Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les livres - Page 16

  • Bad Karma : être lecteur de David Safier

    Bon, voilà, la semaine dernière, avec Room, je vous parlais des livres qu’on tarde à lire et qui sont des claques, qui vous bouleversent.

    Il y a aussi les livres qu’on prend on ne sait pas trop pourquoi. Ah si, je sais, je me rappelle, un truc du genre « tiens, la couv’ a l’air marrante et bon j’ai besoin de me détendre, hop, 6€ c’est pas cher, je peux bien tenter » voilà à peu près ce que j’ai pu me dire ce jour là, quand j’ai choisi Maudit Karma, de David Safier.

    J’aurais pu rajouter « mais bordel repose le, c’est n’importe quoi cette couverture, imagine le reste ».

    Mais qui n’a jamais eu un instant de faiblesse ? Qui ? Pas toi, ne mens pas…

    Bref voilà, c’est aussi l’effet qu’ont les librairies sur moi, un peu comme une droguée en manque, j’ai des frissons, je tremble, j‘ai froid, j’ai chaud, il me faut mon shoot, il me faut ce putain de bouquin à la couv’ ridicule avec un chien dessus et un titre qui n’augure rien de bon.

    Dieu sait que je me méfie des trucs avec des chiens et des enfants, mais pas assez semble-t-il.

    Et ce bouquin, me demande tu, innocent lecteur ?

    Ce bouquin ?

    SN154228.JPG


    J’ai envie de dire que pour 6€ tu peux aussi avoir trois paquets de gâteaux, ou bien un thé gourmand ou un vernis Mavala, ou n’importe quoi qui ne soit pas ce bouquin.

    Par acquis de conscience je vous résume un peu l’histoire. C’est Kim, une animatrice de talk show, insupportable évidemment, mariée à un homme adorable, qu’elle délaisse évidemment, avec une jolie petite fille, qu’elle néglige évidemment, et un type avec qui elle rêve de coucher évidemment, et voilà une météorite qui lui tombe sur la tronche un soir de gala, alors qu’elle vient de s’envoyer le fameux bogosse aussi insupportable qu’elle. Kim se réincarne en fourmi, vu son bad karma, et là, badamoum évidemment, elle se rend compte que son mari est formidable, que sa fille est si mignonne et que son ex-meilleure amie garce essaie de prendre sa place. On nous montre Kim de réincarnation en réincarnation essayer de gratter petit à petit sa place auprès de cette famille qu’elle a négligée de son vivant.

    Bon, c’est gentillet.

    C’est un peu (beaucoup) téléphoné comme scénario, on dirait un téléfilm allemand de M6 de l’après- midi (que celle qui n’a jamais regardé une de ces bluettes me jette la première météorite).

    L’auteur est allemand, ceci explique peut-être cela. Oh ça va, camarades allemands, il est temps de ce ressaisir, vous avez fait quoi de bon depuis Goethe ou Gunther Grass ? Et ça donne des leçons d’économie à la France ! Ca suffit Madame Merkel, il est temps de vous occuper du véritable scandale : les livres de David Safier.

    En vous remerciant.

  • Room - Emma Donoghue

    J’avais pris ce livre dans le rayonnage assez par hasard. J’avais commencé par lire les premières pages, dans les travées de la libraire, avant de le reposer. Parce que les premières pages semblaient racontées par un enfant et bon moi, des fois je suis assez stupide pour m’arrêter à ce genre de détails.

    Et puis, je l’ai revue encore, la fois d’après, et je ne sais pas pourquoi, je me suis dit essaie, il y a quelque chose dans ces 2 premières pages que tu ne comprends pas, et qui mérite d’y voir de plus près.

    Alors je l’ai acheté. Puis j’ai attendu, quelque chose comme deux ou trois mois avant de le lire. Un soir, alors que mon fils dormait, heureux (j’espère), dans son lit, au milieu de ses jouets et peluches, les livres du soir tombés de la couette, ce soir là donc, j’ai rouvert Room, de Emma Donoghue. Et je ne l’ai pas lâché de la soirée, jusqu’à tout lire, opération assez difficile entre les voiles de larmes, les hoquets de désespoir et les résonnances particulières que prenaient certaines pages.

     

    SN155737.JPG


    Et puis j'ai mis plus d'un an à me décider à en parler ici, tant ce récit vit encore dans mon cerveau, un peu trop fort.

    L’histoire.

    Comment résumer. Je ne le ferais pas, je n’y arriverai pas, alors je vous mets le résumé de l’éditeur, très fidèle : « Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque.

    Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions. Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seule avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance.

    Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.

    Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

    Room interroge la capacité de survie qui existe en chacun de nous, tout en célébrant les pouvoir du récit et du langage. Mais l’auteur résume magnifiquement son principal objet de réflexion : « Le drame essentiel de la parentalité : comment l’on passe d’un instant à l’autre du rôle de celui qui console à celui qui persécute, tout comme les enfants passent leur temps à illuminer notre vie et à nous rendre fous. J’ai essayé de saisir cette étrangeté et ce paradoxe. Devenir parent suscite les émotions les plus folles qu’on puisse ressentir. »

    Voilà.

    Et moi là-dedans ?

