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Les livres - Page 23

  • Petit Tom et grands fauves

    Une tasse de thé, un bon roman, c’est pas le bonheur ça ?

    C’est tellement un cliché éculé que de vanter le plaisir que l’on peut ressentir à feuillet quelques bonnes pages en savourant un thé, mais c’est si vrai. Des moments de perfection.

    Ces moments de perfection, j’en ai été redevable cette semaine à Barbara Constantine.

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    Tom, petit Tom, tout petit homme Tom est un merveilleux petit bijou.  Tom et un petit garçon de onze ans, qui vit seul avec sa mère Joss, dans un mobil home. Une vie faite d’expédients, de petits boulots pour la très jeune Joss, de petites incursions dans les potagers voisins pour améliorer l’ordinaire. Tom fait ses devoirs le soir, parfois avec sa maman, qui voudrait rattraper son retard pour devenir infirmière. Joss a la légèreté et parfois l’inconséquence des adolescences non terminées. Elle aime sortir le soir, et se moque de son petit trouillard de fiston, qui n’aime pas rester seul dans le mobil home. Joss n’est pas un modèle de mère parfaite, mais elle aime Tom, et elle veut le protéger. Un jour, dans une de ses virées potagères, Tom tombe sur une vieille dame, allongée au milieu de son jardin. Tom va s’occuper d’elle, et de ses animaux.  Puis un autre personnage va réapparaitre, dans la vie de Tom, Samuel, qui était amoureux de Joss onze ans auparavant…

    Samy, Joss, Madeleine, des voisins avec un potager et un cœur bien généreux… Je ne pensais pas aimer ce roman, lu comme ça, pour voir. Et j’ai adoré. La plume légère et grave de Barbara Constantine dessine un petit Tom incroyable. Un petit garçon aux propos parfois graves, et parfois tellement enfantin. Je me suis surprise à vouloir le serrer dans mes bras pour le rassurer… Les autres personnages sont tout aussi attachants. Barbara Constantine réussit à amener une intrigue qui lie les personnages, à créer de ces hasards heureux qui font aimer la vie et la littérature.

    Que dire d’autre à part, lisez-le, vous serez heureux.

    Tom petit Tom tout petit homme Tom – Barbara Constantine – Livre de Poche – 6€

     

    Passons à un autre genre : le roman historique. Les Borgia sont un thème à la mode. Une série américaine va bientôt être diffusée en France,  et il y a comme une légère odeur de souffre autour. Sexe, argent, pouvoir, religion, c’est un genre de mélange explosif et attirant.

    J’avoue que comme la plupart des gens, je n’avais qu’une vision tronqué de cette période, et uen image erronée de la plupart des personnages.

    Le roman de Claude Mossé, un journaliste à ne pas confondre avec l’historienne spécialiste de l’antiquité, est une petite lecture vraiment agréable, malgré quelques défauts de style…

    J’ai trouvé le roman par hasard, en cherchant tout autre chose, et je me suis dit pourquoi pas (je me dis des trucs dingues des fois…)

     

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    Bref, voilà nos deux tomes sous la main, la fameuse tasse de thé, et c’est parti pour de bons moments de lectures.

    Le résumé de l’éditeur : « La papauté a définitivement quitté Avignon pour Rome. À Valence, en Espagne, les Borgia se préparent à mettre la main sur le gouvernement de l Église. Rien ne les arrêtera. Deux papes Borgia occuperont le Trône de saint Pierre, mais à quel prix ! Intrigues, corruption, alliances sulfureuses, amours illégitimes, crimes, luxure, ils ne reculeront devant rien.
    Qu il s agisse d Alonso Borgia, devenu Calixte III, de son neveu Rodrigue, plus connu sous le nom d Alexandre VI, ou des enfants de celui-ci, le bouillant César et la belle Lucrèce, pour satisfaire leurs ambitions les coups les plus bas sont permis. Personnages hors du commun, les Borgia vivent pourtant dans un monde qui, le Moyen Âge achevé, s ouvre à la Renaissance. Les arts et les sciences s’ épanouissent ; ils joueront un rôle prépondérant dans cette mutation. Avec Les Borgias, Claude Mossé s attache à la longue histoire d une famille exceptionnelle.
    Une fiction conçue comme un roman policier du xvie siècle. Une fresque où, de rebondissements en événements imprévus, de la première à la dernière page, le bien et le mal s entremêlent. »

    Nous voilà embarqué dans un voyage de quelques années, à travers le regard de Vicente, le héros principal, qui va graviter autour de la famille des Borgia.

