Prendre un fruit rond entre ses mains, l'éplucher, voir les spores éclater en mille gouttelettes, au parfum reconnaissable entre tous : manger une orange en hiver.
Remuer la pâte à crêpes et verser une cuillère d'eau de fleur d'oranger, avec ma grand-mère qui surveille du coin de l'œil.
Lire un poème, la Terre y est bleue comme une orange, et chercher à comprendre un peu, puis juste se laisser porter par la beauté des mots.
Attendre son amoureux et mettre un peu de Fleur d'Oranger de Serge Lutens au creux des poignets, là où Il les embrassera.
Le orange est une couleur, une odeur, un gout, c'est une sensation unique, la couleur ultime.
C'est la couleur qu'a choisi pour moi Chrys, qui s'y connaît en sensations de toutes sortes !
Le orange est une couleur qui attire mon œil et tout mes sens.
J'aime me vêtir de cette couleur, elle me rend de bonne humeur !
J'aime boire de cette couleur : le thé des Moines m'avait d'abord attiré par cette jolie boite orangée.
J'aime écrire dans des cahiers orange : je consacre ceux-là à mes élucubrations préférées.
J'aime lire Christopher Buckley, découvert la première fois grâce à la couverture éclatante de ce roman !
Une satyre du système médiatico-politque américain, un régal à lire !
On termine avec un poème d' Alfred de Musset ?
Madrid
Madrid, princesse des Espagnes,
Il court par tes mille campagnes
Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs.
La blanche ville aux sérénades,
Il passe par tes promenades
Bien des petits pieds tous les soirs.
Madrid, quand tes taureaux bondissent,
Bien des mains blanches applaudissent,
Bien des écharpes sont en jeux.
Par tes belles nuits étoilées,
Bien des senoras long voilées
Descendent tes escaliers bleus.
Madrid, Madrid, moi, je me raille
De tes dames à fine taille
Qui chaussent l'escarpin étroit ;
Car j'en sais une par le monde
Que jamais ni brune ni blonde
N'ont valu le bout de son doigt !
J'en sais une, et certes la duègne
Qui la surveille et qui la peigne
N'ouvre sa fenêtre qu'à moi ;
Certes, qui veut qu'on le redresse,
N'a qu'à l'approcher à la messe,
Fût-ce l'archevêque ou le roi.
Car c'est ma princesse andalouse !
Mon amoureuse ! ma jalouse !
Ma belle veuve au long réseau !
C'est un vrai démon ! c'est un ange !
Elle est jaune, comme une orange,
Elle est vive comme un oiseau !
Oh ! quand sur ma bouche idolâtre
Elle se pâme, la folâtre,
Il faut voir, dans nos grands combats,
Ce corps si souple et si fragile,
Ainsi qu'une couleuvre agile,
Fuir et glisser entre mes bras !
Or si d'aventure on s'enquête
Qui m'a valu telle conquête,
C'est l'allure de mon cheval,
Un compliment sur sa mantille,
Puis des bonbons à la vanille
Par un beau soir de carnaval.