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Poésie - Page 17

  • Chaque heure fait sa plaie et la dernière achève

     

    Remercions Théophile Gautier de nous apporter sa lumière pour le titre du jour :)

     

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    Aujourd’hui est un jour spécial, puisque administrativement, chronologiquement, tout ça quoi, j’ai un an de plus. Chouette. Bref.

    Qu’ai-je fait depuis l’an dernier ? Que faisais-je l’an dernier à la même époque ?

    J’avais des envies, des lubies, des projets, des croyances naïves. De manière amusante, tout, absolument tout s’est effondré, rien ne s’est déroulé comme prévu. Ce n’est pas grave c’est la vie. Mais du coup, je me demande finalement ce que signifie « fêter son anniversaire ». Je sais, je suis chiante. Je pourrais convoquer mes copines les plus proches, faire un gâteau, etc.… mais bon, non. Je préfère en général réfléchir à des trucs nuls, pas drôles, à me demander pourquoi finalement je n’ai pas eu la fête surprise avant de me rappeler mes menaces de tuerie généralisée si quiconque s’y essayait, à une fête surprise…

    Bon, sinon, aux anniversaires j’aime bien faire un bilan : hou que c’est original, non ?? Bref là, les trucs auxquels je tenais :

    -Passer mon permis : j’ai eu le code… la conduite attend.

    -Finir mes ouvrages d’écriture en cours : presque, presque….

    -Avoir un autre enfant, peut-être : bah voilà…Bref.

    -Etre adulte enfin : je crois que oui ça c’est fait !!!

    Et puis c’est tout je crois.

    Qu’est ce que je souhaite pour l’année qui vient ? Rien de spécial, que de faire ce que j’ai à faire au mieux qui se puisse être.

    Allez à demain !

     

     
    Le pont Mirabeau

    Sous le pont Mirabeau coule la Seine
    Et nos amours
    Faut-il qu'il m'en souvienne
    La joie venait toujours après la peine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Les mains dans les mains restons face à face
    Tandis que sous
    Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l'onde si lasse

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    L'amour s'en va comme cette eau courante
    L'amour s'en va
    Comme la vie est lente
    Et comme l'Espérance est violente

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Passent les jours et passent les semaines
    Ni temps passé
    Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Guillaume Apollinaire "Alcools" - 1913
      
  • Ensommeillée

     

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    Le fait est que j'attends le réveil. Je ne sais pas pourquoi mais tout est si lent, tout est si hors de portée. Je voudrais décider de tout, pouvoir exaucer ce miracle, mais il faut attendre.

    Alors attendons. Le temps, grâce lui soit rendu, finit toujours par passer, reconnaissons lui cela. Ne pas finir comme Norma.

     

    Sonnet d' Arvers

    Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
    Un amour éternel en un moment conçu.
    Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
    Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

    Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
    Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
    Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
    N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

    Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
    Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
    Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;

    À l'austère devoir pieusement fidèle,
    Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
    « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.

    Félix d' Arvers.

     

  • Lundi, la pente, encore

     

    Une photo, un poème, de la musique, des réflexions. Vous savez que les miroirs réfléchissent ? On devrait leur laisser ce monopole, et se contenter de regarder, d'admirer, d'aimer.

    Un être humain n'est pas un miroir. Curieux qu'il réfléchisse du coup. Notez que cela explique la douleur occasionnée. Quand on n'est pas fait pour quelque chose, on s'abstient.

    Et Claudine Longet vit quelque part.


    Tentative de smiley : <3 !

     

     

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    Steve - Ali

    Je te donne ces vers afin que si mon nom
    Aborde heureusement aux époques lointaines,
    Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
    Vaisseau favorisé par un grand aquilon,

    Ta mémoire, pareille aux fables incertaines,
    Fatigue le lecteur ainsi qu'un tympanon,
    Et par un fraternel et mystique chaînon
    Reste comme pendue à mes rimes hautaines ;

    Être maudit à qui, de l'abîme profond
    Jusqu'au plus haut du ciel, rien, hors moi, ne réponds !
    - Ô toi qui, comme une ombre à la trace éphémère,

    Foules d'un pied léger et d'un regard serein
    Les stupides mortels qui t'ont jugée amère,
    Statue aux yeux de jais, grand ange au front d'airain !

