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Les livres - Page 29

  • Haïr fatigue

    C'est Jean Rostand qui nous fournit le titre du jour, Dieu qu'il était lucide...

     

    Impossible d’ouvrir l’ordi, le journal, la télévision en ce moment, sans que je ne ressente une drôle de colère. J’ai l’impression de faire ma vieille bique snob, mais c’est de pire en pire. Quoi, me direz-vous ? Tout.

    Je deviens intolérante à la médiocrité, à tout ce qui m’explose à la figure chaque jour.

    Je ne supporte plus la façon dont je ne sais qui essaye de nous vendre le candidat Dominique Straus-Kahn, à toute force, lequel vient nous dire à la télé qu’il écoute son épouse. Je suppose qu’Anne le conseille régulièrement sur la façon de gérer ses infidélités avérées... Sa vie perso je m’en fiche, mais qu’on me l’impose comme étant LE candidat providentiel, ça commence à être un peu relou…. D’autant que les scientifiques cherchent toujours une trace de gauche dans les idées de DSK…

    J’en ai ras le bol qu’on me présente unilatéralement Florence Cassez comme une pauvre jeune fille innocente qui aurait vécu des années avec un dangereux chef de gang, sans qu’elle ne voit jamais rien des otages retenus chez eux. C’est connu l’amour rend aveugle. J’en ai marre qu’on oublie les autres français détenus dans le monde, ne serait-ce que Mickael Blanc ou Salah Hamouri : faut dire qu’ils sont moins choupi à l’écran…

    J’en ai marre des merdes qui deviennent pléthoriques à la télévision. Et même si je ne regarde pas, je suis parasitée par ceux qui trouvent que ça fait un excellent sujet de conversation sur Twitter, au travail, dans le bus etc.… j’en ai rien à carrer des tentatives de TF1 et consorts de vider mon cerveau et le remplir de coca. Et ça m’énerve encore plus de voir que ça n’énerve pas les autres. Je déteste l’idée que « tu comprends, à la fin de la journée, j’ai juste envie de me détendre tu voix, je sais que c’est de la merde, mais je regarde au second degré »… Non : regarder c’est cautionner, c’est apporter de l’argent aux moulins de ces videurs de cerveaux. Que faire de son âme, de sa sensibilité ? Comment les nourrir si on les expose constamment à la médiocrité, même sous prétexte de détente ? La vie est courte, doit-on la passer à la (fausse) détente, ou à essayer d’améliorer ce qu’on est ?

    En attendant, je ne fais pas mieux je crois. Je note, je souligne, je fais des petites listes des choses qui me font plaisir, pour de vrai.

    Je remplis mon agenda de dates rêvées et de rendez-vous fantasmés avec l’inconnu, le merveilleux…

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    Merci à l'inconnu au loin qui m'a offert cet agenda...


    Et je crois que je développe une obsession, écrire au bic….

     

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    Ça ira mieux demain, Yannick Haenel m’a redonné le sourire…

  • Le monde perdu de Joey Madden

    Il y a quinze ans de ça,  j’ai lu un roman qui m’a beaucoup touché. Un roman d’un écrivain américain que je ne connaissais pas, mais je dévorais tout ce qui paraissait aux éditions 10/18, alors je m’étais naturellement empressée de le lire.

    Le Monde perdu de Joey Madden.

     

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    Puis cette semaine j’ai fait un peu de tri, et j’ai trouvé des livres en double, pas beaucoup, mais tous avaient ce point commun qu’il s’agissait de romans que j’avais particulièrement apprécié… J’ai offert un des exemplaires à ma meilleure amie, puis j’ai relu l’autre. Et c’était toujours aussi beau, aussi fabuleux. La même petite musique s’est mise à chanter dans ma mémoire.

    Alors de quoi ça parle ? Quel est ce monde perdu ? C’est le récit à trois voix, les voix de Joey et de ses parents, qui content l’amour et l’enfance, et les illusions perdues…

     

    Le résumé de l’éditeur : « En 1954, dans une petite ville de Caroline du Nord. Jolie jeune fille de dix-sept ans, May Tilley vient d'une famille de producteurs de tabac, prospère et aimante. Star du lycée, Jimmy Madden est quant à lui promis à un bel avenir de médecin, ou d'écrivain, peut-être. Ils s'aiment d'un amour fou, ils ont la vie devant eux... Jusqu'au jour où May découvre qu'elle est enceinte.

