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  • Echappatoire

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    Parfois, avoir un jardin me manque, mais je compense avec des vélléités de jardinage citadins et balconesque....

    Pour ce qui est des livres, tout va bien :)

    Cette citation du jeudi, c'est ma participation colorée à l'initiative de Chiffonette.

    Si vous avez envie de savoir ce qu'est une tchatchouka, allez me lire là.

    Si vous voulez lire mon dernier énervement, c'est plutôt par ici.

    Et nous on se retrouve demain, ici !

  • Mercredi c'est fatras, si...

    Revoir Dr House m’a carrément mise en joie. Les histoires de dépressifs, faux ou vrais, les gentils fous de l’épisode, j’ai tout aimé. Même si l’ambiance est toujours un peu noire et cynique, il y a un petit quelque chose dans lequel je me retrouve (le côté noir et cynique ? Non…)

    En zappant, j’ai aperçu vite fait un reportage sur le chocolat, sur France 5. J’ai entendu flavonoïde, ride, bonne humeur, bref des prétextes supplémentaires pour aimer le chocolat, Pâques ou pas.

    J’ai entrepris de faire un peu d’ordre dans les catégories du blog, ceci à partir du moment où moi-même je n’y retrouvais pas mes petits… 546 notes à reclasser. J’en suis à la moitié, c’est vite fait finalement.

    Là où je vais moins rire, c’est quand je vais m’attaquer aux favoris répertoriés dans mon navigateur,  je suis proche des 200 onglets non classés. Il va falloir revenir dessus regarder pourquoi je les ai noté, relire etc. Ça va assez vite aussi, mais c’est fastidieux.

    Pâques approche, j’espère pouvoir organiser la petite fête que j’ai prévu, c’est toujours pareil avec la disponibilité des gens, arriver à avoir tout le monde en même temps, ce n’est pas gagné.

    En parlant de Pâques, j’ai un petit service à vous demander, le même que l’an dernier. Mon fils a une sorte de mascotte, Piou-Piou, qui est en fait un poussin de porcelaine que j’ai eu dans un gâteau je crois… Il a été brisé dans un moment de maladresse, et  nous en sommes très affectés.

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    Photo pourrie du téléphone....


    Ça peut sembler stupide ou exagéré, mais si on pouvait retrouver un remplaçant à ce petit poussin de porcelaine… Et j’ai beau zieuter partout, je ne trouve rien. Donc, si d’aventure vous apercevez quelque chose d’approchant, faites moi signe.

    Une dernière petite chose, très très mignonne qui ne sert à rien mais qui fait plaisir ! Lizzabuzz, ma nouvelle meilleure amie qui ne me trouve que des qualités ! Je vous conseille de faire un tour chez elle… C’est un générateur de bonne humeur, trouvé chez Delphine et Asphodèle.

    Voilà ce que cette chère Lizza Buzz pense de moi :

     
    Océane enchaine les coups de maîtres blogosphèriques comme d autres les saucisses de Francfort. Cette fois-ci, avec Oh Océane, Océane nous fait voyager dans son univers si particulier, et pourtant si accessible. On en croit pas ses yeux. Ce Blog est un vrai régal, un vrai bonheur. Je n ai qu une chose à dire : Merci Océane !

    Signé : LisaBuzz.

     

    Marvellous, non ?

     

    Bise et soyez sage.

  • Les roses couronnent l'aurore radieuse

    Le hasard des homonymies fait qu’un de mes écrivains préférés se nomme comme une de mes actrices favorites : Elizabeth Taylor. Et là où l’actrice donne à voir un regard aux reflets changeants, et une palette de rôles comme autant d’émotions différentes, l’auteur nous charme par une écriture tellement, tellement quoi ? Je n’ose dire anglaise, tant ce serait un cliché réducteur.

    Elizabeth Taylor est un écrivain britannique du XXème siècle. Je l’avais lu par hasard la première fois, juste parce qu’elle était éditée par Rivages. Il en faut peu pour faire de belles rencontres, qui vous accompagnent toute une vie.