    Charles Baudelaire.

     

  • Paradis blanc

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    J'ai commencé à écrire ma propre version de Lost, que je trouve infiniment plus intéressante que le truc chiant qui passe à la télé...

    Le front soucieux de Jack me donne envie de le tarter et de l'encourager à entamer une cure de psychotropes. Ou bien d'alcool. Ou les deux. Mais pitié qu'il accroche un sourire à sa face et qu'il arrête cet air de chien battu premier de la classe gentil mou samaritain...

    Bref je m'ennuyais comme un rat crevé lundi, du coup j'ai entamé la réécriture de lost à coup de 140 caractères...

    L'ennui, non, ce n'était pas exactement ça. Parfois on voudrait faire quelque chose, mais on ne peut pas. Enfin, moi en tout cas. C'est frustrant. Je fais plusieurs choses en même temps, pourtant je n'ai pas l'impression d'avancer, de créer de sublimer quoi que ce soit. Je suis, c'est tout.

    Je me lève, je m'occupe de mon fils, de moi, des affaires courantes, je lis un peu, j'écris aussi. Mais qu'est ce qui change et illumine la vie ?

    Je pense souvent à changer de travail, et je vais le faire d'ailleurs. Mais somme toute je vais passer d'un poste d'esclave consentante à un autre poste d'esclave consentante. Je verrais d'autres têtes, c'est déjà ça.

    La lecture, ça va moyennement en ce moment. A part un daphné Du Maurier pas mal du tout, j'ai été assez déçue de mes lectures récentes. Du coup je replonge dans des vieilleries, comme Pierre-Jean Rémy ou Jack-Alain Léger.

    Et pareil pour la musique, je ne sais pas pourquoi, je ne trouve de plaisirs que dans les valeurs sûres des vieux albums années 80 ou 70....

    J'ai envie de changement, d'un changement radical. Certaines personnes y arrivent, comme ça d'un clin d'œil...

    Ou  alors je me contenterais de huit jours dans une immense pièce blanche, immaculée, avec juste de quoi lire et la radio. Mais là je rêve.

    En attendant d'avoir un truc intéressant à raconter, et c'est pas gagné... je lis de la poésie.

    Du Baudelaire, même.

     


    podcast

    Le serpent qui danse

    Que j'aime voir, chère indolente,
    De ton corps si beau,
    Comme une étoffe vacillante,
    Miroiter la peau !

    Sur ta chevelure profonde
    Aux âcres parfums,
    Mer odorante et vagabonde
    Aux flots bleus et bruns,

    Comme un navire qui s'éveille
    Au vent du matin,
    Mon âme rêveuse appareille
    Pour un ciel lointain.

    Tes yeux, où rien ne se révèle
    De doux ni d'amer,
    Sont deux bijoux froids où se mêle
    L'or avec le fer.

    A te voir marcher en cadence,
    Belle d'abandon,
    On dirait un serpent qui danse
    Au bout d'un bâton.

    Sous le fardeau de ta paresse
    Ta tête d'enfant
    Se balance avec la mollesse
    D'un jeune éléphant,

    Et ton corps se penche et s'allonge
    Comme un fin vaisseau
    Qui roule bord sur bord et plonge
    Ses vergues dans l'eau.

    Comme un flot grossi par la fonte
    Des glaciers grondants,
    Quand l'eau de ta bouche remonte
    Au bord de tes dents,

    Je crois boire un vin de Bohême,
    Amer et vainqueur,
    Un ciel liquide qui parsème
    D'étoiles mon cœur !

     


    podcast

    Tout entière

    Le Démon, dans ma chambre haute,
    Ce matin est venu me voir,
    Et, tâchant à me prendre en faute,
    Me dit : " Je voudrais bien savoir,

    Parmi toutes les belles choses
    Dont est fait son enchantement,
    Parmi les objets noirs ou roses
    Qui composent son corps charmant,

    Quel est le plus doux. " - Ô mon âme !
    Tu répondis à l'Abhorré :
    " Puisqu'en Elle tout est dictame,
    Rien ne peut être préféré.

