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La musique - Page 17

  • Etre un lutin dans la forêt


    Puisque nous parlions hier de décembre, aujourd'hui nous allons évoquer Noël ! Il n'est jamais trop tard pour en parler !

    C'est Angelita qui en fait son défit-mot du mois, et c'est bien de saison ! Oui, j'avais jusqu'au 29, mais ce n'est pas grave, je serais hors concours, juste le plaisir de participer !!!

    Noël ne revêt pas la même signification enfant qu'adulte. Je ne m'étendrais pas davantage sur mes réminiscences enfantines, il y aura bien d'autres occasions pour ça !

    Parlons plutôt de ce que m'évoque Noël maintenant.

    C'est une histoire à raconter, un arbre à décorer, qui est le décor de cette histoire !

    Depuis 4 Noël maintenant, j'achète quelques décorations pour l'arbre, des objets auxquels je peux plaquer une petite histoire. Et tout cela est l'occasion d'imaginer un monde enchanté qui vit dans cet arbre !

    Oui, plutôt que de simplement accrocher des boules et des guirlandes, je suspends des objets de toutes sortes, qui sont les personnages d'un univers imaginaire :

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    Il y a des tas de petits lutins, des pères noël étrange, des fées et des elfes, des flocons de neige. Je vois Noël comme l'occasion de raconter une belle histoire, qui évolue chaque année, de nouveaux personnages faisant leur apparition, comme de nouveaux amis.

    J'espère continuer encore longtemps cette histoire. C'est en quelque sorte ma tradition de Noël ! J'aurais adoré écrire des contes pour les enfants, les faire rêver, comme m'a fait rêver Grimm (oui je place la barre un peu haut ^^).

    Voici une chanson que je  passe souvent à Noël, c'est un classique brésilien, revisité en français par Bïa, une chanteuse que j'adore !


    podcast

    Bïa - Le Chevalier


    J'étais le chevalier
    Et mon cheval était ambassadeur
    Je partais délivrer
    Ma fiancée des griffes des chasseurs
    je combattais des bataillons
    D'extraterrestres et de dragons
    Et mon épée barbare se changeait en guitare
    Alors j'étais chanteur

    j'étais le roi des rois
    J'étais le juge et l'idiot de la cour
    Et j'inventais des lois
    pour obliger le monde à faire l'amour
    tu étais la villageoise que j'ai fait couronner
    Et tu étais si belle à regarder
    Que toute nue tu dansais pour toujours

    Non, tu t'en vas pas
    si tu veux bien j'étais ton aquarelle
    J'étais ton animal
    Ton tapis volant voleur
    Non , regarde-moi
    C'était le temps où on avait des ailes
    On était nés mille ans avant le temps du mal et de la peur

    J'étais adulte enfin
    Le temps des fiées devait bientôt finir
    Les portes du jardin
    S'étaient fermées juste avant de mourir
    Tu as pris la clef des champs sans me dire au revoir
    Et moi j'étais le fou vêtu de noir
    D'un vieux royaume oublié dans la nuit.

     

    Je vous embrasse tous, et n'oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorale, vous avez jusqu'à demain, une pièce d'identité et une quittance de loyer ou d'EDF et hop à la Mairie !

     

  • Odeur de décembre


    podcast
    Yasmine et Marc Lavoine - Lentement


    Tout va trop vite sur la Terre. A peine aurons-nous fêté la nouvelle année, qu'on voguera vers le printemps, les habituels marronniers de la presse, entre les régimes pré-maillots de bain, les conseils pour bien bronzer, la rentrée littéraire de septembre, voilà que reviendra encore décembre.

    Décembre est un mois spécial, un peu comme les mois d'été. Il y a quelque chose dans l'air en décembre. Comme un ralentissement, pas vraiment une torpeur, mais plus une envie d'aller différemment, avec d'autres priorités, plus de douceur, une sorte d'indulgence généralisée.

