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amour - Page 7

  • L'art est dans l'infini détail...

    ...et Federico Fellini était un grand artiste

     

    La lourdeur de l’été ralentit toujours ces lieux. J’aurais beaucoup de choses à vous raconter ! Non pas que ma vie soit devenu brusquement passionnante, mais les expériences s’accumulent…

    Sortir, prendre le soleil, découvrir de nouveaux plaisir en s’accordant de regarder les choses différemment, voilà déjà le début d’un changement heureux…

    Regarder la vie ne nous met pas forcément en position de passivité. Au contraire. Regarder correctement demande un travail, un certain talent. Voir les détails, le détail. La petite chose subtile qui apportera l’incroyable sensation de contentement que certaines grandes occasions ne savent pas satisfaire. Etrange. Etrange comme le détail invisible et inconnu de tous, suffit à mettre en joie.

    Dans un poème, juste un vers suffira à embellir ma journée, la musique de ces mots, le souvenir qui m’accompagnera la journée entière, un rien qui suffit à tout !

    Rester des heures, allongées sur le dos, les jambes au mur, à regarder les détails alentour, voilà au moins une des choses que favorise la langueur de l'été...

    La vie c’est un joli carnet où je consigne ces détails ; un mot, un dessin, trois notes qui s’entrechoquent agréablement. Nous sommes sur Terre pour si peu de temps, tellement de détails à dénicher et si peu de temps pour ça…

    A celui qui fait l’économie de ses sentiments, à celui qui ne galvaude pas ses gestes, à celui qui sait voir le détail : à celui dont je pourrais guetter les prémisses d’un sourire…

     

     

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    Mikhaïl Lermontov - Sourire

     

    Quand je te vois sourire,
    Mon cœur s’épanouit,
    Et je voudrais te dire,
    Ce que mon cœur me dit !

    Alors toute ma vie
    A mes yeux apparaît ;
    Je maudis, et je prie,
    Et je pleure en secret.

    Car sans toi, mon seul guide,
    Sans ton regard de feu
    Mon passé paraît vide,
    Comme le ciel sans Dieu.

    Et puis, caprice étrange,
    Je me surprends à bénir
    Le beau jour, oh mon ange,
    Où tu m’as fait souffrir !

  • Brillante étoile, que n'ai-je ta constance ?


    Contrairement aux apparences, la citation du titre n'est pas de notre Royal Nain Vagal, mais de John Keats, étonnant, non ?


    La semaine est riche pour moi, je suis un peu débordée. La reprise du travail n'a pas été évidente, mais le premier jour est le plus dur...


    Je lis beaucoup en ce moment, j'espère en reparler (enfin !!) bientôt ! Que des chefs-d'œuvre, si, si c'est vrai, je n'exagère pas !!!


    Je suis un peu paumée sur mes envies d'engagement politique. J'ai adhéré au PS et au MJS à l'âge de 16 ans à peine, animée par des convictions fortes et toujours présentes. L'échec de Jospin a été une rupture compliquée pour moi, pas à cause de cet échec à proprement parler, mais de toutes les couleuvres qu'il avait fallu, déjà, avaler, pour finalement en arriver à ce pitoyable échec. « Mon programme n'est pas un programme de gauche », cette phrase prononcée au 20h de France 2, je l'ai gardée en mémoire le reste de la campagne, avec la colère et le dépit au cœur. L'échec était logique.

    Depuis, vers qui se tourner ? Je ne me vois pas militer pour que dans 2 ans, l'offre du parti ça soit Dominique Strauss-Kahn ou Ségolène Royal : un Strauss-Kahnien et une Royaliste, mais aucun socialiste. J'aurais voulu que le parti redevienne socialiste, qu'il ose exclure de ses rangs des gens comme Manuel Valls, Georges Frêche, d'autres encore, qui n'ont pas leur place chez nous. Un parti est fondé sur des valeurs et des principes. Cet engagement doit être sincère. Le comportement de chacun doit faire honneur à ses valeurs. Je suis naïve, mais c'est ma façon de voir les choses. Et ça fait des mois que je souffre d'être dans ce parti, de ne pas pouvoir le quitter car son histoire et ses valeurs théoriques me le font aimer. Je ne saurais même pas où aller en fait. En même temps, une des rares personnes que je considère un peu de gauche, c'est Hugo Chavez...

