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Les livres - Page 26

  • Un week-end avec Thomas Marfisi, Titus, Jeanne d'Arc et France Télé

    Aujourd’hui ne petite revue de choses à voir, lire ou découvrir, avant ce week-end. Juste une envie de partager des choses sur lesquelles je suis tombée, ou dont on m’a parlé.

     

     Commençons par Koulou, un auteur de BD que j’ai découvert il y a quelques mois déjà, à travers son blog ici, et qui donne à voir un héros très sympa, Titus. Le tome 2 du « monde de Titus »  est disponible en lecture sur Manolosanctis, n’hésitez pas à y faire un tour. Moi qui n’ai pas forcément une grosse culture BD, je suis contente de replonger dedans avec des auteurs contemporains et talentueux.

     


     

     

    Pour rester un peu dans le domaine du livre, voici cette fois un concours original proposé par Babelio.

     

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    C’est un concours dans le cadre du festival « à vous de lire » ! Le thème étant celui de la correspondance, les membres sont invités à participer en écrivant une critique d’un livre sous la forme d’une lettre adressée à son auteur.

     Quatre « Prix des Chroniqueurs épistolaires » seront attribués par le jury.

     

    -Le Prix Chateaubriand de la plus belle lettre d’amour

    -Le Prix Rilke de la lettre à un jeune auteur

    -Le Prix San Antonio de la lettre la plus décalée

    -Le Prix Voltaire de la lettre la plus critique

     

    Chaque gagnant recevra deux places pour le Musée des lettres et manuscrits ainsi que les ouvrages suivants (gracieusement offerts par le Musée des lettres et manuscrits) :

    -         L’académie française au fil des lettres

    -         Lectures de Romain Gary

    -         Des lettres et des peintres

    -         Lettres et manuscrits

    Une remise des prix aura lieu le 7 juin à 19 H à la Gare du Nord à Paris dans le célèbre train de l’Orient Express.

    Si vous ne connaissez pas déjà Babelio, et que vous aimez lire, inscrivez-vous, c’est un réseau de partage de lectures très convivial.

    Livre toujours, avec un nouveau blog, Vendredi Lecture, au titre bien explicite, puisque c’est la version francophone officielle de FridayReads, l’évènement littéraire US sur les réseaux sociaux. Le principe ? Partager sa lecture avec le monde entier tous les vendredis sur les réseaux sociaux, Facebook ou Twitter. Vous aurez plus de détails sur le blog lui-même !

    Après les yeux, les oreilles, avec Thomas Marfisi. Vous vous rappelez peut-être de lui, c’est un ancien de la Nouvelle Star, de l’époque Amandine Bourgeois. Perso, je ne le savais pas, puisque je ne regarde pas les télé-crochets. Mais j’aime bien redécouvrir les participants 100 ans après tout le monde ^^. J’ai adoré Thierry Amiel (je l’adore toujours), j’aime bien Christophe Willem, je commence à apprécier Thomas Marfisi.

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    Je vous colle ici sont premier titre : Les filles comme toi.

     

    J’avais bien aimé sa pré-campagne de promo, parce que son manager avait ouvert un tumblr (Thomas Marfisi prend son temps) pour raconter les pérégrinations autour du tournage du clip à L.A., et rien que cette comm’ marrante, à travers le tumblr, me l’avait rendu sympathique. Le titre ci-dessus résonne bien à mes oreilles. L’album sort en septembre, qui sait : on en reparlera peut-être d’ici là ?

     

    Les yeux toujours, avec de la télévision cette fois, et un immense coup de cœur. Je suis tombée par hasard, en zappant, sur ce magnifique film : « Je cherche Jeanne », sur Arte. Il s’agit d’un film de fiction, le résumé est lapidaire : « Une tentative pour approcher le mystère de Jeanne d'Arc : Franck Saint-Cast s'installe au sein du Conservatoire de musique de Rouen pour trouver parmi les adolescent(e)s qui peut jouer l'héroïne. »  J’aurais du mal à vous le raconter, c’est un petit voyage en fait, en compagnie de Jeanne d’Arc, avec des réflexions très contemporaines. Je n’ai pas décroché du film, et comme je l’avais pris en court de route, j’ai eu plaisir à le revisionner, le lien streaming est là. Vraiment je vous le conseille. Je parle peu télévision, mais là franchement, je serais curieuse de connaître votre avis.