    Tout cela n'est qu'illusion bien sûr, un point de vue idéalisée, mais ne sentez vous pas en ce mois de décembre l'esprit des gens courir vers des champs plus amènes ?

    J'ai envie d'y croire.

    Mais décembre est surtout un mois de nostalgie. C'est en allant chez Juliette Rigby hier matin que je m'en suis fait la réflexion une fois de plus.

    Je ne sais plus trop ce que les adultes peuvent mettre de sincère dans ces préparatifs de Noël et de Nouvel An, certainement beaucoup d'espoir, de fatigue, d'envie d'autre chose, de bonheur.

    Mais enfant, la magie de décembre nous enveloppe presque à notre corps défendant. Le regard que l'on porte enfant sur cette période est le regard d'un spectateur assez passif et attentiste, mais aussi plein de rêves et d'illusions.

    Aussi désuet que les cartes postales de père noël rougeaud et souriant, mes souvenirs d'enfance bénéficient certainement de la patine du temps qui passe. Mais je crois me souvenir bien.

    Et je me souviens des journées particulières à se demander comment se passeraient nos soirées de réveillon. Quand je repense à ses instants, je me revois surtout entre 7 et 14 ans à peu près. Une période où l'on ne croit plus au Père Noël bien sûr, mais où la magie de l'inconnu continue à vous envelopper. Le fait d'être spectatrice puis bénéficiaire de ces moments passés en famille gardait un attrait presque magique du fait même que les préparatifs étaient réservés aux parents. Je me contentais de savourer et de profiter du moment.

    Je me vois avec Isabelle ma camarade de Collège, sortir subrepticement un soir de l'école au lieu d'aller à l'étude du soir, pour nous rendre au Monoprix et acheter des cartes brillantes, des carnets colorés, des bonbons, revenir vite avant le dîner dans notre chambre et être si contente de ses menues bricoles.

    Je me revois avec Alexandra au Lycée, passer des mercredis après-midi entier chez Coiffard la librairie que nous préférions, lister tout les bouquins qu'on pourrait demander à nos parents.

    Emmitouflées dans nos manteaux, décembre passait bien trop vite, de tasse de chocolat en virées entre copines le mercredi. Le passage Pommeraye et ses escaliers en bois nous voyait passer et repasser, regardant les vitrines des boutiques, rêvassant entre les odeurs de bougies parfumées et les lumières des illuminations.

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    Il ne s'agissait pas que de cadeaux ou de dîners plantureux. Loin de là. C'était une pause que nous offrait la vie, un mois entier d'indulgence et de magie, l'idée que l'on peut être généreux et affectueux les uns avec les autres et le manifester sans être ridicule ou ringard.

    Et pouvoir l'être en permanence est un choix d'adulte.

    Quand je pense à décembre, à l'enfance, je me vois derrière le mur de l'école, j'ai 12 ans je crois, j'attends Isabelle, il est 17h il fait déjà nuit, j'ai froid, la brume m'enveloppe, et il y a comme des étoiles qui scintille autour de moi. La lumière des réverbères sans doute. L'odeur même du papier des cartes de vœux me revient en mémoire, mes sensations me reviennent : je crois les ressentir encore. Une forme de bonheur calme, insouciant, sans autre idée que d'être là et d'être bien. Rien n'est un obstacle, la vie nous attend et elle sera belle.


    Le temps passe et la vie nous prend dans son tourbillon, des joies, des peines, et surtout, surtout : la responsabilité. Maintenant, c'est moi l'adulte (enfin, quand j'y pense) et ce n'est plus la même insouciance. Mais il y autre chose, le désir de créer cette enveloppe de magie pour les autres, de veiller ressentir cette même indulgence et à avoir toujours un œil amical sur les gens, ne pas oublier combien cela comptait pour moi.


    Et puis quand bien même, décembre adulte ; c'est ça aussi :

     

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    Villars c'est l'autre nom de Satan ^^ !

