courses quand même. Et lui continue, en mode repeat :

    - Pour nous, pour toi et moi.Ce soir.

    Je crois que je devais avoir l'air un peu interloquée, penses-tu, une discussion passionnante au détour du rayon légume sur le fait de prendre de la chantilly.... L'air agacé il a fini par quasiment me hurler dessus : oui enfin merde pour la lécher sur toi quoi !!!!!!

    Blanc, vide intersidéral. Une mamie, une vendeuse du magasin, s'arrêtent net et nous regardent. J'ai l'impression qu'elles sont en train de me visualiser en situation.

    Pour tout dire, j'ai l'impression d'être enduite de honte avant même d'avoir été enduite de chantilly !

    Rouge et un peu gênée, j'éclate quand même de rire et l'entraine par le bras.

    -Non mais ça va pas la tête de crier des trucs pareils ici !! Tout ce cirque pour m'accompagner, ton petit monologue sur le couple, pour ça ??

    - Oui, enfin tu comprends pas vite !

    - et toi tu sais pas parler clairement. Bon on la prend cette chantilly ?

    Le Raphael retrouve le sourire et on se dirige bras dessus bras dessous au rayon crèmerie. Il prend un flacon de chantilly premier prix. Je me fige, le regard mauvais.

    - Un souci, ma puce, me demande-t-il ?

    - Tu prends la moins chère ?

    - Heuu oui, enfin vu ce qu'on va en faire...

    - La manger, banane, sur moi ou sur toi, on va la manger banane ! Merde ça vaut quand même Elle&Vire ou Président quoi, zut à la fin ! J'avale pas n'importe quoi moi !!

    Je vois bien son regard agacé et je sens qu'il prend sur lui : « m'enfin ma puce, la chantilly c'est de la chantilly quoi »

    -Ta puce elle se fera pas bouffer quoi que ce soit avec de la chantilly bas de gamme pleine d'acides gras hydrogénés et de polyphosphates

    -Ma chérie le polyphosphate c'est pour le jambon

    -Ah mais ça va je sais c'est un exemple ! Et puis les acides gras hydrogénés tu peux pas les nier ceux là

    -Oui mais là c'est pas du jambon, c'est de la chantilly, alors l'exemple..

    Je l'interromps :

    - Tu veux faire ce truc ce soir : alors tu prends la bonne chantilly, et on reparlera étiquetage alimentaire une autre fois.

    -Ok, ok. Et du Nutella aussi.

    -Hein !! Mais ça va coller ce truc !! Et pourquoi pas du miel aussi !

    -Ah non, ça m'écœure le miel. Nooooon mais je plaisante. Bon on le prend ce Nutella ?

     

    Raphaël avait retrouvé un certain entrain, et moi je me sentais dans la peau d'une.... crêpe !! Oui une crêpe, prête à être tartinée et bouffée par un mec affamé.

    Bon, va falloir retrouver moi aussi un peu d'entrain et visualiser tout ça d'un œil un peu plus coquin, et moins alimentaire.

     

    Plus tard, de retour à l'appart', je prends de bonnes résolutions : Barry White en fond sonore ça aide.

    Raphael chantonne déjà sous la douche, je le rejoins. L'eau chaude et sa bonne humeur communicative me redonne le sourire. Je regrette déjà de l'avoir taquiné avec cette histoire de chantilly bas de gamme.

    Nous sortons de la douche main dans la main. Barry White continue de réchauffer l'atmosphère. Je me sens fébrile. Je n'aime pas l'idée de planifier quoi que ce soit en matière de cul, la spontanéité c'est la promesse de se lâcher, d'être libre. Le côté rendez-vous ça me donne un peu l'idée qu'il y  a une attente et que la déception n'est pas impossible.

    Raphaël commence à me raconter des bêtises sur la journée qui l'attend le lendemain, tout en se rapprochant. Ses mots sont ceux d'une conversation toute anodine, voire chiante, mais ses mains, puis bientôt ses lèvres se promènent sur moi. Il est toujours aussi bavard, me parle de la prochaine session d'examen pour ses élèves (il donne des cours de préparation au bac), tout en m'affolant la tête et le corps.

    Puis je me dis que je n'aperçois pas la fameuse chantilly : l'aura-t-il oublié ? Si je pose la question, cela va interrompre cette délicieuse torture, en même temps je retrouve l'envie de donner un tour sucré à notre relation. Dilemme. Je me lance :

    -Chou, la chantilly ?

    -humm quoi tu veux un chou à la chantilly là ? C'est pas le moment...

    -Mais non, la chantilly, enfin, tu sais bien, tu veux plus ?

    - Ah ah c'est toi qui réclame coquine donneuse de leçon !!!

    -Quoi donneuse de leçon, j'ai jamais dit non, simplement tu me mets pas n'importe quoi sur le corps !!! Bon tu vas la chercher cette chantilly ??

    -Non.

    -Quoi non ?

    - Non, j'ai pas envie là, ça se commande pas, peut-être plus tard, et puis j'aime t'énerver, j'adore te faire criser pour des conneries, ça te rend plus excitante encore. Tu vas redevenir une petite chose toute gentille après.

    -Compte là-dessus et touche-toi, si j'ai pas ma chantilly !

    -Noon tu l'auras pas et d'abord on a le temps non, et puis t'aime pas les trucs prévisibles, alors arrête de chouiner et viens, écoute Barry, il est de bon conseil. Can't get enough of your love Baby.  Tu veux que je chante, fais gaffe, je peux aller au bout de ma menace !


    Raphaël est casse-pied et drôle, c'est ce que j'aime chez lui. Il a un don pour me faire sortir de mes gonds, j'adore. Il ne cède que rarement, il me tient tête, et je lui tiens tête.

    Et de toute façon, ça se règle toujours au lit, avec égalité au score.


    Il a raison, je suis la reine des emmerdeuses, mais je m'adouci aussi très vite.


    La perspective de l'entendre me raconter sa journée, ou sa dernière idée de plan pour son mémoire, pendant que ses mains racontent une autre histoire, voilà de quoi se radoucir, non ?

    Il retourne à sa tâche avec ardeur, je suis partie pour redevenir sa petite chose gentille, il a raison.

    En même temps qu'il aborde le bas de mon dos, il m'explique en quoi l'UNEF-ID a tort d'envisager la réunification avec l'UNEF. Je suis au bord du gouffre, il le sait, il continue doucement d'explorer mes limites.

    Revenu sur mon ventre, il doit être inspiré par mon nombril, puisqu'il se met à m'expliquer pourquoi le nombrilisme des Eléphants du PS finira par nous perdre très vite.

    Puis il relève la tête, plonge le bras sous le lit, en ressort la fameuse chantilly qu'il me montre d'un air ravi et moqueur !

    Il me dit « prépare toi à demander grâce, j'ai faim, très faim »


    J'éclate de rire, et là....


    Rideau !