    Le mariage, accepté à contrecœur par Jimmy, marque la fin de ses rêves d'adolescent et le début d'une lente déchéance. Le quotidien entame peu à peu les illusions du couple, sous les yeux de leur fils aîné, Joey, soudain privé de ses repères et d'un modèle paternel dont il a tant besoin.

    May, Jimmy, Joey... trois voix pour raconter l'échec d'un amour, la fragilité du bonheur, la pesanteur et la force des liens familiaux et le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte. Tout imprégné de l'atmosphère nostalgique des années cinquante et de la touffeur du vieux sud, Le Monde perdu de Joey Madden est de ces romans qui touchent au cœur. »

    Comme à chaque fois que j’apprécie particulièrement un récit, j’ai du mal à en parler, tant cela relève de l’émotion.

    A travers les yeux de Joey, on assiste à la lente déliquescence d’un couple autrefois presque parfait. Joey va regarder ses parents se noyer dans le quotidien, les désillusions et la mort de leurs rêves. Pourtant au début, il y avait eu le bonheur, le bonheur simple de deux jeunes gens amoureux, May et Jimmy. Le bonheur de leur rencontre, et puis la description de cette vie heureuse, dans un sud profond tellement exotique pour moi… May, Jimmy et Joey nous racontent ces moments parfaits de joie et de projets.

    Et puis le quotidien, l’urgence d’élever l’enfant non-prévu, tout cela arrime de plus en plus ce couple  à une réalité moins joyeuse, moins rêveuse…

    Chacun des trois nous donne à voir le chemin qui mènera à la fin du couple, et à la fin du monde heureux de Joey.

    J’ai été très touché par les récits du point de vue des adultes : il y a une justesse et une précision dans les mots qui m’ont fait vivre cet échec de l’intérieur même du cœur…

    Mais Joey, lui, comment ne pas juste vouloir le consoler, et lui dire que ce qu’il perd n’est jamais que l’enfance que nous pleurons tous un jour…

    Je me rappelle avoir pensé, la première fois que je l’ai lu, qu’il me faudrait être très attentive au bonheur des enfants que je pourrais avoir, quoiqu’il m’arrive de vivre avec leur père. Je m’étais promis à moi-même de me rappeler de ceci qui est essentiel : la vie qu’on construit autour d’un enfant, il arrive qu’on la détruise sans y prendre garde. Alors si on ne peut forcer les choses à ne pas changer, au moins faut-il essayer d’écouter et de parler… Près de quinze ans après cette première lecture, je me retrouve jeune mère, et divorcée. Et je sais que tout ce que je dis ou fait a des conséquences sur mon fils, sa psychologie, son bien-être. Tout ce que je peux faire c’est lui répéter jour après jour, l’amour que ses parents ressentent pour lui…

    Pour en revenir au roman, vous serez bouleversés par la précision des mots, la fluidité du récit. Et c’est curieux comme certains auteurs savent créer des ambiances, jusqu’à s’y sentir bien, si bien.

    Vous serez dans ce vieux sud, avec cette famille qui lentement va se séparer sous vos yeux…

    Un roman qui reste avec vous pour un moment.

     

  • Fatrasie du vendredi

    Une note un peu en fouillis aujourd’hui ! Mais tentons de procéder par ordre ! Commençons d’abord par des remerciements, que je n’ai pas eu l’occasion de faire avant pour cause d’absence.

    Je suis l’heureuse propriétaire d’un très joli ensemble de maquillage l’Occitane en Provence, de la gamme Pivoine, gagné chez Frieda l’écuyère de la mode ! Merci à elle pour ce très beau cadeau !

    J’ai gagné un bracelet en liberty de chez Merci grâce à la plus parisienne des bloggeuses, Nath, qu’elle en soit remerciée (et vive le liberty ^^)

    Je remercie aussi le hasard et Jane la Libelul, pour avoir gagné un joli carnet chez elle ! Octobre a été un mois de jolies petites surprises !