    J’ai regardé admirative, comment une femme, en état de faiblesse, peut trouver protéger son enfant, et encore plus que ça, pour aller jusqu’à créer un univers tout entier, juste pour expliquer à son enfant que la vie qu’il vit est la plus belle, la plus incroyable, et pleine d’amour qu’on puisse vouloir.

    Le parti pris de faire de Jack, l’enfant, le narrateur, donne une force supplémentaire à ce récit, tant l’univers qu’il nous présente est alors normal et beau, même dans son enfermement.

    Et surtout, la volonté de cette femme de préserver son fils en créant ce monde bien à eux, ne l’empêche pas de chercher tous les moyens pour les en faire échapper.

    Et ils réussiront à s’extraire de la chambre, de l’univers confiné... Le moment alors pour eux, et pour nous de basculer dans un autre univers, sans toit ni portes scellées, mais avec le regard de bête curieuses des autres, la culpabilité des « vivants » du dehors, la culpabilité de la mère aussi, et celle de l’enfant, la découverte que cette relation fusionnelle par la force des choses, va nécessiter d’évoluer, mais comment ?

    Je ne m’étendrai pas plus, ce récit est vraiment pour moi un des meilleurs objets de littérature des dernières années.

    Arriver à aborder un tel sujet avec inventivité, en échappant au glauque, au sordide, et laisser au lecteur une belle trace d’espoir et d’amour surtout, c’est un coup de maitre.

    J’ai essayé de ne pas trop me mélanger les pensées, entre l’histoire de Jack, ce que sa mère a surmonter et créé pour lui, et qui fait toute la beauté de la mission d’une mère, et puis mes propres échecs et erreurs de mère, sans parler des échecs que la vie se plait à accomplir pour vous…

    J’ai retenu aussi de ce récit qu’il faut faire de son mieux avec son enfant, enfermée comme la mère de Jack, ou libre, il faut faire de son mieux, avancer, protéger et puis ce que l’on rate, ce que l'on ne peut accomplir, ne fait pas de nous de plus mauvais parents pour autant.

    Je fais de mon mieux pour E. J’aurais certainement fait de mon mieux pour L. aussi si j’en avais eu la possibilité ne serait-ce qu’une journée.

    Cette certitude, il faut se la répéter chaque jour.

    Emma Donoghue a réussi à tirer de la lumière de ce qu’il peut y avoir pire comme noirceur.



    Room – Emma Donoghue

    Sortie en poche tout récemment.

  • Le Pays des 36 000 Volontés - André Maurois

    Je parlais la semaine passée des nouvelles lectures de mon fils, et du fait qu’il grandissait. Loin de m’en plaindre, j’y trouve un nouveau plaisir en fait, celui de partager avec lui ce que moi enfant j’ai aimé.

    Chaque semaine presque, dans mes virées libraires, je pense à mon fils. Parfois il m‘accompagne et choisit lui-même un titre : il a comme moi ses lubies, et c’est ainsi qu’il a enchainé une bonne dizaine de Roald Dahl l’an dernier, entre deux Geronimo Stilton :)

    Ces derniers temps, je lui ai présenté d’autres belles plumes de mon enfance, Pierre Gripari, et puis aussi André Maurois.

     

    le pays des 36000 volontés,andré maurois,livre de poche


    Comme je l’ai aimé cet auteur, dans ses romans pour les grands (que je recommande à vos yeux) mais aussi dans ce délicat conte pour enfants, petits et grands.

    Le pays des 36000 volontés, c’est celui que va découvrir Michelle, petite fille de 7 ans. Alors qu’elle essaye vainement d’apprendre une fable pour l’école, Michelle va s’endormir pour se réveiller au milieu d’un drôle de désert, rencontrer un pharaon, et monsieur le corbeau Honteuzéconfus, des fées, une reine et tant de personnage extraordinaires.

    C’est un roman féerique et heureux, un voyage dans l’imaginaire d’une petite fille qui me laisse des années après encore de jolis souvenirs. Et c’est une chose que j’ai pu partager avec mon fils, qui a aimé, et a ouvert souvent de grands yeux d’étonnement.

    Il y a tant de trésors dans nos livres d’enfants.

     

    Le Pays des 36 000 volontés - André Maurois

    Au Livre de Poche - Dans les 4€

  • Allongez-vous dans l'herbe...

    Quand un anniversaire s’approche, j’aime bien faire une liste des cadeaux possibles (tiens donc…) Donc je me suis penchée sur la bibliothèque de mon fils, pour voir ce qui pourrait lui manquer, j’aime bien lui offrir des bouquins…  J’y ai vu des encyclopédies en tout genre, des livres sur l’astronomie, les drapeaux, l’art, les animaux aussi. Et puis ses Roald Dahl, Pierre Gripari et Marcel Aymé…

    Et relégués dans l’étagère du bas, presque bannis, j’aperçois ses albums des Petites Bêtes… Qu’il ne lit presque plus, du moins pas autant qu’avant…

    betes.JPG


    On les a aimé ces Petites Bêtes, Mireille l’abeille, Léon le bourdon, Belle la coccinelle, et tout les autres… Mais petit à petit leur place est grignotée par d’autres envies, d’autres centres d’intérêts. Le plus net dans tous ça, c’est l’idée que mon bébé grandit (et que je vieillis aussi, du coup...)