    Lorsque tout me ravit, j'ignore
    Si quelque chose me séduit.
    Elle éblouit comme l'Aurore
    Et console comme la Nuit ;

    Et l'harmonie est trop exquise,
    Qui gouverne tout son beau corps,
    Pour que l'impuissante analyse
    En note les nombreux accords.

    Ô métamorphose mystique
    De tous mes sens fondus en un !
    Son haleine fait la musique,
    Comme sa voix fait le parfum ! "



    Voilà.

    A demain mes agneaux...

     

     

  • Au septième ciel du plaisir


    Le chiffre 7 continue de me poursuivre. En même temps ça ne me dérange pas, c'est mon chiffre favori. Aujourd'hui il est l'occasion de parler de sept choses que j'aime, à l'invitation de délicat Férocias, Grand Sacrificateur du Soleil, s'il en est.

    Vous parler de ce que j'aime. Vous commencer à le savoir un peu. Mais il y a toujours grande variétés dans mes intérêts, alors n'ayons pas peur de la redite.

    J'aime la beauté : sous toute ses formes. L'esthétisme, les jolies choses. Tout cela provoque des émotions tellement belles et apaisantes. Regarder un tableau de Sir Lawrence Alma Tadema par exemple, peut me tenir en haleine pendant de longs moments, à chercher les détails, la beauté de chaque coup de pinceaux. Ou passer quelques instants à regarder de jolies tasses à thé : acte ô combien inutile mais délicieux. La beauté me ravie.

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    The Finding of Moses - Sir Lawrence Alma Tadema

     

    J'aime lire : cela rejoint un peu les propos précédents. C'est la beauté des mots, leur alignement propre et la musique de la phrase qui est ma motivation première. Parfois une histoire bien simple, sans complication, mais avec une écriture ciselée et belle, voilà qui me suffit et m'enrichit l'âme bien plus qu'une saga compliqué écrite avec les pieds.

    J'aime manger : oui ce n'est pas très glamour tout ça. Peu importe. La bonne chère, savourer un plat, prendre plaisir à savourer des mets, et l'assumer, quelle joie !

    J'aime apprendre : je suis de nature assez curieuse, et je me lance souvent dans des voies qui ne sont pas forcément les miennes, avec plus ou moins de succès, mais toujours avec plaisir ! Il m'arrive de me plonger dans des bouquins de mathématiques, de physique quantique, sans évidemment tout comprendre, mais le besoin est là d'essayer de comprendre. Et rien que ça, c'est un plaisir.

    J'aime écouter de la musique de toute sorte : un de mes plus grands plaisir est d'alterner de grands airs d'opéra et de la musique pop ou des classiques arabes. Le mélange des sonorités, la variété des accords, chaque modulation vient me parler, d'une manière différente. C'est une façon de chercher la joie musicale complète...

    J'aime écrire aux gens : cela arrive de moins en moins, avec nos nouvelles habitudes. Mais j'aime écrire des lettres, avec un stylo plume, sur du papier.... C'est un plaisirs sans pareil. Et si je ne craignais pas de passer pour un genre de folle, je pourrais écrire à certaines d'entre vous, dont j'ai l'adresse, juste comme ça, par plaisir d'aligner les mots, de m'enquérir de vous. Et les lettres d'amour sont les plus belles à écrire.

    J'aime le thé : oui, cela vous étonne, non ? Le thé est la boisson par excellence, tant il y a de saveurs différentes ! Là encore j'aime la variété et chaque origine de thé m'apporte quelque chose !

    Un poème de Théodore de Banville pour nous parler du thé ? Regardez donc :

     

    Théodore de BANVILLE


    Le Thé

    Miss Ellen, versez-moi le Thé
    Dans la belle tasse chinoise,
    Où des poissons d'or cherchent noise
    Au monstre rose épouvanté.

    J'aime la folle cruauté
    Des chimères qu'on apprivoise :
    Miss Ellen, versez-moi le Thé
    Dans la belle tasse chinoise.

    Là, sous un ciel rouge irrité,
    Une dame fière et sournoise
    Montre en ses longs yeux de turquoise
    L'extase et la naïveté :
    Miss Ellen, versez-moi le Thé.


    Alors, l'un d'entre vous me dira ce qu'il aime par-dessus tout ?