    En parlant de carnets, hier j’ai aperçu un Moleskine gris perle… et un anthracite, et un vert sapin…  Et… (Stop, stop, stop)

    June, une adorable bloggeuse, maquilleuse studio par ailleurs, souhaite réaliser un nouveau book. Elle cherche des candidates en vue d’un shooting. Pour celles que cela intéressent, toutes les informations sont là, chez elle (click click)

    Je découvre de nouveaux blogs, essentiellement littéraires, et sur l’un d’entre eux, chez Livy, que je t’invite aussi à lire, il y a un petit jeu d’écriture sympa, qui consiste à créer un texte incluant une liste de mots imposés par les lecteurs !

    La liste des mots en question : Humidité, chamallow, Beatles, chanson, Yellow Submarine, algorithme (ça c’est moi, un hommage à mon fils, qui passe son temps à me créer des algorithmes de tout et de rien !) diffamatoire, chat, fraise tagada, sequin, et bétyle (ça c’est bien un mot hurluberluesque !) Cette semaine j’ai décidé d’y participer, et tu peux voir le résultat de mon imagination sur mon blog dédié à la fiction : vas-y clique, n’ai pas peur ^^ !

    Ça me fait penser que je devrais faire une page récapitulant les différents challenges lecture-écriture auxquels je participe !!

    Et en parlant de challenge !! Tu n’oublie pas mon mien à moi que j’ai de challenge !!!  Tadam :

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    Bref tu cliques sur l’image et ça te renvois au billet concerné avec les participations déjà publiées et les règles si tu veux jouer ! Et si j'ai oublier de citer quelqu'un, qu'il se signale.

    Grâce à un ex-mari collectionneur, attentif et toussa toussa, j’écoute depuis hier en boucle une compilation de Talk Talk et une autre de Cindy Lauper ( je crois qu’on veut se rappeler le son de notre adolescence…)

    Sinon, je suis encore en arrêt-maladie, mon œil me fait de moins en moins mal, et je pense échapper au destin de codéïnomane à la Dr House, que je voyais se profiler…

    Et si tu as cinq minutes, va lire le sublime roman de Gamal Ghitany : Le Livre des Illuminations (en fait il faudra un peu plus de cinq minutes, mais bon, ce temps te semblera court et merveilleux, je t’assure…)

    Agneau de ma vie, je te laisse là, et je te récupère demain si tu veux bien !!!

  • Sans un adieu

    Hier on parlait de novembre qui commence, aujourd’hui, on va carrément s’intéresser à la manière d’occuper nos futures longues soirées d’hiver. Du moins, on va parler lecture… Oui, moi quand je ne sais pas quoi faire, je lis, tu commences à le savoir…

    Alors, après Houellebecq, intéressons-nous à une autre star des ventes en librairie : j’ai nommé Harlan Coben :

    Romane a eu la gentillesse de m’envoyer le dernier opus de ce maître du polar :

    « Sans un adieu »

     

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    Le résumé de l’éditeur : « Laura Ayars et David Baskin, l'ancien top model devenue femme d'affaires et la superstar de l'équipe de basket des Celtics : un couple béni des dieux !
    Mais, en pleine lune de miel, la tragédie frappe.
    David part nager et disparaît.
    Sans un adieu…

    Accident ? Meurtre ? Suicide ? Laura se lance dans l'enquête et découvre bientôt des secrets vieux de trente ans, que ses proches ont tout fait pour enfouir…

    Mensonges, trahisons, jalousies, meurtres… Quand le passé menace de ressurgir, un tueur tapi dans l'ombre est prêt à tout pour empêcher la vérité d'éclater. »

     

    Alors, tu le sais, j’en ai déjà parlé ici, je suis plutôt fan de Harlan Coben, depuis « Ne le dis à personne ». Je lis chacune de ses sorties, avec en général le même plaisir, et parfois un certain étonnement, car le monsieur sait se dépasser.

    Pour l’ouvrage qui nous concerne ce jour, il s’agit du premier roman de Coben, et il est édité sans rajouts ni correction. Coben nous le précise dans l’intro du roman, afin de remettre le style dans le contexte. Et ces précautions de l’auteur sont honnêtes et louables. En effet, on retrouve bien le talent de Coben pour monter et broder un suspense sans pareil, avec toutefois un peu plus de formules faciles, voire de clichés littéraires que dans ses autres romans.  On sent bien les contours de ses futurs succès, et si effectivement le style n’est pas aussi assuré, il y a déjà les prémisses dignes d’un maître du suspense !