     

     

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    Petite consolation chocolatée d'avoir quitté l'enfance !



    podcast

    Loin du froid de décembre - B.O Anastasia

     


    podcast

    Once upon a december - Deana Carter - B.O Anastasia

     


    Vous aurez compris que ceci était ma participation un peu décousue au concours de décembre qui n'est pas en novembre, de Ginie, fournisseuse officielle d'hommes nus pour ses copines ! Et de jolis cadeaux !!!

     

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  • Chamallows et shokobons

     

    Hello les jeunes, et les autres. Top départ pour une semaine de bombance et de panses plus ou moins repues ? Ou pour une semaine de célébration de l'amour et de la joie de vivre dans un monde si beau et si fraternel ? Noon, je déconne. Tu passes ta semaine comme tu veux, ou comme tu peux surtout.

    Perso, contrairement à la grande Manu, j'ai du mal avec Noël et les célébrations sur commande (sauf pour les cadeaux, n'hésite pas, j'aime ça...) Mais le côté 4...3...2....1... go  vers les grandes surfaces et l'exagération, j'ai du mal.

    Mais j'aime à penser, et j'en suis même certaine, que toi mon gentil lecteur, et toi ma douce lectrice, tu vis les choses avec au cœur l'envie de retrouver ceux que tu aimes (oui, même tes beaux-parents) et de partager surtout un moment, des mots, des sentiments.

    Snif, je m'enduis d'émotion toute seule...

    Pour le reste :


    Cadeaux : fait (ou presque)

    Menu : bouclé (ou presque)


    Bon, Noyel c'est fait, parlons d'autre chose maintenant.


    Tu le sais lapin, je suis donc officiellement un blog fashion.

    Nooon ne part pas s'il te plait !!!

    Moi aussi ça m'a fait un choc quand je l'ai appris. Je m'en remets doucement, mais finalement c'est une chance. Les jours où je ne saurais pas quoi dire (j'entends les mauvaises langues, genre j'ai un avis sur tout...) je pourrais toujours faire une photo de ma tenue du jour.

    Mais le fashion peut se décliner à l'infini. Ainsi que le prouve notre gouvernement très au fait des tendances vestimentaires, en toute saison. Tu te rappelles, je t'en avais déjà parlé là, clique lapin , avec l'affaire dite du boubou à Ségolène : un moment intense de débat politique, mieux qu'un discours de Manuel Valls à un congrès du PS, du bonheur en barre avec des morceaux de joie dedans.

    Le sarkozysme, c'est un peu comme VOGUE USA : un tendanceur fort qui fait et défait la mode. Déjà on a pu remarquer une chute considérable dans la vente de boubous, au point que le corner des Galeries Lafayette qui avait été pressenti suite à l'incursion de Ségolène dans la sphère modasse-world fusion, a finalement  cédé sa place à une énième boutique Gentleman Farmer.

    La saison des défilés est terminée, mais ça n'empêche, le Nain Vagal a du nez, il sent la rue, il a du flair, et il voit bien qu'il y a de la demande sur le sujet. Le cahier de style Printemps 2010 pre fall élections régionales, est donc sorti. Et c'est clair : pas de burqa.

    Bon, a priori on peut se demander pourquoi axer ce cahier de style 2010 sur la non-burqa, puisque celle-ci ne fait guère florès : limite il y aurait plus à travailler sur la recrudescence des tenues emo-R'n'B (dont Jena Lee semble être une sorte de guide spirituel) qui me laissent songeuse...

    Peu importe, je ne suis pas Nelly Rodi, et il est probable que le bureau de style de l'Elysée sait ce qu'il fait, et puis quand on a un grand mannequin comme Carla Bruni comme conseillère particulière, on ne peut se tromper.

    Alors certes, il y aurait à dire sur les priorités de ce gouvernement, mais comme disait le philosophe, tout est dans tout.