    Nous verrons l’ascension d’ Alonso Borgia et de ses descendants. Alexandre, César, Lucrèce, une drôle de famille, toute entière vouée au pouvoir, à la violence, à l’argent et au sexe le plus échevelé.

    La recherche de Vicente sur ses origines de petit orphelin est le prétexte à l’exploration d’un siècle agité, de ses mœurs et de ses intrigues politiques.

    Le sujet est passionnant et traité de manière assez érudite et précise. Ce qui conduit parfois à une certaine lourdeur de style, mais si l’on est indulgent on peut passer outre. Et j’avoue, je n’ai pas boudé mon plaisir, malgré les digressions maladroites et certaines répétitions et longueurs (à se demander parfois si l’auteur voulait s’assurer de son propre propos)

    Les Borgia – Claude Mossé - HC éditions

    Tome 1 Les Fauves – 19 €

    Tome 2 La Chair et le Sang – 19€

  • Harlan Coben - Remède Mortel

    Entamer un roman de Harlan Coben, c'est le risque de passer une nuit blanche. Cela a été le cas encore cette fois ! 

    Remède Mortel est la nouvelle sortie française du maitre américain du suspens. Il s'agit de la réédition de son second roman, paru initialement en 1991.

    Le sujet tourne autour du SIDA, maladie qui marque nos sociétés depuis les années 80 hélas. 

    Je vous mets le résumé de l'éditeur : "Une clinique new-yorkaise hautement sécurisée. Un médecin qui se suicide. Des patients sauvagement assassinés.

    Coïncidences ? Complot ?
    Et si l’annonce prochaine d’une extraordinaire découverte médicale avait déclenché cette vague meurtrière ?
    Sara Lowell, jeune journaliste très en vue, mène l’enquête. Mais ses révélations pourraient bien faire d’elle la prochaine victime d’un mystérieux serial killer…"

     

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    Le sujet est sensible. Un serial killer qui s'en prendrait à des malades du SIDA, les enjeux autours d'un éventuel traitement, tout ça crée une ambiance tendue. On est comme sous pression: à la fois intrigué par l'enquête elle-même, et inquiet pour les différents personnages, notament Sara et mari.

    Les scandales politico-sanitaires sont hélas une sorte d'habitude sous nos latitudes, en France ou ailleurs, alors on trouvera toujours à s'identifier, à s'interroger et à s'émouvoir de ces sujets. Si on rajoute à cela la plume incisive de Coben, et sa capacité à nous tenir en haleine, avec plus de rebondissements que dans un match de basket, on a l'assurance de frémir jusqu'à la dernière ligne !

    La chute finale est comme toujours chez Harlan Coben l'occasion d'un assaut final sur nos émotions de lecteurs.

     

    Retrouvez plus d'info sur ce dernier opus, disponible depuis le 15 septembre, sur le site de l'auteur, Harlan Coben, ainsi que sur sa page Facebook !

  • Lire, des fois, ce n'est pas obligé...

    Parfois je me dis que je devrais m’abstenir de lire certaines choses. Je sais que serais déçue, et pourtant je me lance, sans m’arrêter en chemin.

    Trois livres différents, pour trois déceptions, dont deux auxquelles je m’attendais et une que je craignais...

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    Avec Laurent Gaudé, ça n’a jamais été facile. Je n’accroche pas à son écriture, son sens du récit me passe au dessus de la tête et je ne comprends pas son succès. (certes, je suis un peu jalouse de n’importe quel écrivaillon publiée, je me meurs de ne pas l’être moi-même...) Passée cette petite jalousie, je ne peux que sincèrement avouer ne pas accrocher aux côtés sinueux des récits de Laurent Gaudé. Là où Murakami sait créer un monde de rêves parallèles, Gaudé me donne à voir une sorte de brouillon mal ficelée. Je n’arrive pas à voir où cette pelote emmêlée est censé m’emmener.  Les Olivier du Négus  souffre à mes yeux des mêmes défauts. J’ai essayé de rentrer dans ces 4 récits, mais impossible. Je me suis emmerdée comme jamais. Du monologue brouillon et interminable, des histoires intéressantes sur le papier, en théorie, mais si mal exploitées… J’ai beau y repenser, entre l’Afrique, l’Antiquité, l’ Italie, qui revient sans cesse, les histoires de morts, de vie et de guerre, aux belles promesse, de tout cela il ne me reste qu’un ennui lourd. J’ai fini ma lecture comme on monte une pente raide, avec efforts et suées à la clé… On verra le prochain, je ne désespère pas…