    Je vais souffrir longtemps je sens.

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    Hier, j'ai twitté. C'est comme un tchat où n'importe qui peut intervenir. C'est amusant. Je vais essayer de ne pas trop m'y attacher, j'ai un métier quoi zut à la fin !


    Dans le procès AZF, c'est la relaxe générale : il n'y a pas de coupables. La faute à pas de chance. Ou bien la volonté de ne pas créer une jurisprudence qui viendrait enfin responsabiliser les entreprises telles que Total. Manquerait plus que ça, tiens !


    Cette année je me réinscris à mon concours de la mort qui tue, le truc pour devenir haut-fonctionnaire qui ne sert à rien mais qui peut décider de plein de chose. Mais cette fois, je vais me préparer, genre de manière sérieuse, en faisant la préparation officielle et toutes les salades autour. J'en ai assez d'avoir des chefaillons au-dessus de moi, je veux chefailloner à mon tour.


    Je suis positivement ravie de la victoire de l'Algérie, ainsi que de celle de la France au foot. La main du destin... Je ne sais pas, mais je suis contente : je mets ma morale de côté par pur patriotisme. C'est mon côté identitaire nationale certainement.


    J'ai des projets d'écriture plein la tête. Je suis un écrivain frustré, raté, envieux des succès de librairie aussi improbable que ceux de Marc Lévy, Guillaume Musso ou Muriel Barberry.

    Je voudrais être à leur place, je suis jalouse, ça fait chier de l'admettre.


    J'ai réécouté Gary Jules hier soir, et puis Jeff Buckley, et Marc Lavoine aussi.

    J'ai envie d'amour, de première fois, du premier regard qui me clouerait sur place. J'ai envie de m'enflammer à nouveau. J'ai envie d'amour. Cette chose là vient, fait son nid en votre cœur, puis se lasse et va chercher un abri ailleurs. Je voudrais qu'il revienne et que ce soit évident, électrique, implacable. Je voudrais à nouveau ressentir les sursauts du cœur, avoir peur de ne plus être aimée, être heureuse de voir l'amour grandir, sentir l'intensité de chaque instant. Je voudrais vivre le début de quelque chose, un début qui dure toujours.

     

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    Redevenir un astre qui brille dans le ciel unique de l'Amoureux.

    Reviens habiter mon cœur, je m'ennuie sans toi.


    podcast
    Gary Jules - Mad World

     


    podcast

    Maxime Leforestier - J'ai eu trente ans

     


    podcast

    Mark Boyce - Hey little girl

     

     

     

    *From here

     

  • Monologue ventriculaire


    Tu sais lapin que je suis une actrice dramatique ratée et frustrée. Mes envies de mélodrame poétique trouvent en général à se finir au mieux dans les bras d'un homme astucieux, au pire elles méritent de figurer dans le best of des blagues carambar par Elie Semoun (tiens il m'émeut lui, depuis qu'il s'est fait larguer par sa nana, il avoue simplement l'aimer toujours, mon Dieu un homme romantique et amoureux et qui le dit !!!!! Où qu'ils sont les autres ??)


    Bref, comme je ne peux passer ma vie à  attendre le Grand Rôle sur la scène de la vie, je prends les devants et je t'assène, malheureux public, une lecture. Oui, comme Fabrice Lucchini, mais en moins chauve quand même (merci Oenobiol et John Frieda).

    Et puis ça va nous changer de parler d'autre chose que de cul, de vernis O.P.I  ou de Nain Vagal. Bientôt tu vas croire que je suis inculte sinon. Mais, non, j'ai de saines lectures que je m'empresse de te coller mon choupi.


    Tu cliques si tu n'as pas peur d'entendre la voix la plus insupportable qu'il me soit.

    Sinon tu lis après, il y  a les poème lus.