    Peut-être avez-vous vu le film Angel, de François Ozon, tiré de son roman (éponyme). Pour le reste elle n’est pas très connue en France et c’est bien dommage. Ses romans sont pour la plupart des portraits de femmes, tout en subtilités, des portraits de vies plus ou moins brillantes. Elle a l’art de raconter le quotidien dans un trait délicat et raffiné. Mais pas de mièvrerie pour autant. La délicatesse avoisine la noirceur des cœurs.

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    Une couronne de rose n’échappe pas à cette dualité. Voici le résumé de l’éditeur : « Pour Camilla, les vacances à la campagne aux côtés de ses amies Frances et Liz n’ont plus le même parfum : Frances occupe désormais ses journées à peindre, enfermée dans son atelier, tandis que Liz, devenue mère, se laisse accaparer par son enfant.
    Effrayée à l’idée de se retrouver enfermée – et très seule – entre les quatre murs de l’école de filles où elle travaille comme secrétaire, Camilla se lance alors dans une invraisemblable liaison avec Richard Elton. Mais ce garçon rencontré dans le train est aussi menteur et dangereux qu’il est charmant et sûr de lui.
    Publié en 1949, Une couronne de roses est un très beau roman sur l’amitié féminine et sans doute aussi le livre le plus noir d’Elizabeth Taylor.»

    C’est toujours assez difficile de raconter un roman où il ne se passe pas grand-chose qui ne dévoile l’intrigue. Concentrons-nous sur l’écriture. Toute la magie d’Elizabeth Taylor réside dans cette faculté qu’elle a à raconter si bien les petits riens, le vide de l’existence, les heures qui passent à converser ou à interroger des sentiments intérieurs. C’est la peur de l’ennui qui guide Camilla vers  Richard. Le spectacle de la vie de ses amies l’amène à interroger ses propres désirs, ses peurs, ses frustrations… Et s’il ne faut jamais se fier aux apparences, ce n’est que le début de la leçon que recevra Camilla. L’écriture de Taylor est aussi fine qu’une porcelaine de Chine. Pardon pour ce cliché éculé, mais je ne sais autrement comment rendre compte de sa petite musique…

    Le lirez-vous ?

    Pour ma part il vient à merveille démarrer ce challenge vintage que j’avais un peu oublié…

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    Un autre roman ? Oui ! Et pas des moindres ! Un de mes favoris parmi l’œuvre magistrale de Jack London. J’ai profité du challenge Nature Writing découvert chez Keisha, pour le relire.

    Jack London revêt une importance particulière pour moi. Je vous en avais déjà parlé là, avec Martin Eden, un chef d’œuvre. Comment expliquer le bouleversement politique et philosophique qu’a pu créer en moi cet homme… Ses romans, comme ses essais, racontent l’Homme dans ses errements, les injustices, la beauté et le savoir comme ultime refuge. C’est ce qui m’a le plus marqué chez lui : cette façon qu’il a eu d’élever l’amour du Beau et du Savoir au rang de nécessité vitale pour chacun d’entre nous.

    Burning Daylight ou Radieuse Aurore, possède la même force tragique que Martin Eden, avec une issue un peu plus heureuse toutefois. Le résumé de l’éditeur indique que c’est l’œuvre la plus désillusionnée de London. Je ne suis pas d’accord. C’est au contraire la plus optimiste peut-être. Curieusement, elle présente une gaieté totalement absente dans Martin Eden.

    En résumé, le héros, Burning Daylight, est un homme du grand nord, un aventurier, un chercheur d’or, un homme qui risque tout et ne craint rien de perdre.

    « Rares étaient ceux qui connaissaient Radieuse Aurore sous son vrai nom, Elam Harnish. Il avait conquis son sobriquet dès les premiers temps dans le pays à force de tirer le matin ses compagnons de leurs couvertures en leur cornant aux oreilles que l’aurore était radieuse »

    Joueur dans l’âme et tenace, Burning Daylight fera sa  fortune grâce à une mine d’or, et contre toute attente deviendra un homme d’affaire prospère et millionnaire à New-York, puis San Francisco. Mais le milieu de la finance et son absence de valeurs et de morale, auront sur lui un effet pervers. Peu à peu il perd sa bonté, sa générosité et sa compassion. Il devient froid et impitoyable, à l’image du monde qu’il côtoie depuis sa fortune faite. Il faudra le hasard de sa rencontre avec une de ses employées, Dede Mason. Celle-ci va rester à ses côtés pendant de longs mois et l’observer, pendant que lui va tomber amoureux d’elle. Et c’est en voulant l’épouser qu’il découvre à travers ses yeux l’homme qu’il est devenu, si loin du Burning Daylight qu’elle aimait au début.

