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Bavardages - Page 3

  • Mythe Loaf

    Retour de mes petites listes de fin de semaine, résultats de mes flâneries online et irl, avec au passage un jeu de mot bien pourri en titre :)

    Jack London est un de mes auteurs favoris, aimé, admiré, un auteur à part que j’aime autant pour sa plume que pour ses positions politiques.

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    Un mythe parmi les mythes. Au cœur de ses ouvrages, le Talon de Fer est un de ceux qui m’a le plus touchée, que j’ai offert, partagé, encouragé à lire, tant ce qu’il écrit trouve encore un écho aujourd’hui. La plupart de ses romans, récits et nouvelles ont été publiés aux merveilleuses éditions Phébus, qui fait un très beau travail autour de Jack London. Mais en me promenant sur le site de Claude Guillon, j’ai vu que les éditions Libertalia souhaite rééditer ce fameux Talon de Fer, livre ô combien politique, dans une nouvelle traduction, revue, dépoussiérée et qui redonne un peu de lumière à l’aspect politique de l’œuvre de London. Cette retraduction a un coût, surtout pour une maison indépendante comme Libertalia, et celle-ci nous invite donc à participer, au travers d’une souscription, au financement de la réédition du Talon de Fer. Si comme moi vous êtes sensible à l’œuvre de Jack London, n’hésitez pas à faire un tour sur ce site.

    Tanis Chandler est un mythe vivant, une légende comme il ne peut en naître qu’à Nantes. Car oui, Tanis Chandler est nantaise, autant qu’elle fut une (éphémère) étoile d’Hollywood. J’aime ce type d’information, qui me persuade chaque jour que Nantes est définitivement le centre du monde, ainsi que l’affirmait André Breton… Je regarde cette photo de la belle Tanis Chandler, j’imagine son périple, de la rue du Calvaire à Hollywood, et je regarde la liste de ses films en me demandant, avec les lecteurs de Presse Océan, ce qu’a été la vie de cette femme après la gloire hollywoodienne. Bref, un joli conte dont la conclusion est encore à écrire.

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    Van Gogh est un autre mythe, un de ceux qui stimule la création de ses admirateurs. Et à quel point ! Un long métrage sur sa vie est prévu pour fin 2016. Quoi d’extraordinaire me direz-vous, des films sur Van Gogh, ce n’est pas ce qui manque. Certes. Mais ce futur film sera réalisé à partir de ses propres peintures. L’idée folle est de se servir de l’œuvre même de Van Gogh comme support à ce film, d’une manière totalement inédite, comme le montre le trailer :

    J’ai particulièrement hâte de voir le film entier.

    Avant d’être un mythe et d’accéder à la gloire ou la reconnaissance, il faut, parait-il, trouver sa vocation, ce truc mystérieux qui nous fait soulever des montagnes, parfois jusqu’à éblouir le monde. Je ne sais pas pour vous, mais moi cette idée de la vocation m’a toujours gênée. J’admire les gens qui peuvent en ressentir une, nourrir une passion et donner toute leur énergie dans cette seule direction. Pour ma part, j’aime un peu tout et n’importe quoi, dans le désordre et sans réelle échelle de préférence. Enfin, pour être plus précise, ce n’est que très récemment que j’ai commencé à réfléchir à cette question : défricher mes multiples amours pour définir ce qui relevait vraiment de la vocation et de la passion. Autant vous dire que ce n’est pas simple quand on a une nature infidèle, ou éclectique, ou versatile diront les plus vilains. Bref, quand je suis tombée sur cette conférence TED de Emilie Wapnick (clic pour regarder), je me suis dis, enfin on parle de gens comme moi ! Si vous aussi vous ne savez pas choisir, si vous ne savez pas ce que vous voulez faire alors que vous êtes « grand », si le choix de votre profession s’est faite au hasard, ou pour faire plaisir, alors cette conférence est pour vous.