    Ceux-ci sont pour l'amateur dictamo-baudelairien.

     


    podcast

    Parfum exotique


    Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
    Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
    Je vois se dérouler des rivages heureux
    Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

    Une île paresseuse où la nature donne
    Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
    Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
    Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

    Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
    Je vois un port rempli de voiles et de mâts
    Encor tout fatigués par la vague marine,

    Pendant que le parfum des verts tamariniers,
    Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
    Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

     


    podcast

    Ciel brouillé


    On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
    Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
    Alternativement tendre, rêveur, cruel,
    Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.

    Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
    Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
    Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
    Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.

    Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
    Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
    Comme tu resplendis, paysage mouillé
    Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !

    Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
    Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
    Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
    Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?

     

    Un ancien amoureux avait trouvé le moyen de me flatter tout en me fâchant, en me disant que j'étais la femme de ce poème, que mes yeux vairons ne reflétaient que mon âme et mon coeur, hétérochromes l'une et l'autre, inégalement tendres, rêveurs et cruels. Je me demande encore longtemps après la part du reproche et celle du compliment dans cette déclaration.


    [ La prochaine session sera pour celle qui aime les poètes à la langue plus sexy, n'est-ce pas ma bitchette ? ]


    Et aussi ça.

    Je ne suis pas vraiment fan de la demoiselle, du moins je n'aime pas tout chez elle.

    Mais j'avoue être assez touchée par la justesse de ces paroles. Elles trouvent un écho particulier en moi. Je pense que je ne serais pas la seule : tu sais bien toi mon amie, ma sœur de hasard presque, qu'il y a des choses qu'on regarde telles qu'elles sont en se demandant pourquoi. Il y  a une raison à tout ma douce, il faut que je trouve la sagesse de regarder sans peur, d'attendre sans crainte et d'être bien quand même. Je n'aurais plus peur, je ne suis plus seule à me demander pourquoi les choses sont telles qu'elles sont, et à les aimer ainsi.

    Merci d'exister, et d'être toi, un étrange miroir, un cadeau du hasard. Well, you know.



    Il y a là la peinture, des oiseaux, l'envergure, qui luttent contre le vent
    Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant
    Il y a là les fissures, fermées les serrures, comme envolés les cerfs-volants
    Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
    Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
    Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
    Il y a là là là, si l'on prenait le temps, si l'on prenait le temps
    Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
    Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
    Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
    Il y a là les mystères, le silence,ou la mer qui luttent contre le temps
    Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant
    Il y a là les murmures, un soupir, l'aventure, comme envolés les cerfs-volants
    Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
    Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
    Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
    Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
    Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas

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    Je vais sur mon chemin, car c'est le seul que je puisse emprunter. Fasse le Ciel que je puisse t'y rencontrer.
    Ou du moins ton image, ton reflet. L'idée que ce serait toi là-bas qui attend au bord du chemin me donne envie de courir à mon destin, le coeur en bandoulière et un rêve au creux de mon âme.
    Les choses sont telles qu'elles sont.
  • Enduite de honte

     

    Spécial dédicace à l'énoooooooooooooorme concours de Manu :)

     

     

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    Intérieur jour - un studio d'étudiant.


    Raphaël me regarde bizarrement depuis près d'une heure. Je sens qu'il a un truc qui le travaille, mais il ne dit rien.


    - Raphaël je vais faire les courses pour l'anniv' de Charlotte, tu veux un truc ?

    - Des courses, de bouffe tu veux dire ?

    - Bah oui, et puis à boire aussi, les cadeaux, c'est déjà fait. On prévoit quoi alors ?

    - Quoi ? Quoi ?

    - A manger !! Tu suis ??? On mange quoi alors ?????

    - Heuuuu pourquoi tu demandes ça ?

    - Et toi, Raphaël pourquoi tu rougis ? T'es malade, t'es fatigué, ça va pas ?

    - Si si ça va ma puce. Ecoute j'ai pas cours je t'accompagne, tu vas où ?

    - Bah écoute, le Monop' rue du Calvaire, non ?

    - Hummm non ma petite chatte on va aller chez Carrouf', y a plus de choix, et j'ai des bricoles à voir. Je t'emmène en voiture.