    Il y a une réflexion très intéressante sur la façon dont l’argent et le pouvoir transforment immanquablement les hommes les plus purs. Burning Daylight sera ébranlé par le portrait que fera Dede de lui, de ce qu’il était, de ce que le pouvoir et l’argent ont fait de lui. Et il en tirera la meilleure conclusion qui soit pour sa santé morale et mentale.

    Je trouve ce roman autrement plus optimiste que ce qu’en disent les critiques, au sens où le héros saura trouver sa propre absolution, pour renaitre à l’homme qu’il était. Et là où Martin Eden perd foi en l’Homme et préfère quitter ce monde, Elam Harnish retrouve le chemin de l’aurore radieuse.

    Tous les bouquins de London me font cet effet : une montagne russe entre espoir et désespoir… Et le questionnement qu’il propose aux lecteurs trouve toujours un écho dans ma propre vie. Nos choix font de nous ce que nous sommes…

    C’est un roman que je recommande les yeux fermés (si je puis dire) et puis on a l’occasion aussi de découvrir les décors de la ruée vers l’or dans le grand nord, cette nature si chère au cœur de Jack London ! Et hop un roman qui rentre dans le cadre du challenge Nature Writing !

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    Demain, nous serons bien loin de ses plaines sauvages…

  • Confessions intimes

    Les confessions, en général c’est le dimanche (ou le jeudi dans la religion de Saint-Twitter). Mais moi je suis une rebelle (ha ha) ce sera donc aujourd’hui lundi le moment de quelques aveux point trop graves…

    J’ai envie de parler de trucs dont j’ai un peu honte mais pas vraiment en fait, mais un peu quand même…. Tu vois ?

     

    -J’écoute toujours Ah-a : depuis mes 13 ans, qui sont passés depuis longtemps… Et je me mords encore les doigts d’avoir loupé leur tournée d’adieu, qui est passée par Paris juste quand j’avais le genou en vrac…

    -J’aime la chick-litt, avant j’en consommais en cachette, maintenant je me cache moins. Ça me détend, c’est incroyable comme ça me vide agréablement la tête… Sophie Kinsella, Candace Bushnell, Jennifer Weiner, Isabel Wolf, Zoë Barnes etc…  Et ça ne m’empêche pas de dauber sur Marc Musso, Guillaume Lévy, Anna Pankol et Katherine Gavalda… (Hi hi je suis drôle)

    -Oui je suis de mauvaise foi (se référer à l’item précédent…) quand il s’agit de trouver une bonne raison de soutenir une cause qui me tient à cœur… je peux la main sur le cœur justement tenir tout un débat sur l’inanité du talent de J.K Rowlings, qui certes écrit bien, mais bordel ça vaut pas de vendre autant de bouquins et de susciter un tel engouement ! Zut quoi… Non ?

    -J’adore les œufs à la liqueur : tu sais, les trucs pas bon, plein de sucre et franchement écœurant quand tu en manges plus de deux… Mais je peux en manger plus de deux (soyons francs : citer un chiffre serait indécent…)

    -Quand je suis à une terrasse de café, ou n’importe où il y a du passage, je scrute les gens, et tente d’évaluer fringues et chaussures. C’est mal... C’est très mal. D’autant que je ne suis pas toujours un modèle à cet égard…

    -Je commence systématiquement les polars par la fin : en fait je lis le chapitre du début, je pose le livre, j’essaye de trouver l’énigme, le coupable etc... Je  vérifie de suite si j’ai raison, puis je lis le roman dans son entier. Certains trouvent ça curieux (je fais pareil  pour les films…)

    -J’ai quelques superstitions pas piquées des vers… je ne mets jamais de vernis la veille d’un rendez-vous très important. Je ne mets jamais un vêtement neuf pour un premier rendez-vous. J’entame toujours un trottoir du pied droit… je m’arrête là, mais il est possible qu’il y en ai d’autre, dont j’ai un petit peu trop honte… Et j'ai longtemps eu très peur des papillons, vraiment très peur...