    Dans un autre genre, mais un mythe également, tant il a été retravaillé, de manière plus ou moins heureuse, Robinson Crusoé est de ces histoires qui inspirent : après tout la solitude est la porte ouverte à l’imagination. Cette fois-ci, c’est aux enfants, petits et grands, que s’adresse cette nouvelle interprétation du solitaire sur son île, puisque il s’agit du nouvel animé de Studio Canal. Plus je vieillis et plus j’aime les dessins animés, d’autant plus quand je peux partager ces moments avec mon fils. Dans cette nouvelle version, le mythe du naufragé est vu du point de vue d’un perroquet, qui vit sur l’ile déserte avec ses amis animaux, et qui a pour particularité de croire qu’il existe quelque part un monde en dehors de son île. Aussi, quand Robinson fait naufrage sur cette île, tous les animaux sont en effervescence et  méfiant, alors que mardi, le perroquet y voit l’occasion de découvrir l’inconnu, de rompre la monotonie de son existence. La rencontre entre l’homme et les animaux sera ponctuée de haut et bas, avec autant de larmes que de rires. Et c’est peut-être ce qui est le plus attachant dans ce film : des portraits tout en nuances, permettant ainsi divers degré de lecture suivant notre âge. Mon fils a beaucoup aimé, parce que cela lui semblait réaliste ; en effet tout ne se passe pas forcément bien, et les « méchants » peuvent (presque) gagner, si l’on n’y prend garde. L’aspect 3D ne m’intéresse pas, mais uniquement parce que je ne la vois pas (hé oui !), par contre mon fils a trouvé que cela rajoutait de l’intensité au film. En fait il a plutôt dit « ça fait encore plus vrai », mais ça revient au même ^^ Bref, si vous voulez passer un chouette moment seul ou avec enfants, et pourquoi pas après discuter des fausses apparences, des relations de confiance, de la naissance de l’amitié ou simplement rire, vous aurez avec Robin Crusoé un support parfait ce weekend.

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    Enfin, impossible de finir ce billet sans parler de la mort d’un autre mythe, l’inégalable Prince Rogers Nelson. Depuis la mort de Michael Jackson en 2009, j’ai l’impression que la vie se fait fort de m’arracher les idoles de mon enfance une par une. J’ai la tête encore pleine de ses clips d’une sensualité folle, la même que dégageait sa musique. Encore un artiste qui va nous manquer. Je vous laisse avec le fabuleux Purple Rain, et vous souhaite un joli weekend.

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  • AAARRRRGGGGHHH

    J'étais en train de finir une note sur un sujet vachement capital (l'état de mes mains, les crèmes idoines et tout le bazar) quand au moment de fermer le document, un petit pop up me demande confirmation ds modifications. Alors moi je coche quoi ? Forcément oui. bah non, je coche non comme une putain de débutante du clavier je coche non et tout a disparu bien entendu.

    Alors voilà je viens chouiner ici cinq minutes.

    Ce soir ça ira mieux.

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  • Avril Enchanté

    Le titre de la note est trompeur, mais on, je ne vais pas vous parler d'Elizabeth Von Arnim (quoiqu'un jour il le faudra !)

    C'est une note de début de saison, pour en appeler au printemps, espérer le soleil (sachez qu'au centre du monde, Paris donc, il pleut) (c'est une petite plaisanterie, il va de soi que le centre du monde, c'est Nantes, même André Breton le dit).

    C'est une note pour vous dire, à vous qui vous perdez peut-être ici de temps en temps (qui sait...) que je travaille beaucoup trop (il est temps que ça cesse !!) (Mais peu de risque.)

    Une note pour vous dire de repasser ici, de temps en temps, pour peut-être partager mes lubies, mes envies, mes découvertes.

    Une note de début de saison pour vous dire que le printemps sera sous le signe de la photo, de la littérature et de l'art sous toutes ses formes. Et sous le signe du partage, j'espère.

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  • Printemps des Poètes

    Le Printemps de la Poésie a commencé sous la pluie à Paris. Mais la pluie, c’est un événement météorologique très poétique, alors c’est parfait.

    L’idéal, ce serait de parcourir les rues, avec un genre de garde-champêtre pour annoncer des lectures, et les gens se mettraient à déclamer tous ensemble de la poésie, comme ça, à ciel ouvert dans la ville, pour tout le monde. Mais bon, les trucs officiels ça consiste surtout à endormir un parterre de vieux, ou d’écolier non consentants à la purge, par des discours plus lénifiants les uns que les autres, tout ça pour faire « vivre » la poésie. Je m’autoriserai presque un « lol ».

    Mouais, plus ça va et plus le Printemps des Poètes c’est le Printemps de quelques uns, dans un entre-soi détestable, avec quelques activités dont pour en entendre parler franchement faut être motivé.

    Bref ça m’énerve.

    Bon, un petit Paul Eluard pour la route ? Ce poème, comme tous ceux de Paul Eluard notez bien, rencontre un écho formidable à mon cœur. J’espère que quelqu’un le lira, qui saura combien je l’aime toujours infiniment.

     

    Même quand nous dormons – Paul Eluard

    Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autre
    Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lac
    Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
    Un jour après un jour une nuit après nous.