     

    On va rester dans le domaine de la télévision, avec le carnet rose : hé oui je vous annonce une naissance, celle d’un blog, et pas n’importe lequel. Il s’agit de Plateau Télé, le blog de la comm’ online de France Télévision. Comme son nom l’indique, c’est tout l’esprit d’un plateau télé, plein de petites choses à partager autour de l’actu de France Télévision : des coulisses, des coups de cœur, des concours etc. le mieux c’est encore d’y jeter un œil, je vous laisse cliquer sur la bannière ci-dessous.

     

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    Il y a encore plein de coups de cœur dont j’aimerais vous parle, comme mes tumblr favoris du moment, ou simplement les quelques films, séries ou livres que j’ai juste adoré !

    Dites-moi, pour finir, j’espère que vous ne m’en voulez pas du retard intersidéral de réponses sur vos commentaires ? J’avoue aimer y répondre puisque c’est le seul lien entre nous finalement, on ne se rencontre pas IRL, on n’a pas de relation autre, donc je tiens à ce petit fil ténu, que je néglige en ce moment.  Le fait est que j’admire ceux d’entre vous qui arrivent à publier deux voir trois billets par jour, qui a priori vont rendre visite aux autres blogs, et qui sont par ailleurs maman, épouse, copine, enfin bref, je n’ai pas ce rythme ! Avec un billet par jour (exceptionnellement deux quand j’ai prévu un, rare, sponso, avec mon billet déjà programmé) je suis déjà débordée ! Bref...

    Quoique je dis ça, mais j’écris ailleurs… Au passage, si vous voulez une recette fraiche pour cet été, vous pouvez aller sur Salade Océane (auto-promo), et si vous voulez connaître mon avis sur la mort de Ben Laden, je vous attends sur Isonomie (auto-promo bis ^^)

    En attendant de vous retrouver dans les commentaires, je vous souhaite un bon week-end !

  • Sire Cédric

    Je ne suis pas une lectrice habituelle de thriller fantastique, je dois en lire trois ou quatre par an, souvent par le fait du hasard, et parce que je suis curieuse de tout.

    Sire Cédric, le jeu de l'ombre, thriller fantastique, roman, suspens


    Le jeu de l’ombre de Sire Cédric, est donc de ces romans vers lesquels je vais surtout par hasard. Le pseudo de l’auteur m’a un peu fait tiquer, mais pas plus que ça, les délires de vocalistes de Métal, ça me connaît, grâce à l’ex-mari. Et il ne faut jamais s’arrêter à ce genre de choses.

    De fait, le personnage annonce la couleur : il y a une ambiance sombre, fantastique et un suspens qui ne se démentent pas du début à la fin du livre : c’est tout con, mais on veut savoir la suite.

    Je vous colle le résumé de l’éditeur : « Mais que pouvait bien chercher Malko Swann cette nuit-là ? Une overdose d'adrénaline, la sensation ultime, le sentiment de liberté ? Pourquoi roulait-il aussi vite en pleine nuit sur une route de campagne étroite et sinueuse jusqu'à faire une chute de trente mètres en bas du pont du Diable ?
    Atteint d'un traumatisme inexplicable, le musicien est désormais incapable d'entendre la musique. Mais il ne s'agit que du début de sa déchéance. Dans l'ombre, quelqu'un l'observe... quelqu'un qui veut jouer avec lui. Un jeu au goût de sang... Il s'engage alors dans un combat désespéré.»

    Suite à son accident, Malko Swann ne peut plus entendre la musique, un peu pénible pour une star du rock, vous ne conviendrez. Mais l’intrigue est vraiment efficace. On se pose de suite la question de ce qui motivait le désespoir du héros, au début de l’histoire, puis les pièces se mettent en place. J’avoue avoir été surprise par l’intrusion de la dimension fantastique au cœur de l’intrigue. Le fil de l’histoire propre au musicien va se mêler à une série de meurtres de femmes.

    J’ai succombé au syndrome du « je veux connaître la suite », du coup, je l’ai lu assez vite, d’une traite. L’intrigue est bonne, et l’auteur sait y faire pour dessiner une ambiance oppressante à souhait. Par certains côtés, cela m’a rappelé Serge Brussolo, auteur que j’aime bien par ailleurs.