     

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    En fait on va s’arrêter là pour ses mini-confessions intimes : il faut bien en laisser pour une prochaine fois !

  • Dumas, Murakami et Haïti

    Merci aux huit adorables personnes qui ont pris la peine d’aller voter pour moi pour le concours de La Coquinerie. Je n’ai gagné ni le week-end (Dieu sait que j’aurais pourtant eu besoin d’une petite échappée, depuis 18 mois que je n’ai pris de vacances ^^) ni l’objet coquin (mais ça je suis déjà bien pourvue, ahem...) Mais je suis contente de mon texte, j’aime écrire, c’est toujours un exercice sympa, et rien que cela est un plaisir en soi !

    Quelques lectures à vous raconter aujourd’hui, assez différentes l’une de l’autre.

    D’abord, un Alexandre Dumas inédit pour moi : le Chevalier d’ Harmental, offert par une personne qui sait combien j’aime Dumas…

     

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    Qu’il en soit remercié, j’ai eu le plaisir d’une lecture qui m’a presque transporté dans ma chambre d’enfant, quand je découvert les Trois Mousquetaires ou  le Comte de Monte-Christo !

    Alors, ce roman est semble-t-il le premier  roman historique écris par Dumas. Raoul d’Harmental est un jeune aristocrate monté à Paris, et qui s’est illustré dans les dernières batailles précédant la mort de Louis XIV. La mort de celui-ci va changer son sort, puisqu’il va se retrouver au milieu des conflits qui marquent la régence sous la minorité de Louis XV. Après avoir perdu son régiment et sa maitresse, Raoul décide de prendre les choses en mains et pour le coup entre vraiment dans les méandres de la conspiration contre le régent. L’occasion pour lui de rencontrer une délicieuse orpheline, Bathilde (oui, le nom est d’époque, cherche pas…) et d’en tomber amoureux…C’est un vrai roman de cape et d’épée, avec des batailles, des guets-apens, des embastillements et des retournements de situations pour le plus grand bonheur du lecteur ! Il y a eu une adaptation télévisée, que je n’arrive pas encore à me procurer, mais qui m’intéresse aussi. Un extrait de l’œuvre :

    « Le 22 mars de l’an de grâce 1718, jour de la mi- carême, un jeune seigneur de haute mine, âgé de vingt- six à vingt-huit ans, monté sur un beau cheval d’Espagne, se tenait, vers les huit heures du matin, à l’extrémité du pont Neuf qui aboutit au quai de l’École. Il était si droit et si ferme en selle, qu’on eût dit qu’il avait été placé là en sentinelle par le lieutenant général de la police du royaume, messire Voyer d’Argenson.

    Après une demi-heure d’attente à peu près, pendant laquelle on le vit plus d’une fois interroger des yeux avec impatience l’horloge de la Samaritaine, son regard, errant jusque-là, parut s’arrêter avec satisfaction sur un individu qui, débouchant de la place Dauphine, fit demi-tour à droite et s’achemina de son côté.»

    […]

    « Ce qu’il avait prévu arriva. Au bout d’un instant, une charmante tête de jeune fille parut dans l’encadrement de la fenêtre ; mais comme sans doute le terrain sur lequel s’était hasardé avec tant de courage celui qui l’avait appelée était trop humide, elle ne voulut point aller plus loin. La petite levrette non moins craintive que sa maîtresse, resta près d’elle, ses pattes blanches posées sur le rebord de la fenêtre, et secouant la tête en signe de négation à toutes les instances qui lui furent faites pour l’attirer plus loin que sa maîtresse ne voulait aller.