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  • Pour un 8 mars littéraire

    Au début, j’avais pensé ne rien écrire, et passer sous silence ce 8 mars. Chaque année nous avons droit au même bal des faux-culs, mâtiné d’un sexisme commercial de plus en plus énervant, tant ce jour est prétexte aux différentes marques pour nous fourguer leurs produits. J’adore les produits de beauté, les fringues, les chaussures etc.. mais franchement c’est insultant et agaçant de recevoir des sms/mails de la part des enseignes de cosmétiques ou mode, nous gratifiant de réductions cadeau à l’occasion de la journée de la femme. Faut vraiment être une équipe de cons finis aux services marketing des dits marques pour persister, en 2016, dans cette communication (de merde). Ces marketeux oublient une chose essentielle : le 8 mars est là pour nous rappeler que dans bien des pays, y compris le notre, les droits des femmes sont bafoués, niés, massacrés. Alors très sincèrement, les 20% de réduction sur la petite robe, ou le rouge à lèvres, ce n’est pas foncièrement la préoccupation du jour, sans compter l’éternelle réduction de la femme à ces futilités, qui ne sont qu’une infime partie de notre être bordel de nom.

    Bref, prenons le temps, ce jour comme le reste de l’année d’ailleurs, de réfléchir, d’observer ce qu’il reste encore de combats à gagner, et comment les gagner. Prenons le temps de lire aussi, des livres qui participent à l’éveil d’une conscience indispensable à ce combat.

    Je ne me suis jamais présentée comme féministe, pour moi la question ne se posait pas vraiment. Peut-être qu’avant, vers l’adolescence, il me semblait évident que tout le monde ne pouvait être que féministe : qui, dans le monde moderne des années 80/90, pouvaient ne pas vouloir l’égalité de tous ? J’étais vraiment naïve et ignorante du monde. C’est par les livres que j’ai commencé, et continué ma réflexion sur le sujet.

    Au départ, ce sont des lectures de hasard, c'est-à-dire des livres lus sans volonté précise de ma part de lire sur le sujet du féminisme, et qui m’on amené à réfléchir un peu différemment. Voire à réfléchir tout court.

    Le premier d’entre eux, c’est l’essai de Virginia Woolf, Une Chambre À Soi. Le lire m’a ouvert les yeux sur une évidence qui était pourtant là, offerte à mon regard. Pourquoi les femmes n’accèdent pas à la même réussite qu’aux hommes, pourquoi n’ont-elles pas la même possibilité d’étudier, de progresser. Sont-elles plus bêtes ? Non, évidemment. Il leur manque, il NOUS manque seulement, et essentiellement, cette fameuse chambre à soi, cette possibilité de s’isoler du fracas du monde, de s’extraire d’un rôle social, et d’obligations, pour se consacrer à autre chose qu’à un devoir biologique et social. Il manquait aux femmes de son époque la liberté de choisir une vie, de voyager, d’être financièrement indépendante. Cette liberté est encore à conquérir, en 2016, pour bien trop de femmes. Le partage des tâches ménagères et de l’éducation des enfants est une évidence encore trop théorique. Combien de femmes mettent de côté leurs ambitions, leurs rêves, parce que c’est plus simple, plus « logique » socialement ?

    Dans la suite de Virginia Woolf, j’avais lu à l’époque, et encore par hasard, sans savoir à quoi m’attendre, Une Maison de Poupée, de Henrik Ibsen. Le personnage de Nora, la « petite alouette » de son mari, marque toute jeune lectrice. J’ai ressenti de l’agacement, puis de la peine, pour cette femme d’apparence stupide et superficielle. Encore plus d’agacement envers son mari qui prolonge dans son mariage le paternalisme de toute une société. L’émancipation de Nora, son éveil à sa propre valeur, font de la pièce de Ibsen une expérience de lecture qui bouleverse les certitudes.

    Plus tard, Gisèle Halimi a fini d’ancrer dans la réalité la nécessité des combats féministes au quotidien. La Cause des Femmes, avec le procès de Bobigny, a été encore plus bouleversant. C’était étrange pour moi de considérer qu’une jeune fille, moins de vingt ans plus tôt, affrontait l’humiliation d’un procès, une accusation publique de toute la société, pour avoir subit un avortement. J’avais déjà beaucoup d’admiration pour Gisèle Halimi grâce à son combat contre la torture en Algérie (l’essai autour de Djamila Boupacha est d’ailleurs un autre livre-pivot de mon engagement politique, mais c’est un autre débat).

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    Bref, encore une fois, prise de conscience et ancrage dans le réel : les livres sont là pour nous rappeler le chemin parcouru, et ce qu’il nous reste à conquérir.

    Je me rends compte que le sujet me passionne et qu’il y a encore quelques livres traitant plus ou moins du sujet, dont j’ai envie de vous parler, peut-être plus en détail. Je pense notamment à King Kong Theorie de Despentes, au Carnet d’Or de Doris Lessing, à La Servante Écarlate de Margaret Atwood. Je pense aussi à Christine Delphy, à Nikki Gemmell et Mona Chollet, à Judith Butler et Annie Ernaux. Plein d’occasions de revenir m’épancher ici :)