    Aux fâcheux qui demanderont s'il n'y a pas plus urgent comme sujet qua la burqa, je dirais non ! Car vois-tu mon lapin de Poméranie, à travers ce sujet sensible qu'est la mode, c'est ton quotidien que le nain vagal veut améliorer. Pendant que tu seras là à débattre du port de la burqa ou du string en laine de mouflon, tu pourras délicieusement penser à autre chose qu'à tes factures impayées, au prix faramineux du foie gras et à la hausse du kilo de pâtes, inversement proportionnel à ton salaire (car n'oublie pas que tu as un salaire, privilégié repu et égoïste que tu es, et si t'en a pas, il y a une bonne raison)

    Somme toute, on est délicat avec toi : la mode sert à s'évader de ce monde ingrat. Merci Nico.


    Rien à voir, mais j'ai eu cette semaine le privilège de passer un moment avec 2 charmantes bloggueuses.

    D'abord Chouyo, alias la Moufette, que j'ai vu lundi, autour d'un café. J'aurais des tonnes de choses à dire sur elle, sur sa beauté, sa gentillesse, sa culture, sa conversation intéressante et éclectique ! Mais je garde tout  pour moi ! C'est une très belle rencontre !

    Une autre belle rencontre concerne cette fois Camille, adorable it-girl, dont le blog est un des premiers que je suivais avec plaisir, découvert chez Galy.

    Cette jeune fille a non seulement un humour très fin, mais aussi une sensibilité et une culture que je devinais tout à fait, et dont je suis ravie d'avoir profité !

    Je vais donc imiter See Mee et faire gloire à ces bloggueurs que j'aime, qui sont différents, chacun distillant chez lui une personnalité à part et entière. Mettre de la chair, si je puis dire, derrière leurs mots, c'est juste la concrétisation de leur vérité.

    J'espère faire d'autres rencontres, aussi belles et enrichissantes. Après Sylvie, Daydreamer, Chouyo, Camille, à qui le tour ?

    Joyeuse fêtes les nouilles, pensez à vous, aux autres, soyez généreux  avec les mots si possible, et n'oubliez pas que le plus important n'est pas ce qu'on mange ou le cadeau, mais bien la chaleur humaine. Tout ce qui reste quand on a tout perdu.


    Quand j'étais petite (genre à 25 ans), je voulais me marier avec Dean Martin jeune...


    On se retrouve ici pour le concours  de  qui a eu le cadeau le plus  pourri ? Je comptais gagner grâce à Belle-Maman, qui a toujours eu à cœur de me faire plaisir pour ça au moins, mais je ne la vois pas cette année, dommaaaaaaaaaage !

     

    Au fait:

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    Joyeux Noël !!!

     

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    Et pensez à bien faire tout les paquets :) !

     

     

  • Réfléchir en secouant la tête, pas facile

     

     

    Un petit moment que je ne suis pas revenue par ici. Je ne pensais pas le faire si tôt.


    Bon, pour ceux qui viennent de chez Ginie ouvrir la fenêtre du 21, voici pour vous, et les autres aussi !!

     

     

    Je ne me rappelle plus où j'ai vu ce truc la première fois, mais je suis encore traumatisée. Secouage de têtes, jeux de batterie avec des poireaux et des concombres, la mer, le soleil, les maillots de bains que là je les exploserai vu le poids post-shokobons qui est devenue le mien !! Bref que du bonheur comme ils disent à la télé.

    Je n'ai pas tout à fait saisi le contexte artistique de ces jeunes femmes, mais je pense que le port combiné du 2 pièces et de la Gibson en plastique rendront heureux un tas de gens de type masculin.

    Alors secoue ta tête toi aussi.


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    Sinon, moi.

    Bon, ça va pas terrible en fait.