    La fin peut laisser un léger gout de trop peu, vu comment la pression monte tout du long du récit, mais ça se tient. Bref un bon moment à passer, à frissonner sous la couette (oui il fait froid là !!!) ou pour la plage cet été !

    Merci à Jérémy pour la découverte !

    Le site de l’auteur.

    Sa fiche wikipédia, où on en apprend un peu plus sur sa personnalité particulière.

  • Amour est juste un nom romantique pour problème...

    ...Je ne sais plus qui disait cela, un sage...

     

    Un petit tour du côté de mes lectures de la semaine. Commençons par mon chouchou du moment, William Shakespeare, un petit jeune qui débute…Cette semaine, j’ai ressorti ma vieille édition de Roméo et Juliette en poche.

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    « Deux familles, égales en noblesse,

    Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,

    Sont entraînées par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles

    Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.

    Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies

    A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d'amoureux

    Dont la ruine néfaste et lamentable

    Doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents.

    Les terribles péripéties de leur fatal amour

    Et les effets de la rage obstinée de ces familles,

    Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,

    Vont en deux heures être exposés sur notre scène.

    Si vous daignez nous écouter patiemment,

    Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance. »

     

     L’histoire, est-il besoin de la rappeler tant elle fait partie de l’imaginaire mondiale ? Nous sommes à Vérone, en Italie, les Capulet et les Montaigu se détestent au point d’ensanglanter la ville par des duels mortels incessants. Roméo est amoureux de Rosaline, et pour se changer les idées, il décide, encouragé par ses amis, de se rendre incognito à une fête donnée par les Capulet en l’honneur de Juliette, fête à laquelle sera présente Rosaline. C’est là que les regards (et le destin tragique) de nos deux héros vont se croiser. Ils finissent par se déclarer leur amour naissant, et décide de se marier en cachette, pour parer à la haine des deux familles… Entre temps, Roméo se fait bannir de Vérone pour un duel au sang de trop. Le plan conçu par les deux amoureux et Frère Laurent le confesseur de Juliette, pour se retrouver, tournera à la tragédie, et à une issue fatale pour nos deux amoureux.

     

    « ROMÉO. - Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! (Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre.) Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! Voilà mon amour ! Oh ! Si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien ... Elle se tait ... Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre ... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles reviennent. Ah ! Si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n'est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! Que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue ! »

     

    Outre que c’est en soi une belle histoire, basée sur des classiques assez anciens, Shakespeare réinvente l’ amour total et innocent. La pièce est à la fois tragique et très drôle par moment. Les personnages secondaires tel que la nourrice de Juliette, ou le pauvre Frère Laurent, sont parfaitement posés, juste comme des témoins impuissants du malheur en marche. C’est difficile de ne pas rentrer complètement dans cette superbe histoire d’amour éternel.

    Comment ne pas tomber sous le charme également du film de Franco Zefirelli, avec la douce Olivia Hussey et le frêle Leonard Whiting.

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    Il date de 1968 et reste une de mes adaptations préférées de cette pièce. Probablement que le visage innocent et tellement radieux des deux acteurs y est pour beaucoup…

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    Je l’ai re-visionné pour l’occasion, et le charme opère toujours, et je finis en larmes, presque dévastée par cette tragédie qui s’écrit sous nos yeux…

    J’avoue être vraiment contente du prétexte que m’offre le challenge Shakespeare de replonger le nez dans ces merveilles.shakes.gif


     

     

     

     

     

     

     

    Autre challenge, autre auteur : Agatha Christie (initiée par Les Livres de George Sand). challange-agatha-christie.jpgJe crois avoir lu à peu près tout les Agatha Christie publié en France, entre le collège et la fin du lycée. La suite de mon aventure avec elle a consisté à relire mes préférés et à me délecter des adaptations ciné ou télé, avec David Suchet ou Peter Ustinov, les deux figures tutélaires de Monsieur Hercule Poirot à l’écran. Le crime d’Halloween s’ouvre sur un crime d’enfant. Lors d’une fête d’Halloween, la petite Joyce Reynolds se vante inconsidérément d’avoir assisté à un crime. Bien sûr on la retrouve morte un peu plus tard. La chatoyante romancière Ariadne Oliver assistait à la fête et horrifiée, elle fait appel à son ami Hercule Poirot pour triompher de cette énigme.