    Autre déception, tout à fait calculée celle-là, c’est le dernier Sophie Kinsella,  la reine de la mauvaise chick lit…

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    On retrouve notre accro du shopping en mère de famille, toujours aussi déraisonnable, et flanquée d’une gamine, Minnie, aussi à claquer que la maman… On observe donc les sessions shopping mère-fille, on se moque un peu de la totale nullité de l’accro en matière d’éducation. C’est l’occasion pour Kinsella de gagner un peu plus d’argent avec sa franchise. On sent que ça s’essouffle, tant les situations sont grotesques et grandiloquentes. Et tout finit par s’arranger royalement, ouf. Pourquoi le lire, me direz-vous ? Je  ne sais pas. Peut-être mon éternel et personnel challenge « je ne sais pas résister à une couverture pourrie de Chick Lit » Pardon. Mais j’ai recommencé ensuite…

    Avec ça :

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    Oui, déjà la couverture pique les yeux, tout ce rose…ça fait bobo aux mirettes.

    Passée la couverture, ça continue dans la douleur, mais là, c’est les phrases et l’histoire qui font mal… Carrie est une jeune étudiante qui monte de sa province à New-York pour un stage estival d’écriture (tiens, c’est Candace Bushnell qui ferait bien d’entamer un stage d’écriture..)

    Bref Carrie se fait voler son sac, est hébergée par une fêtarde de première, la chère Samantha, et rencontre une féministe hystérique (sic) Miranda. Tout ce petit monde va en soirée, tombe amoureux, rompt, retombe amoureux et bla bla et bla bla bla… Ce qui m’a étonnée, c’est que Candace Bushnell essaie de nous présenter Carrie comme une apprentie écrivain, mais celle-ci est motivée par tout sauf l’écriture. C’est assez curieux. Sinon, l’histoire est inintéressante, faiblarde et mal racontée.

    Avec une couverture rose… J’ai honte, un peu... Au moins, ça me fait participer au challenge de Stephie !

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  • Tuer le Père - Amélie Nothomb

    J’ai reçu en début de semaine le dernier ouvrage de Amélie Nothomb, celle que j’ai parfois envie d’appeler la petite fiancée des libraires tellement elle vend...

    Soyons clair, elle n’est pas ma tasse de thé.

    Mais… Pourtant…

    Parlons d’abord de ce que je peux bien lui reprocher. Pas grand chose en fait, si ce n’est de légèrement bâcler ses romans. C’est mon avis (et je le partage…) mais j’ai tout un gout de trop peu quand je referme ses livres. Elle a le talent nécessaire pour allumer comme des braises, puis ça s’éteint brusquement. Comme si elle ne voulait pas aller au-delà d’un certains nombre de pages. La plupart du temps, c’est vraiment l’effet que ça me fait : Amélie stoppe parce qu’il faut stopper. Alors qu’elle ouvre par ailleurs de telles possibilités d’écriture, des caractères à explorer, des failles  chez ses personnages qu’elle ne creuse pas assez…

    Ce nouveau roman, Tuer le Père, est aussi court que frustrant. Frustrant parce que j’ai aimé le lire, j’ai aimé les personnages et la démarche décrite.

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    Joe  habite avec sa mère, une femme qui tient plus aux nombreux hommes qui passent dans son lit, qu’à son fils. Elle ne le comprend pas, ne se sent pas de liens avec lui. Joe est passionné de magie, et c’est bien la seule chose qui le tient debout. L’absence d’un père, l’indifférence de sa mère, l’incompréhension générale, il finira pas s’en débarrasser et accepter de quitter le domicile maternel sur demande de sa mère. En effet celle ci a un énième homme dans sa vie, lequel ne supporte pas Joe.  Elle propose donc à son fils de quitter la maison en échange d’une petite somme mensuelle.

    Du haut de ses 15 ans, Joe  va habiter à l’hôtel, et se servir de ses dons de magiciens pour gagner sa vie, de-ci delà. Un soir, il rencontre un homme, qui lui dit que des talents tels que les siens trouveront à s’épanouir avec le bon professeur, et lui parle de celui qui est le meilleur magicien de la ville et du monde.

    C’est comme ça que Joe atterrit chez  Norman et Christina. Une sorte de lien va se créer, une famille même. Norman et Christina vont s’occuper de Joe, comme d’un fils. Norman lui apprendra ses tours, fera de lui le meilleur manipulateur de cartes possible. Jusqu’à la première trahison de Joe.  Qui sera pardonné, car un père pardonne à son fils, lui dit Norman.