    Certains savent que j'ai eu des petits soucis vers octobre. On va dire que ce fut là comme une (grosse) goutte d'eau qui a fait déborder ma baignoire interne. Oh la jolie métaphore un peu pourrie.

    Bref, il semble que je n'arrive plus à supporter la vie, les gens, enfin les cons surtout, les contrariétés même minimes.  2009 a été riche en événements pour moi, et j'ai été dépassé par plein de choses.

    Croyant trouver ici un genre de havre de paix (poésie quand tu nous tiens), j'ai négligé de faire face à ces angoisses. A tort. Octobre a été là pour me le rappeler. A. ou O. je ne suis que moi.

    Je me suis laissé à me sentir débordée par des émotions qui n'avaient pas lieu d'être. Se sentir flouée parce qu'une personne que je considérai comme une amie me battait froid, voilà rien que de très ridicule. Je me suis retrouvée à souffrir de l'attitude gamine et stupide d'une inconnue, juste parce que j'avais oublié un instant où je me trouvais. J'ai écouté mes angoisses et mon envie d'être aimé à tout prix au point d'oublier ce que j'avais, et qui n'a pas de prix.

    Je ne sais pas si je suis très clair, mais peu importe c'est surtout à moi-même que je parle.


    Je me suis fais faux bond.

    J'ai fais faux bond à mes amis IRL et virtuels.

    J'ai fais faux bond à ma famille.

    J'ai fais faux bond à ceux que j'aime.


    Les mots ont un sens, ils portent en eux la magie du monde, c'est ma croyance la plus ancrée en moi.

    Les mots que je dis n'ont de valeur que par cette croyance.

    J'ai fais faux bond trop longtemps, vidant ainsi mes mots de leur sens.

    Ne pas aller bien n'est pas une excuse si on ne signifie pas à soi-même une volonté de changement.

    Alors que cela soit dit.

    Je veux continuer à être la même ici ou ailleurs, gaie, triste, drôle, chiante, peu importe le ton s'il est sincère sur le moment.

    On a tous nos moments difficiles, j'ai un peu trop écouté les petits bruits désagréables de la nuit. Retrouvons la jolie mélodie du jour.

    Je n'aurais jamais ce détachement total auquel j'aspire. C'est pas grave.

    On est comme on est. C'est Dalyna qui me l'a rappelé, mieux vaut vivre avec ses émotions et ressentir la vie que rien du tout.


    J'ai des mails de retard à répondre.


    Je voudrais répondre à vos commentaires aussi.


    Et puis je crève d'envie d'en rajouter une couche sur Morano la morue, et sur Frédo le Fou qui nous refait les Brigades du tigre à l'Afghane, et j'avais aussi des trucs à dire sur Copenhague,

    Et puis j'ai des tonnes de tags de retard.

    Angie ma douce, tu vois, tu vas encore attendre !

    Kahlan, ma liste de Noël sera assez simple : Je voudrais garder ceux que j'aime auprès de moi. Ma famille est plus importante que tout. Je ne veux rien d'autre pour moi, absolument rien d'autre.


     

     

    Toutefois, si je pouvais remporter la mise en shokobons pour tu-sais-quoi, et bah je ne dirais pas non, juste pour voir la tête de Manu, Shaya et Day. Si le Père Noyel existe, qu'il se manifeste avant le 25/12 please.

     

  • L'identité, le verbe, la fin


    Le choix du prénom d'un enfant par les parents est parfois le reflet de désirs intérieurs, de frustrations, d'espoirs ou de déceptions passées que l'on veut oublier.


    Dans le roman de Julien Green «  Les Pays Lointains », Elisabeth Escridge finit par avoir un enfant, à qui elle donne le nom de celui qu'elle aime vraiment : héritage lourd à porter pour un enfant que d'être l'écho d'un être aimé et devenu inaccessible.


    Ce n'est pas toujours aussi conscient que dans le cas d'Elisabeth.