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    C’est étrange d’observer les réactions des intervenants, qui restent assez indifférents à la mort de cette gamine (certes un peu odieuse…) Ouvrir un Agatha Christie et ne pas en ressentir de contentement à la lecture est une chose impossible.. J’ai aimé retrouver dans ce roman la farfelu Ariadne, tellement éloignée des manies de Poirot…  L’enquête n’est pas la plus compliqué de la collection, mais on ne boude pas son plaisir.

    Le hasard a fait que Olivia Hussey et Agatha Christie ont ensuite recroisé ma route, mais je vous en reparlerais...

    Une dernière lecture ? Comme j’étais bien partie à pleurer sur le sort de Roméo et Juliette, et que je triais ma bibliothèque, j’ai aimé retomber sur Paul et Virginie, de Bernardin de Saint Pierre.pauletvirginie.JPG

    Autre histoire tragique d’amours contrariés. Une horreur, j’ai pleuré, encore et encore. Alors donc, l’histoire se passe sur l’île de France, autrement dit l’île Maurice de nos jours. Le narrateur se promène et tombe sur deux petites cabanes en ruine et interroge un vieux qui connait leur histoire. Madame de La Tour est la veuve d’un noble libertin, et Marguerite est une jeune bretonne séduite puis abandonnée. Les deux femmes viennent  sur l’île cacher leur honte et accoucher de Paul (pour Marguerite) et Virginie (pour Madame de La Tour)  Les deux enfants sont élevés ensembles sur cette île qui fait figure de paradis à la végétation luxuriante. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’un sentiment amoureux naisse dans le cœur de virginie, pour Paul et que Madame de La Tour, s’en rendant compte, décide de l’envoyer en métropole compléter son éducation, loin de Paul. La distance et les plans contraires de la famille de Virginie ne réussissent pas à éteindre cet amour, et Virginie finira par s’enfuir pour retrouver Paul dans leur paradis de l’île de France. Mais le drame d’une tempête vient briser le cœur de Paul qui voit le bateau qui transporte Virginie détruit sous ses yeux. Le désespoir tuera Paul. Celui qui ne pleure pas est un sans-cœur. Je me rappelle également de l’adaptation télévisé, que je regardais petite avec des paquets de mouchoirs pour éponger mes larmes… J’ai bien envie de remettre la main sur un streaming tiens… Le roman est vraiment très beau, poétique et puis aussi un enchantement pour ce qui est de l’environnement décrit. On a sous nos yeux un paradis naturel : c’est aussi cet attachement à la nature où ils ont été élevés, que nous content Paul et Virginie. Et me vient l’envie de connaître cette île Maurice….C’est une belle apologie de la vie en harmonie avec la nature.

    Roman qui vient compléter mon challenge nature writinglogo-naturewriting.jpg.

     

     

     

     

     

     

     

    On se retrouve demain ? Avec plus de chocolats et moins d’amours contrariés, j’espère !

     

  • Les roses couronnent l'aurore radieuse

    Le hasard des homonymies fait qu’un de mes écrivains préférés se nomme comme une de mes actrices favorites : Elizabeth Taylor. Et là où l’actrice donne à voir un regard aux reflets changeants, et une palette de rôles comme autant d’émotions différentes, l’auteur nous charme par une écriture tellement, tellement quoi ? Je n’ose dire anglaise, tant ce serait un cliché réducteur.

    Elizabeth Taylor est un écrivain britannique du XXème siècle. Je l’avais lu par hasard la première fois, juste parce qu’elle était éditée par Rivages. Il en faut peu pour faire de belles rencontres, qui vous accompagnent toute une vie.

    Peut-être avez-vous vu le film Angel, de François Ozon, tiré de son roman (éponyme). Pour le reste elle n’est pas très connue en France et c’est bien dommage. Ses romans sont pour la plupart des portraits de femmes, tout en subtilités, des portraits de vies plus ou moins brillantes. Elle a l’art de raconter le quotidien dans un trait délicat et raffiné. Mais pas de mièvrerie pour autant. La délicatesse avoisine la noirceur des cœurs.