    On aura beau deviner peut-être quelques ficelles de l’intrigue, on sera bien accroché aux basques de Laura jusqu’à découvrir ce que David pouvait bien vouloir cacher !

    Premier roman ou pas, Harlan Coben est un bon faiseur ! Il a ce truc, cette façon de décrire ses personnages, de nous les rendre attachants. Camper un personnage, voilà qui n’est pas facile…  Coben sait y faire. L’intrigue n’est pas la meilleure de sa carrière, mais elle a les faiblesses des grands débuts après tout !

  • La carte et le territoire

    Michel Houellebecq ne fait pas partie de mes auteurs favoris. Disons qu’il m’a souvent énervée, et parfois déçue.

    Pourtant tout avait si bien commencé : j’avais adoré Extension du domaine de la lutte, son premier roman, qui a fait figure pour moi de claque littéraire. Une jolie claque même. Puis, sont venues Les particules élémentaires, qui m’avait plu, mais pas mal énervée (ce qui en soit est une bonne chose..) Mais, les romans suivants, bouuuhhhhh, loin de moi, hors de ma vue, rage et déception m’envahissaient….

    Bref, quand Priceminister m’a proposé de choisir un livre dans le cadre de la rentrée littéraire, j’ai logiquement sauté sur le Houellebecq, parce que je savais que cela me provoquerait soit une occasion supplémentaire de détester, soit une divine surprise.

     

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    Ce ne fut ni l’un ni l’autre.

    J’ai lu et aimé La carte et le territoire. Oui. A ma grande surprise, j’ai apprécié ce nouvel opus de l’auteur.

    Le résumé de l’éditeur : « Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël.

    Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession.

    Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police.

    Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.

    L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne. »

    C’est un roman étonnant eu égard aux dernières productions de Houellebecq. C'est-à-dire qu’on n’y retrouve aucun des thèmes polémiques qui semblent assurer le succès commercial, pas de sexe, drogues, racisme, attentas, clichés grotesque. Dingue, non ?

    Mieux que ça, on a un personnage central, Jed, pas forcément sympathique, mais si bien creusé, avec une profondeur et une cohérence totale ! Un mec qui pense, un artiste qui crée, qui souffre un peu parfois, qui se pose des questions…

    Pas mal de médias se sont plus à creuser l’aspect « réel » du roman : en effet on y croise une foule de  personnages existant vraiment, notamment un Jean-Pierre Pernaut amoureux d’un certain David, F.Beigbeder, jusqu’à un certain Michel Houellebecq, écrivain de son état…La description de ces divers personnages est à chaque fois le moment de pure délires d’écrivain, jouissifs et drôles ! Surtout le portrait de Houellebecq bis, sans concessions !

    Mais revenons à Jed, artiste qui trouve la gloire grâce à un travail photographique sur les cartes Michelin. Jed m’a plu. Il est parfois falot et dans le fond assez passif… Les choses lui arrivent presque par hasard. Il subit la vie, et ne fait pas grand-chose pour conserver les belles choses qui lui tombent dessus, comme l’amour d’Olga, au début du roman. Et tout à l’avenant.

    Le roman est ancré dans le mondé réel, et à l’instar de Bret Easton Ellis presque, il y a une minutie de l’auteur a détailler certaines situations ou objets, empruntant ainsi à Wikipédia par exemple. Et comme pour certains personnages de Ellis, la surabondance de description vient comme en miroir se confronter au vide de la vie des personnage, à leur désarroi profond. Tout cela vient en fait révéler l’inanité de la vie de Jed.

    J’ai été agréablement surprise de ce retour aux fondamentaux de Houellebecq. Pas trop de chichis, pas d’exagération clichesque comme dans ses deux précédents romans. Il y a une simplicité du style, qui est finalement plus difficile à acquérir que l’on ne pense.


    Une lecture agréable en somme ! Merci à Priceminister pour l'occasion.

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