    J'aime mon prénom IRL, c'est celui de ma grand-mère que je n'ai pas connue. C'est aussi pour la croyante que je suis, celui d'une femme extraordinaire, une combattante, une femme de caractère intelligente et forte, la femme préférée.

    On me voit la plupart du temps comme ça. Alors que je ne suis pas aussi déterminée et inflexible qu'elle.


    Le choix d'un pseudonyme est encore plus guidé par le désir et l'illusion du choix d'être soi.

    On se choisi un pseudonyme à l'image que l'on voudrait être, ou comme un miroir, un refuge.


    J'aime mon pseudo, Océane. Il a une histoire bien précise, faite de résolutions et d'espoirs.

    Je dis parfois sur le ton de la plaisanterie que j'ai été mariée une fois et demi, mais c'est en quelque sorte la réalité. Mon premier mariage est intervenu vers mes 17 ans. J'avais rencontré un garçon  extraordinaire, qui me trouvait extraordinaire aussi. Trop cool la vie parfois, surtout à 17 ans.

    J'étais en vacances, et je suis rentrée dans une librairie, où ce jeune homme était vendeur l'été pour payer ses études d'architecture. J'avais 15 ans, lui 5 de plus, il était beau ce con, et intelligent, cultivé, politisé, drôle. On s'est tout de suite entendue. Je m'entends souvent bien avec les gens au début, c'est après que ça se gâte.

    J'aimais son côté déterminé, romantique, tellement cultivé et éclectique. Il m'apprenait plein de choses, me parlait de Gaudi son idole, de Niemeyer, de ses projets. Il avait cette faculté de me trouver toutes les qualités du monde, surtout celle d'être une fille pas comme les autres.

    Mais après tout, quoi de plus normal. On est toujours la « fille pas comme les autres » aux yeux de l'amoureux. Mais il insistait, me disait que j'étais différente, moins compliquée, accessible, pas obsédée par des schémas relationnels. Juste une fille amoureuse qui l'admet naïvement, puis se préoccupe de sa liste de bouquins à lire, puis de la réélection de François Mitterrand. Une naïveté qu'il aimait, garante de sincérité et de simplicité. Nous avons joué à Roméo et Juliette un moment, jusqu'à nous marier lors d'une cérémonie qui n'était pas du tout valable. Bref, ce qui comptait c'était juste nous 2. On ne se voyait pas en dehors des vacances scolaires puisque je regagnais les pénates de mon pensionnat d'Ursulines, et que lui repartait en cours bien loin de Nantes. Ça a duré le temps que dure les fleurs de cerisiers avant de finir en tapis boueux : pas bien longtemps. Quand nos parents respectifs se sont mêlés de nos vies que l'on gâchait selon eux, Roméo s'est montré plus dubitatif que Juliette. Nous étions jeunes, mais pas très larges d'épaules, surtout lui en fait. Nous devions obéir à nos parents, terminer nos études, et après on se marierait pour de bon et nous aurions plein d'enfants.

    Certes.

    Il s'est bien remarié.

    Pendant ses études.

    Avec sa binôme.

    Tout en m'aimant toujours, bien sûr. Comment m'avait-il formulé cela ? Les souvenirs se mélangent un peu maintenant. Mais je me rappelle qu'il avait peur de moi, peur de ne pas m'apporter ce qu'il convenait. Je ne demandais rien, et c'est ce qui lui faisait peur : ne pas connaître par avance « le tarif » de notre vie était pour lui un manque de repère ingérable. J'étais trop particulière, trop accessible, trop franche, trop transparente : rien que de très louche au fond. Personne ne peut être comme ça : autant cela l'attirait et l'attire encore, autant cela l'effrayait.

    Et moi je me suis détesté autant que je le détestais lui. Je me suis mise à haïr la petite bécasse faible et niaise, qui se contente d'être ce qu'elle est, qui se donne au gens sans se méfier.

    Pleurer et me demander pourquoi ne servait qu'à me rendre encore plus malheureuse.