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    Une couronne de rose n’échappe pas à cette dualité. Voici le résumé de l’éditeur : « Pour Camilla, les vacances à la campagne aux côtés de ses amies Frances et Liz n’ont plus le même parfum : Frances occupe désormais ses journées à peindre, enfermée dans son atelier, tandis que Liz, devenue mère, se laisse accaparer par son enfant.
    Effrayée à l’idée de se retrouver enfermée – et très seule – entre les quatre murs de l’école de filles où elle travaille comme secrétaire, Camilla se lance alors dans une invraisemblable liaison avec Richard Elton. Mais ce garçon rencontré dans le train est aussi menteur et dangereux qu’il est charmant et sûr de lui.
    Publié en 1949, Une couronne de roses est un très beau roman sur l’amitié féminine et sans doute aussi le livre le plus noir d’Elizabeth Taylor.»

    C’est toujours assez difficile de raconter un roman où il ne se passe pas grand-chose qui ne dévoile l’intrigue. Concentrons-nous sur l’écriture. Toute la magie d’Elizabeth Taylor réside dans cette faculté qu’elle a à raconter si bien les petits riens, le vide de l’existence, les heures qui passent à converser ou à interroger des sentiments intérieurs. C’est la peur de l’ennui qui guide Camilla vers  Richard. Le spectacle de la vie de ses amies l’amène à interroger ses propres désirs, ses peurs, ses frustrations… Et s’il ne faut jamais se fier aux apparences, ce n’est que le début de la leçon que recevra Camilla. L’écriture de Taylor est aussi fine qu’une porcelaine de Chine. Pardon pour ce cliché éculé, mais je ne sais autrement comment rendre compte de sa petite musique…

    Le lirez-vous ?

    Pour ma part il vient à merveille démarrer ce challenge vintage que j’avais un peu oublié…

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    Un autre roman ? Oui ! Et pas des moindres ! Un de mes favoris parmi l’œuvre magistrale de Jack London. J’ai profité du challenge Nature Writing découvert chez Keisha, pour le relire.

    Jack London revêt une importance particulière pour moi. Je vous en avais déjà parlé là, avec Martin Eden, un chef d’œuvre. Comment expliquer le bouleversement politique et philosophique qu’a pu créer en moi cet homme… Ses romans, comme ses essais, racontent l’Homme dans ses errements, les injustices, la beauté et le savoir comme ultime refuge. C’est ce qui m’a le plus marqué chez lui : cette façon qu’il a eu d’élever l’amour du Beau et du Savoir au rang de nécessité vitale pour chacun d’entre nous.

    Burning Daylight ou Radieuse Aurore, possède la même force tragique que Martin Eden, avec une issue un peu plus heureuse toutefois. Le résumé de l’éditeur indique que c’est l’œuvre la plus désillusionnée de London. Je ne suis pas d’accord. C’est au contraire la plus optimiste peut-être. Curieusement, elle présente une gaieté totalement absente dans Martin Eden.

    En résumé, le héros, Burning Daylight, est un homme du grand nord, un aventurier, un chercheur d’or, un homme qui risque tout et ne craint rien de perdre.

    « Rares étaient ceux qui connaissaient Radieuse Aurore sous son vrai nom, Elam Harnish. Il avait conquis son sobriquet dès les premiers temps dans le pays à force de tirer le matin ses compagnons de leurs couvertures en leur cornant aux oreilles que l’aurore était radieuse »

    Joueur dans l’âme et tenace, Burning Daylight fera sa  fortune grâce à une mine d’or, et contre toute attente deviendra un homme d’affaire prospère et millionnaire à New-York, puis San Francisco. Mais le milieu de la finance et son absence de valeurs et de morale, auront sur lui un effet pervers. Peu à peu il perd sa bonté, sa générosité et sa compassion. Il devient froid et impitoyable, à l’image du monde qu’il côtoie depuis sa fortune faite. Il faudra le hasard de sa rencontre avec une de ses employées, Dede Mason. Celle-ci va rester à ses côtés pendant de longs mois et l’observer, pendant que lui va tomber amoureux d’elle. Et c’est en voulant l’épouser qu’il découvre à travers ses yeux l’homme qu’il est devenu, si loin du Burning Daylight qu’elle aimait au début.