    Jusqu’à la deuxième trahison de Joe, qui sera aussi pardonné, car Norman aime Joe comme le fils qu’il s’est choisi.

    Et c’est là le nœud gordien de l’affaire. Qui est le père de Joe ? Norman ? Ou celui pour qui Joe le trahi depuis le début, comme il le lui expliquera ?

    Est-ce que Joe en infligeant à Norman de telles trahisons, en le tuant littéralement à travers ses actes, le reconnait comme père malgré ses dénégations ?

    Joe tue Norman à travers ses actes, aussi précisément qu’un enfant cherche à tuer son père. C’est ce que Norman pense, et c’est ce qui l’aide à pardonner et à continuer d’aimer Joe, malgré Joe lui-même. Pendant que l’enfant lui, explique que ses actes ne sont que la fidélité qu’il marque au vrai père qui l’a choisi. Et toute la confrontation est là, entre un père qui veut trouver la faille chez ce fils, et un fils qui choisi de reconnaître un autre homme pour père. Un homme qu’il n’aura vu que 2 fois dans toute sa vie, le temps de trahir Norman.

    Les 150 pages du romans sont denses, prenantes, et la petite heure que j’ai passé à le lire m’a laissé quand même sur ma faim. J’aurais aimé que Nothomb creuse un peu plus du côté de la confrontation Norman-Joe après la révélation de la trahison originelle.

    En somme, j’aurais envie de le conseiller, parce que je l’ai lu d’une traite et que j’ai adoré le sujet, mais je trouve le traitement incomplet…

    A lire quand même.

  • Norwegian Wood

    Il y a des chansons qui font remonter à la surface des souvenirs qu’on croyait oubliés.

    Le pouvoir d’évocation de la musique va rarement sans un peu de mélancolie.  Le roman d’ Haruki Murakami, la Ballade de l’Impossible, était initialement publié sous le titre de Norwegian Wood, comme la chanson des Beatles. Et c’est cette chanson qui ouvre la mémoire du héros à son passé pas si lointain.

    Watanabe se rappelle son meilleur ami Kizuki, suicidé, et  Naoko leur amie d’enfance à tout deux. Le hasard fait se croiser à nouveaux leur chemin, et si Watanabe est amoureux de Naoko, celle-ci se noie dans un traumatisme sans fin depuis la mort de Kizuki.  Watanabe reste proche d’elle, mais à distance. La distance que la folie douce de Naoko lui autorise. C’est une relation étrange qui unit ces deux là : la proximité la plus intime, laisse la place aux obsessions morbides de la jeune fille, qui empêche toute relation de s’épanouir. Par ailleurs, Watanabe rencontre la jeune Midori, une étudiante toute à l’opposée de lui, tant elle est transparente, volubile presque, et si fantasque. Là, pas de limite à l’intimité, cette jeune fille fait part de tous ces rêves, de ses envies, de ses désirs.  Watanabe se promène dans la vie de ses deux femmes, dans la sienne aussi. Et s’il y a un chemin à tracer, ce n’est pas forcément vers la maturité et la prise en main de toute sa vie. Au contraire, peut-être que toutes les questions qu’on se pose, sur la vie, pourquoi telle chose arrive, telle chose ne fonctionnent pas, pourquoi on vit et on meurt, toutes ses questions ne trouvent de réponses qu’à la fin, toute fin de notre vie.  L’apprentissage dure le temps de l’existence, pas moins.

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    J’ai fermé les yeux, entre deux chapitres, et je me suis rappelé des chansons. Et je me suis rappelé des événements, attachés à ces chansons, de manière tout à fait irrationnelle. Est-ce que ce roman est celui de la jeunesse ? Certainement, puisqu’il met en scène des jeunes, au milieu de Mai 68… Mais c’est surtout le roman de la compréhension de la vie.  Je suis confortée dans ma certitude la plus absolue : n’en avoir aucune.

    C’est un roman dans lequel il ne se passe pas comme grand-chose, comme dans la plupart des meilleurs. Le plus important est dans l’écriture de Murakami, qui vient tremper sa plume dans notre âme collective.

    J’ai malheureusement loupé le film, qui a été adapté du roman, mais ce n’est que partie remise.

    Cette lecture était une lecture commune avec Martial, publiée avec un peu de retard. Quand je vous dis que je frôle le burn out…

    La prochaine fois, je vous parlerai de ce que m'évoque cette autre chanson des Beatles :

     

     
    podcast

    The long and winding road