    La situation était simple : si la personne à qui je faisais le plus confiance, et qui admettait sans fard m'aimer toujours, m'abandonnait, à qui faire confiance ? Personne.

    Aimer les gens a priori, ce n'était plus à l'ordre du jour. Je me suis mise à voir l'autre comme un ennemi presque, tout du moins quelqu'un dont il convient de se méfier.

    Celle que j'étais n'était manifestement  pas à la hauteur.


    Arrivée à la fac, avec ma meilleure amie, A. nous avons appliqué les mêmes résolutions, pour des raisons différentes, mais aux conclusions similaires. Se servir des autres avant qu'on se serve de nous. J'ai appris le cynisme, la manipulation, la distanciation. Je ne m'attachais à personne et je ne livrais rien de moi à personne, rien qui puisse donner prise et qui puisse me revenir comme une flèche dans le cœur. C'est à cette époque que j'ai commencé à utiliser  mon pseudo, quand je pouvais éviter de donner mon prénom, juste pour ne pas être elle, la gentille idiote, et puis pour me signifier à moi-même que je ne m'attacherais pas forcément. Océane étant plus forte en réalité et surtout surtout indifférente et détachée de tout.

    Ce prénom était doux et très féminin, presque trop, en apparence. J'aimais ce côté trompeur du pseudo.


    Et puis lors d'une campagne électorale en pleine cambrousse j'ai encore trouvé à me servir de ce pseudo. Les partis politiques aiment bien parachuter les jeunes dans des cantons ingagnables, mais qui font apprendre le terrain comme jamais. Triste à dire mais en 1993 dans la campagne ligérienne, il valait mieux se présenter à la porte de l'électeur avec un prénom pas trop exotique non plus. Avec la candidate dont je dirigeais la campagne, on s'est bien amusé, et je me suis encore plus attachée à ce pseudo, la marque de la fille qui contrôle la situation.

    Sauf qu'on n'est jamais que ce que l'on peut être au fond de soi. On a beau se sentir faible ou décalée, qui aime t'on vraiment si ce n'est la personnalité qui forge son âme.

    Un pseudo n'est qu'une illusion, même si l'on veut y croire très fort. Je suis A. Je suis O.

    O. est retombée comme toujours dans le piège de A. L'attachement, l'affect. On est jamais que ce que l'on est.


    Se choisir un comportement, des réactions, ou plutôt espérer qu'ils découlent d'un nouveau baptême, c'est croire en la magie du verbe. Mais celle-ci nécessite un abandon total de soi, un engagement sans faille. La naissance de Monte-Christo ne s'est faite que par la mort d'Edmond Dantès. Il faudrait ne pas s'accrocher à cet ancien soi, mais l'abandonner totalement. Seulement le prix est payer n'est rien d'autre que le reniement de soi. Et c'est ce que Mercedes dit au Comte de Monte-Christo : Edmond je ne te reconnais plus. Mais il n'y a plus d'Edmond. Lequel ne vit finalement pas comme il le croyait ce renoncement à lui-même.


    Il n'est pas nécessaire d'en passer par un pseudo pour vivre ce renoncement bien sûr, ce n'est que le prétexte à l'exposé des motifs ici.


    La réflexion porte surtout sur le fait de s'aimer quand même malgré ce qu'on identifie comme des faiblesses propre à donner prise aux autres. Préférer être comme on est malgré le risque de souffrir par les autres, ou s'obliger à être un autre et en payer le prix : ne plus être soi-même.

    Il faut croire que je ne saurais jamais renoncer à moi-même. J'aime cette personne que je suis au fond. De même que je préfère la connaissance à l'ignorance malgré les questionnements douloureux que cela suppose, je préfère aussi mes faiblesses envers les autres, que cette carapace qui n'étouffe que mon cœur.


    Océane c'est un peu trop moi.


    Océane se retire donc.