    Il y a une réflexion très intéressante sur la façon dont l’argent et le pouvoir transforment immanquablement les hommes les plus purs. Burning Daylight sera ébranlé par le portrait que fera Dede de lui, de ce qu’il était, de ce que le pouvoir et l’argent ont fait de lui. Et il en tirera la meilleure conclusion qui soit pour sa santé morale et mentale.

    Je trouve ce roman autrement plus optimiste que ce qu’en disent les critiques, au sens où le héros saura trouver sa propre absolution, pour renaitre à l’homme qu’il était. Et là où Martin Eden perd foi en l’Homme et préfère quitter ce monde, Elam Harnish retrouve le chemin de l’aurore radieuse.

    Tous les bouquins de London me font cet effet : une montagne russe entre espoir et désespoir… Et le questionnement qu’il propose aux lecteurs trouve toujours un écho dans ma propre vie. Nos choix font de nous ce que nous sommes…

    C’est un roman que je recommande les yeux fermés (si je puis dire) et puis on a l’occasion aussi de découvrir les décors de la ruée vers l’or dans le grand nord, cette nature si chère au cœur de Jack London ! Et hop un roman qui rentre dans le cadre du challenge Nature Writing !

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    Demain, nous serons bien loin de ses plaines sauvages…

  • Dumas, Murakami et Haïti

    Merci aux huit adorables personnes qui ont pris la peine d’aller voter pour moi pour le concours de La Coquinerie. Je n’ai gagné ni le week-end (Dieu sait que j’aurais pourtant eu besoin d’une petite échappée, depuis 18 mois que je n’ai pris de vacances ^^) ni l’objet coquin (mais ça je suis déjà bien pourvue, ahem...) Mais je suis contente de mon texte, j’aime écrire, c’est toujours un exercice sympa, et rien que cela est un plaisir en soi !

    Quelques lectures à vous raconter aujourd’hui, assez différentes l’une de l’autre.

    D’abord, un Alexandre Dumas inédit pour moi : le Chevalier d’ Harmental, offert par une personne qui sait combien j’aime Dumas…

     

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    Qu’il en soit remercié, j’ai eu le plaisir d’une lecture qui m’a presque transporté dans ma chambre d’enfant, quand je découvert les Trois Mousquetaires ou  le Comte de Monte-Christo !

    Alors, ce roman est semble-t-il le premier  roman historique écris par Dumas. Raoul d’Harmental est un jeune aristocrate monté à Paris, et qui s’est illustré dans les dernières batailles précédant la mort de Louis XIV. La mort de celui-ci va changer son sort, puisqu’il va se retrouver au milieu des conflits qui marquent la régence sous la minorité de Louis XV. Après avoir perdu son régiment et sa maitresse, Raoul décide de prendre les choses en mains et pour le coup entre vraiment dans les méandres de la conspiration contre le régent. L’occasion pour lui de rencontrer une délicieuse orpheline, Bathilde (oui, le nom est d’époque, cherche pas…) et d’en tomber amoureux…C’est un vrai roman de cape et d’épée, avec des batailles, des guets-apens, des embastillements et des retournements de situations pour le plus grand bonheur du lecteur ! Il y a eu une adaptation télévisée, que je n’arrive pas encore à me procurer, mais qui m’intéresse aussi. Un extrait de l’œuvre :

    « Le 22 mars de l’an de grâce 1718, jour de la mi- carême, un jeune seigneur de haute mine, âgé de vingt- six à vingt-huit ans, monté sur un beau cheval d’Espagne, se tenait, vers les huit heures du matin, à l’extrémité du pont Neuf qui aboutit au quai de l’École. Il était si droit et si ferme en selle, qu’on eût dit qu’il avait été placé là en sentinelle par le lieutenant général de la police du royaume, messire Voyer d’Argenson.

    Après une demi-heure d’attente à peu près, pendant laquelle on le vit plus d’une fois interroger des yeux avec impatience l’horloge de la Samaritaine, son regard, errant jusque-là, parut s’arrêter avec satisfaction sur un individu qui, débouchant de la place Dauphine, fit demi-tour à droite et s’achemina de son côté.»

    […]

    « Ce qu’il avait prévu arriva. Au bout d’un instant, une charmante tête de jeune fille parut dans l’encadrement de la fenêtre ; mais comme sans doute le terrain sur lequel s’était hasardé avec tant de courage celui qui l’avait appelée était trop humide, elle ne voulut point aller plus loin. La petite levrette non moins craintive que sa maîtresse, resta près d’elle, ses pattes blanches posées sur le rebord de la fenêtre, et secouant la tête en signe de négation à toutes les instances qui lui furent faites pour l’attirer plus loin que sa maîtresse ne voulait aller.