    Cependant il s’établit un dialogue de quelques minutes entre le bonhomme et la jeune fille. D’Harmental eut donc le loisir de l’examiner avec d’autant moins de distraction que sa fenêtre étant fermée lui permettait de voir sans entendre.

    Elle paraissait arrivée à cet âge délicieux de la vie où la femme, passant de l’enfance à la jeunesse, sent tout fleurir dans son cœur et sur son visage, sentiment, grâce et beauté. Au premier coup d’œil, on voyait qu’elle n’avait pas moins de seize ans, mais pas plus de dix-huit. Il existait en elle un singulier mélange de deux races : elle avait les cheveux blonds, le teint mat et le col ondoyant d’une Anglaise, avec les yeux noirs, les lèvres de corail et les dents de perles d’une Espagnole.

    Comme elle ne mettait ni blanc ni rouge, et comme à cette époque la poudre commençait à peine à être de mode, et d’ailleurs était réservée aux têtes aristocratiques, son teint éclatait de sa propre fraîcheur, et rien ne ternissait la délicieuse nuance de sa chevelure. Le chevalier resta comme en extase. En effet, il n’avait vu dans sa vie que deux genres de femmes : les grosses et rondes paysannes du Nivernais, avec leurs gros pieds, leurs grosses mains, leurs jupons courts et leurs chapeaux en cor de chasse, et les femmes de l’aristocratie parisienne, belles sans doute, mais de cette beauté étiolée par les veilles, par le plaisir, par cette transposition de la vie qui les fait ce que seraient des fleurs qui ne verraient du soleil que quelques rares rayons, et à qui l’air vivifiant du matin et du soir n’arriverait qu’à travers les vitres d’une serre chaude. Il ne connaissait donc pas ce type bourgeois, ce type intermédiaire, si on peut le dire, entre la haute société et la population des campagnes, qui a toute l’élégance de l’une et toute la fraîche santé de l’autre. Aussi, comme nous l’avons dit, resta-t-il cloué à sa place, et longtemps après que la jeune fille était rentrée, avait-il les yeux encore fixés sur la fenêtre où était apparue cette délicieuse vision.»

    Une merveille, non ? Ceci me permet d’ajouter une petite perle au challenge Alexandre Dumas organisé par Ankia.

     

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    Ma prochaine lecture prévue de cet auteur est Le Collier de la Reine.

    Ensuite, changeons de coefficient espace-temps, comme dirait le Capitaine Kirk, et retrouvons-nous au Japon au XXème siècle.

    Les Bébés de la Consigne Automatique est un roman, des plus connus, de Ryû Murakami. Le premier que j’ai lu de cet auteur. L’histoire est sombre, noire, violente, trash pour tout dire.

     

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    Kiku et Hashi sont abandonnés à leur naissance dans le casier d’une consigne automatique. Le roman raconte le voyage aux enfers des deux enfants devenus adultes, qui revivent le traumatisme initial à travers un délire mental incessant. On suit leur vie depuis l’orphelinat, jusqu’à l’adoption et à leur déliquescence mentale. Sexe, destruction des sentiments et des gens de leur entourage, violence et haine, le roman n’a rien d’une rose épopée. C’est bien loin de l’image d’un Japon zen, propret et carré que l’on pourrait avoir.

    J’ai adoré, aussi bien l’écriture que le sujet. Le côté « dérive psychiatrique » me fascine. L’appropriation d’un traumatisme comme objet de rancune au quotidien est parfaitement décrit. Quoique rancune ne soit pas le bon terme. Il y a un aspect « fatum » plutôt, une force extérieure, presque, qui envahit les deux garçons. Et tous, autour d’eux, vont en payer le prix.  C’est un roman difficile, mais il y a des pages apaisantes curieusement, et puis des personnages secondaires qui apportent un peu de repos.  Créer des liens, être inséré dans la société, peut sembler évident et facile : il suffit d’être et d’exister. Mais ce roman montre au contraire qu’il ne suffit pas de la bonne volonté ou de la bienveillance de quelques un pour apprendre à tisser ces liens. Et on peut voir comment une enfance qui a mal commencé, avec l’abandon, même si elle s’est retrouvée sur de « bons rails », marque une vie entière. L’écriture est dense, cadencée, frénétique presque, et il y a quand même cette dimension d’introspection qui en fait pour moi un roman indispensable. Ça me rappelle un peu pourquoi je hais ce monde, autant que je peux l’adorer…