    [Oui à l'époque Océane était un boulet qui n'avait déjà pas le permis, mais tellement d'autres qualités à offrir]


    Mon sourcil se fronce : ma petite chatte par-ci, ma puce par là, me conduire faire les courses ! WTF !!!! Il va me demander un truc, c'est pas possible.

    Je prends ma plus belle voix, mon ton le plus dégagé et j'attaque en douceur :

    - Lapin, t'as fini de préparer le cours que tu donnes jeudi ?? T'es sûr que t'as  du temps à perdre à faire les courses ? Je peux y aller seule tu sais.

    - Ouaiiis t'inquiètes, c'est fait, c'est fait. Bon on y va là ?


    Je sors, un peu étonnée, mais après tout, pourquoi toujours vouloir voir ce qu'il n'y a pas.

    Bref, on monte dans la voiture, et là le cher Raphaël se lance dans un monologue assez décousu, sur nous deux, notre petit couple, notre évolution qui lui fait super plaisir.

    - Humm Raph chouchou, ça fait 2 mois qu'on se connaît et certes c'est un record, mais heu si aller faire les courses ensemble c'est ce que t'appelles une évolution vers le couple, je vais y aller en tram, ça me fera moins flipper. Et puis nous on va éviter d'évoluer vers le Carrouf', hein, dis chouchou ?

    Raphael prend un air contrarié :

    - Noon mais attends tu comprends pas, mais je suis content qu'on fasse des trucs ensemble, je veux dire à part baiser et aller en cours ensemble.

    [Raphaël était dans mon cours de Droit Civil, et il m'avait abordé l'air très content de lui en me disant « ouais toi je t'ai vu à l' AG de L'UNEF-ID »  Et donc ??? «  Tu veux venir regarder le débat Chirac Jospin chez moi ce soir ? Ça va être passionnant » On est en 1995 et Lionel Jospin est qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle, un truc qu'on ne reverra jamais mes agneaux... Et moi un homme qui me regarde en parlant politique et dont les yeux clignotent du mot SEXE, je dis banco. Le soir même, je regardais bien le fameux débat de l'entre-deux-tours, tête en bas sur le canapé de Raphael, effectivement, c'était passionnant]


    Le reste du trajet se déroule au son de la radio. Et je sens un truc pas net dans l'air. Etrange il est le Raphaël.

    On arrive en enfer, enfin au supermarché et je soupire de fatigue, par anticipation, tandis que Raphael semble lui soupirer d'aise !! De plus en plus étrange !

    Il me suit docilement de rayon en rayon, je fais au plus vite, je n'aime pas la foule étouffante des grandes surfaces. Soudain, il s'arrête, me prend les mains et demande : «  on prend de la chantilly ma puce ? »  Heu oui, si tu veux. Son ton solennel pour demander de la chantilly commence à me faire douter de sa santé mentale. Je réfléchis déjà à une stratégie de rupture...

    Mais lui continue de me serrer les mains entre les siennes : « non, mais c'est pour nous en fait ».  Oui, oui pour nous, j'acquiesce, hein, on ne va pas le contrarier avant qu'il m'ait déposé avec les courses quand même. Et lui continue, en mode repeat :

    - Pour nous, pour toi et moi.Ce soir.

    Je crois que je devais avoir l'air un peu interloquée, penses-tu, une discussion passionnante au détour du rayon légume sur le fait de prendre de la chantilly.... L'air agacé il a fini par quasiment me hurler dessus : oui enfin merde pour la lécher sur toi quoi !!!!!!

    Blanc, vide intersidéral. Une mamie, une vendeuse du magasin, s'arrêtent net et nous regardent. J'ai l'impression qu'elles sont en train de me visualiser en situation.

    Pour tout dire, j'ai l'impression d'être enduite de honte avant même d'avoir été enduite de chantilly !

    Rouge et un peu gênée, j'éclate quand même de rire et l'entraine par le bras.