    Cependant il s’établit un dialogue de quelques minutes entre le bonhomme et la jeune fille. D’Harmental eut donc le loisir de l’examiner avec d’autant moins de distraction que sa fenêtre étant fermée lui permettait de voir sans entendre.

    Elle paraissait arrivée à cet âge délicieux de la vie où la femme, passant de l’enfance à la jeunesse, sent tout fleurir dans son cœur et sur son visage, sentiment, grâce et beauté. Au premier coup d’œil, on voyait qu’elle n’avait pas moins de seize ans, mais pas plus de dix-huit. Il existait en elle un singulier mélange de deux races : elle avait les cheveux blonds, le teint mat et le col ondoyant d’une Anglaise, avec les yeux noirs, les lèvres de corail et les dents de perles d’une Espagnole.

    Comme elle ne mettait ni blanc ni rouge, et comme à cette époque la poudre commençait à peine à être de mode, et d’ailleurs était réservée aux têtes aristocratiques, son teint éclatait de sa propre fraîcheur, et rien ne ternissait la délicieuse nuance de sa chevelure. Le chevalier resta comme en extase. En effet, il n’avait vu dans sa vie que deux genres de femmes : les grosses et rondes paysannes du Nivernais, avec leurs gros pieds, leurs grosses mains, leurs jupons courts et leurs chapeaux en cor de chasse, et les femmes de l’aristocratie parisienne, belles sans doute, mais de cette beauté étiolée par les veilles, par le plaisir, par cette transposition de la vie qui les fait ce que seraient des fleurs qui ne verraient du soleil que quelques rares rayons, et à qui l’air vivifiant du matin et du soir n’arriverait qu’à travers les vitres d’une serre chaude. Il ne connaissait donc pas ce type bourgeois, ce type intermédiaire, si on peut le dire, entre la haute société et la population des campagnes, qui a toute l’élégance de l’une et toute la fraîche santé de l’autre. Aussi, comme nous l’avons dit, resta-t-il cloué à sa place, et longtemps après que la jeune fille était rentrée, avait-il les yeux encore fixés sur la fenêtre où était apparue cette délicieuse vision.»

    Une merveille, non ? Ceci me permet d’ajouter une petite perle au challenge Alexandre Dumas organisé par Ankia.

     

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    Ma prochaine lecture prévue de cet auteur est Le Collier de la Reine.

    Ensuite, changeons de coefficient espace-temps, comme dirait le Capitaine Kirk, et retrouvons-nous au Japon au XXème siècle.

    Les Bébés de la Consigne Automatique est un roman, des plus connus, de Ryû Murakami. Le premier que j’ai lu de cet auteur. L’histoire est sombre, noire, violente, trash pour tout dire.

     

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    Kiku et Hashi sont abandonnés à leur naissance dans le casier d’une consigne automatique. Le roman raconte le voyage aux enfers des deux enfants devenus adultes, qui revivent le traumatisme initial à travers un délire mental incessant. On suit leur vie depuis l’orphelinat, jusqu’à l’adoption et à leur déliquescence mentale. Sexe, destruction des sentiments et des gens de leur entourage, violence et haine, le roman n’a rien d’une rose épopée. C’est bien loin de l’image d’un Japon zen, propret et carré que l’on pourrait avoir.

    J’ai adoré, aussi bien l’écriture que le sujet. Le côté « dérive psychiatrique » me fascine. L’appropriation d’un traumatisme comme objet de rancune au quotidien est parfaitement décrit. Quoique rancune ne soit pas le bon terme. Il y a un aspect « fatum » plutôt, une force extérieure, presque, qui envahit les deux garçons. Et tous, autour d’eux, vont en payer le prix.  C’est un roman difficile, mais il y a des pages apaisantes curieusement, et puis des personnages secondaires qui apportent un peu de repos.  Créer des liens, être inséré dans la société, peut sembler évident et facile : il suffit d’être et d’exister. Mais ce roman montre au contraire qu’il ne suffit pas de la bonne volonté ou de la bienveillance de quelques un pour apprendre à tisser ces liens. Et on peut voir comment une enfance qui a mal commencé, avec l’abandon, même si elle s’est retrouvée sur de « bons rails », marque une vie entière. L’écriture est dense, cadencée, frénétique presque, et il y a quand même cette dimension d’introspection qui en fait pour moi un roman indispensable. Ça me rappelle un peu pourquoi je hais ce monde, autant que je peux l’adorer…