    Un extrait :

    «Au moment où elle finissait d’étaler le vernis sur l’ongle de son pouce gauche, le bébé, au fond des ténèbres de sa boîte, à la gare, était déjà en état de mort apparente. La sueur qui commençait à perler de tous ses pores, inonda d'abord sont front, puis sa poitrine, ses aisselles, et refroidit tout son corps. Il remua alors les doigts, ouvrit la bouche et se mit soudain à hurler sous l'effet de la chaleur étouffante. L'air était humide, lourd, il était trop pénible de dormir enfermé dans cette boîte doublement hermétique. La chaleur intense, accélérant la circulation de son sang, l'avait réveillé. Dans l'insupportable fournaise de cette obscure petite boîte en carton, en plein été, il venant de naître une seconde fois, soixante-seize heures après être sorti du ventre de sa mère. Il continua à hurler de toutes ses forces jusqu'à ce qu'on le découvre. »

    Ceci me donne le plaisir de participer au challenge Murakami de Martial.

     

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    Pour finir, comme nous sommes dimanche, une petite poésie, autour de la lecture justement :

    La nuque d'un lecteur debout au fond

    Son profil gauche

    Mâchoire serrée

    Concentration massive

    Il s'apprête à changer de siècle

    là, sous mes yeux

    Sans bruit

     

    J'ai toujours pensé

    que c'était le livre qui franchissait

    les siècles pour parvenir jusqu'à nous

    Jusqu'à ce que je comprenne

    en voyant cet homme

    que c'était le lecteur qui fait le déplacement

     

    Ne nous fions pas trop à cet objet couvert de signes

    que nous tenons en main

    et qui n'est là que pour témoigner

    que le voyage a bien lieu.

     

    C’est un poème de Dany Laferrière, poète haïtien.

    L’occasion pour moi de vous parler de l’association Planète-Urgence. Si vous allez sur ce site (click) vous verrez cette initiative en collaboration avec la photographe Laurence Guenoun : la possibilité d’acheter des tirages photos, qui viendront aider au financement et à la reconstruction d’Haïti. Je vous laisse lire et regarder les photos en questions. Le temps passe, et nous ne suivons pas toujours l'évolution des situations d'urgence du passé... Un petit rappel de temps en temps nous fait souvenir qu'il y a de par le monde bien des gens qui ne vievent pas un quoitidien enviable. Et tout près de chez nous aussi, hélas...

    Bon, ça nous fait un dimanche bien rempli, dont je vous laisse profiter, sans vous retenir plus longtemps. Mais en vous remerciant de votre présence ici, jour après jour.

     

    Bonus : un article sur Salade Océane !

     

     

    Les compagnons poètes du dimanche de Bookworm :

     

     Alex : Mot-à-mots Alinea66 : Des Livres... Des Histoires...Anne : Des mots et des notes, Azilis : Azi lis, Cagire :Orion fleur de carotte, Chrys : Le journal de Chrys, Ckankonvaou : Ckankonvaou, Claudialucia : Ma librairie,Daniel : Fattorius, Edelwe : Lectures et farfafouilles, Emmyne : A lire au pays des merveilles, Ferocias : Les peuples du soleil, George : Les livres de George, Hambre : Hambreellie, Herisson08 : Délivrer des livres?, Hilde : Le Livroblog d'Hilde , Katell : Chatperlipopette, L'Ogresse de Paris : L'Ogresse de Paris, L'or des chambres : L'Or des Chambres, La plume et la page : La plume et la page, Lystig : L'Oiseau-Lyre (ou l'Oiseau-Lire), Mango :Liratouva, MyrtilleD : Les trucs de Myrtille, Naolou : Les lectures de Naolou, Océane : Oh ! Océane !, Pascale :Mot à mot, Sophie : Les livres de Sophie, Wens : En effeuillant le chrysanthème, Yueyin : Chroniques de lectu