    -Non mais ça va pas la tête de crier des trucs pareils ici !! Tout ce cirque pour m'accompagner, ton petit monologue sur le couple, pour ça ??

    - Oui, enfin tu comprends pas vite !

    - et toi tu sais pas parler clairement. Bon on la prend cette chantilly ?

    Le Raphael retrouve le sourire et on se dirige bras dessus bras dessous au rayon crèmerie. Il prend un flacon de chantilly premier prix. Je me fige, le regard mauvais.

    - Un souci, ma puce, me demande-t-il ?

    - Tu prends la moins chère ?

    - Heuu oui, enfin vu ce qu'on va en faire...

    - La manger, banane, sur moi ou sur toi, on va la manger banane ! Merde ça vaut quand même Elle&Vire ou Président quoi, zut à la fin ! J'avale pas n'importe quoi moi !!

    Je vois bien son regard agacé et je sens qu'il prend sur lui : « m'enfin ma puce, la chantilly c'est de la chantilly quoi »

    -Ta puce elle se fera pas bouffer quoi que ce soit avec de la chantilly bas de gamme pleine d'acides gras hydrogénés et de polyphosphates

    -Ma chérie le polyphosphate c'est pour le jambon

    -Ah mais ça va je sais c'est un exemple ! Et puis les acides gras hydrogénés tu peux pas les nier ceux là

    -Oui mais là c'est pas du jambon, c'est de la chantilly, alors l'exemple..

    Je l'interromps :

    - Tu veux faire ce truc ce soir : alors tu prends la bonne chantilly, et on reparlera étiquetage alimentaire une autre fois.

    -Ok, ok. Et du Nutella aussi.

    -Hein !! Mais ça va coller ce truc !! Et pourquoi pas du miel aussi !

    -Ah non, ça m'écœure le miel. Nooooon mais je plaisante. Bon on le prend ce Nutella ?

     

    Raphaël avait retrouvé un certain entrain, et moi je me sentais dans la peau d'une.... crêpe !! Oui une crêpe, prête à être tartinée et bouffée par un mec affamé.

    Bon, va falloir retrouver moi aussi un peu d'entrain et visualiser tout ça d'un œil un peu plus coquin, et moins alimentaire.

     

    Plus tard, de retour à l'appart', je prends de bonnes résolutions : Barry White en fond sonore ça aide.

    Raphael chantonne déjà sous la douche, je le rejoins. L'eau chaude et sa bonne humeur communicative me redonne le sourire. Je regrette déjà de l'avoir taquiné avec cette histoire de chantilly bas de gamme.

    Nous sortons de la douche main dans la main. Barry White continue de réchauffer l'atmosphère. Je me sens fébrile. Je n'aime pas l'idée de planifier quoi que ce soit en matière de cul, la spontanéité c'est la promesse de se lâcher, d'être libre. Le côté rendez-vous ça me donne un peu l'idée qu'il y  a une attente et que la déception n'est pas impossible.

    Raphaël commence à me raconter des bêtises sur la journée qui l'attend le lendemain, tout en se rapprochant. Ses mots sont ceux d'une conversation toute anodine, voire chiante, mais ses mains, puis bientôt ses lèvres se promènent sur moi. Il est toujours aussi bavard, me parle de la prochaine session d'examen pour ses élèves (il donne des cours de préparation au bac), tout en m'affolant la tête et le corps.

    Puis je me dis que je n'aperçois pas la fameuse chantilly : l'aura-t-il oublié ? Si je pose la question, cela va interrompre cette délicieuse torture, en même temps je retrouve l'envie de donner un tour sucré à notre relation. Dilemme. Je me lance :

    -Chou, la chantilly ?

    -humm quoi tu veux un chou à la chantilly là ? C'est pas le moment...

    -Mais non, la chantilly, enfin, tu sais bien, tu veux plus ?

    - Ah ah c'est toi qui réclame coquine donneuse de leçon !!!

    -Quoi donneuse de leçon, j'ai jamais dit non, simplement tu me mets pas n'importe quoi sur le corps !!! Bon tu vas la chercher cette chantilly ??

    -Non.