    Un extrait :

    «Au moment où elle finissait d’étaler le vernis sur l’ongle de son pouce gauche, le bébé, au fond des ténèbres de sa boîte, à la gare, était déjà en état de mort apparente. La sueur qui commençait à perler de tous ses pores, inonda d'abord sont front, puis sa poitrine, ses aisselles, et refroidit tout son corps. Il remua alors les doigts, ouvrit la bouche et se mit soudain à hurler sous l'effet de la chaleur étouffante. L'air était humide, lourd, il était trop pénible de dormir enfermé dans cette boîte doublement hermétique. La chaleur intense, accélérant la circulation de son sang, l'avait réveillé. Dans l'insupportable fournaise de cette obscure petite boîte en carton, en plein été, il venant de naître une seconde fois, soixante-seize heures après être sorti du ventre de sa mère. Il continua à hurler de toutes ses forces jusqu'à ce qu'on le découvre. »

    Ceci me donne le plaisir de participer au challenge Murakami de Martial.

     

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    Pour finir, comme nous sommes dimanche, une petite poésie, autour de la lecture justement :

    La nuque d'un lecteur debout au fond

    Son profil gauche

    Mâchoire serrée

    Concentration massive

    Il s'apprête à changer de siècle

    là, sous mes yeux

    Sans bruit

     

    J'ai toujours pensé

    que c'était le livre qui franchissait

    les siècles pour parvenir jusqu'à nous

    Jusqu'à ce que je comprenne

    en voyant cet homme

    que c'était le lecteur qui fait le déplacement

     

    Ne nous fions pas trop à cet objet couvert de signes

    que nous tenons en main

    et qui n'est là que pour témoigner

    que le voyage a bien lieu.

     

    C’est un poème de Dany Laferrière, poète haïtien.

    L’occasion pour moi de vous parler de l’association Planète-Urgence. Si vous allez sur ce site (click) vous verrez cette initiative en collaboration avec la photographe Laurence Guenoun : la possibilité d’acheter des tirages photos, qui viendront aider au financement et à la reconstruction d’Haïti. Je vous laisse lire et regarder les photos en questions. Le temps passe, et nous ne suivons pas toujours l'évolution des situations d'urgence du passé... Un petit rappel de temps en temps nous fait souvenir qu'il y a de par le monde bien des gens qui ne vievent pas un quoitidien enviable. Et tout près de chez nous aussi, hélas...

    Bon, ça nous fait un dimanche bien rempli, dont je vous laisse profiter, sans vous retenir plus longtemps. Mais en vous remerciant de votre présence ici, jour après jour.

     

    Bonus : un article sur Salade Océane !

     

     

    Les compagnons poètes du dimanche de Bookworm :

     

     Alex : Mot-à-mots Alinea66 : Des Livres... Des Histoires...Anne : Des mots et des notes, Azilis : Azi lis, Cagire :Orion fleur de carotte, Chrys : Le journal de Chrys, Ckankonvaou : Ckankonvaou, Claudialucia : Ma librairie,Daniel : Fattorius, Edelwe : Lectures et farfafouilles, Emmyne : A lire au pays des merveilles, Ferocias : Les peuples du soleil, George : Les livres de George, Hambre : Hambreellie, Herisson08 : Délivrer des livres?, Hilde : Le Livroblog d'Hilde , Katell : Chatperlipopette, L'Ogresse de Paris : L'Ogresse de Paris, L'or des chambres : L'Or des Chambres, La plume et la page : La plume et la page, Lystig : L'Oiseau-Lyre (ou l'Oiseau-Lire), Mango :Liratouva, MyrtilleD : Les trucs de Myrtille, Naolou : Les lectures de Naolou, Océane : Oh ! Océane !, Pascale :Mot à mot, Sophie : Les livres de Sophie, Wens : En effeuillant le chrysanthème, Yueyin : Chroniques de lectu