    -Quoi non ?

    - Non, j'ai pas envie là, ça se commande pas, peut-être plus tard, et puis j'aime t'énerver, j'adore te faire criser pour des conneries, ça te rend plus excitante encore. Tu vas redevenir une petite chose toute gentille après.

    -Compte là-dessus et touche-toi, si j'ai pas ma chantilly !

    -Noon tu l'auras pas et d'abord on a le temps non, et puis t'aime pas les trucs prévisibles, alors arrête de chouiner et viens, écoute Barry, il est de bon conseil. Can't get enough of your love Baby.  Tu veux que je chante, fais gaffe, je peux aller au bout de ma menace !


    Raphaël est casse-pied et drôle, c'est ce que j'aime chez lui. Il a un don pour me faire sortir de mes gonds, j'adore. Il ne cède que rarement, il me tient tête, et je lui tiens tête.

    Et de toute façon, ça se règle toujours au lit, avec égalité au score.


    Il a raison, je suis la reine des emmerdeuses, mais je m'adouci aussi très vite.


    La perspective de l'entendre me raconter sa journée, ou sa dernière idée de plan pour son mémoire, pendant que ses mains racontent une autre histoire, voilà de quoi se radoucir, non ?

    Il retourne à sa tâche avec ardeur, je suis partie pour redevenir sa petite chose gentille, il a raison.

    En même temps qu'il aborde le bas de mon dos, il m'explique en quoi l'UNEF-ID a tort d'envisager la réunification avec l'UNEF. Je suis au bord du gouffre, il le sait, il continue doucement d'explorer mes limites.

    Revenu sur mon ventre, il doit être inspiré par mon nombril, puisqu'il se met à m'expliquer pourquoi le nombrilisme des Eléphants du PS finira par nous perdre très vite.

    Puis il relève la tête, plonge le bras sous le lit, en ressort la fameuse chantilly qu'il me montre d'un air ravi et moqueur !

    Il me dit « prépare toi à demander grâce, j'ai faim, très faim »


    J'éclate de rire, et là....


    Rideau !

     

  • L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir

     

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    Comme quoi il faut parfois relire Les Caractères de La Bruyère, à qui je vole la phrase titre, la profondeur de son oeuvre n'est jamais en reste.

     


    podcast

    Peut-être l'envie d'y croire prend-t-elle le pas sur la réalité ? Qu'est-ce que la réalité ?

     


    podcast

    Etre une sorcière, tout mettre dans la petite boîte, et l'incendier. Le feu nettoie et réchauffe les coeurs les plus glacés. Mais rien n'est réel, il n'y a rien à brûler. C'est d'une autre dimension. Tout reste brillant et m'éclaire comme des millions de petites lumières assassines. Il faudrait trouver le bouton et éteindre. Non, le bouton est là: il faudrait trouver le courage d'appuyer dessus. Définitivement.

     

     

    Vademecum à la nuit qui tombe:


    Je ne dirai pas les raisons que tu as de m'aimer. Car tu n'en as point. La raison d'aimer, c'est l'amour. Antoine de Saint-Exupéry (un bienheureux naïf )

     

    Qui me prend pour un cinglé n'a pas vraiment aimé. Les fous sont ceux qui oublient de l'être par amour.
    Alexandre Jardin ( optimiste trompeur d'adolescente )

     

    Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour.
    André Gide ( idiot du village )

     

    Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
    Pierre Reverdy (un réaliste)

     

    Mes amours? Je me suis éprise. Je me suis méprise. Je me suis reprise.
    Cécile Sorel ( Girl Powaaaa )

     

    Etre amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible.
    Jorge Luis
    Borges ( Lucide )

     

     

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    Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
    Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
    Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
    Sa vie est un étrange et douloureux divorce
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de se lever matin
    Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
    Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
    Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
    Répétant après moi les mots que j'ai tressés
    Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
    Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
    Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
    Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
    Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
    Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
    Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
    Il n'y a pas d'amour heureux
    Mais c'est notre amour à tous les deux

     

    Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)

     

     

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    Et puis j'ai mal au crâne en ce moment.